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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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12 septembre 2005

La mort

J’ai vu la mort en face, aujourd’hui, un corps dans une caisse, une toile cirée le recouvrant, via la chambre froide, portes fermées pour les autres, et moi j’étais là au cœur de ce mouroir.

En douce, comme honte on le transportait ce corps dans sa caisse à roulettes, dans l’anonymat ce corps doit disparaître, ne pas déranger ceux qui sont sur le pas de la porte, il faut cacher l’échec, d’un coup de balai le faire disparaître pour faire croire à ceux qui luttent qu’ils seront les vainqueurs.

Quand elle vous a trouvé, la mort, elle ne vous lâche plus et vous suce jusqu’à la moelle.

La peur panique, le dégoût du sang sont pour celui qui observe la dégradation.

La sensation des os qui se brisent est pour celui qui attend cette mort pour mieux rentrer dans la caisse.

Pourtant sur la corde raide il s’est accroché et la vie s’est dérobée, pour mieux le faire tomber dans la boîte, et d’un coup de clac le faire passer de vie à trépas.

Je l’ai vue elle est si étroite qu’il faut bien qu’ils se brisent ces os pour se réduire dans cet habitacle.

A force de lutter on tombe d’épuisement mais la fin se fait attendre. Tu enfanteras dans la douleur, mais ce que l’on ne te dit pas c’est que le pire est pour la fin, elle se fait attendre, désirer, la mort, est-ce pour mieux apprécier le passage quand les os se brisent pour rentrer dans la boîte et surtout refermer le couvercle pour mieux oublier le passage d’une vie.

Tout ceci pour te dire qu’avant d’en parler de la mort, il faut que tu saches qu’elle n’est pas propre au fond de nos mouroirs.

Vis à fond la caisse dès maintenant de toute ta hauteur, car elle te rattrapera un jour, la mort, pour te briser les os pour mieux rentrer dans sa boîte.


Lutin 10/05/2005

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11 septembre 2005

Je compte les jours

Je compte les jours, peu de jours sont passés
Et déjà l’heure ne nous séparer je la sens
J’ai déjà vécu cette séparation j’en connais les prémices
Tout me parle, les yeux, les non dits, les odeurs, la sensation de l’absence
Tout me parle et me pousse à écrire, à ne pas me taire, exorciser les démons de mes nuits
Je compte les jours, et j’entends déjà tes pas dans la nuit éternelle
Je me sens faible, j’ai déjà vécu cette douleur j’en connais les prémices
Tu es au début d’un monde qui m’est inconnu, tu en comprends déjà les reliefs
Il me reste les nuits et mes éphémères écrits et notre terre à comprendre sans mes repères
Je regarde pour ne pas oublier le passage, l’apprivoiser
Je voudrais avoir la certitude qu’au début de ce monde qui m’est inconnu, l’autre attend
Je voudrais savoir si de tes pas en quittant notre terre les bras que tu attends sont bien là
Avoir la certitude qu’il existe pas loin la main tendue pour montrer le chemin, celle qui te manquait.
Je veux entendre tes pas dans la nuit éternelle, je veux en ressentir les échos, sentir les ombres.
Je me fais violence pour paraître sereine après mes nuits blanchies de souvenirs
J’ai la haine, et personne dans mes yeux ne peut comprendre la peur qui m’atteint
Je laisse mes mots courir en cachette sous mes doigts pour ne pas perdre la face
J’entrevois le fil du temps, de rage en silence je pleure, face au précipice je suis seule
J’ai peur ils ne sont plus là, il n’y a plus personne devant moi, et je sens mon tour venir
Mon ventre se déchire, ma poitrine est en feu, j’ai le vertige, est-ce les indices d’une fin prochaine ?
Je ne peux supporter d’être la première face à ce vide qui prochainement me happera
Je ressens déjà l’ombre qui m’enrobe, l’odeur de la mort, la présence de l'au-delà
Face au précipice, je ressens le poids du temps, et les pages éphémères de ma vie


En première ligne, je voudrais arrêter le temps


Lutin - 01/05/2005

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10 septembre 2005

Danger

tempete
Danger
Tu vogues
Dans un enfer d’acier
Souvent côtoyé

Paquebot à la dérive
Tous les feux  clignotent
Ne joue pas avec la mer
Un dieu veille les bateaux en perdition

Marin
Ecoute ta boussole
fuis la déraison
Tant qu’un brin de raison persiste

Violence
Les nœuds sont en toi
Coulissent
N'atteins pas le fond
Rejoins la terre

Epave
Dans un calvaire éprouvé
Chemin de croix
Méandres retrouvés
Affronte la terre

Navire ancré au port
Feux éteints
laisse toi bercer
Laisse couler les flots
Un dieu veille les marins perdus

Tempérament de feu
Marin écoute ta boussole
Tu dois fuir le chant des sirènes
Ne pas atteindre le fond
Seule la nuit t’attend

Marin
Ecoute le dieu de la mer
Un équipement de survie
A enfiler
Et renaître

Lutin – 04/07/2005
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10 septembre 2005

Bulles

bulle
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Bulle dans son ventre
Tu m’as protégée
A l’heure de ma naissance

A la rencontre de l’aimé
Bulle d’amour
L’oiseau s’est envolé

Bulles de savon
Je me pare de mille beautés
L’effervescence des sens

Bulles de champagne
A la lumière des chandelles
Les yeux pétillent

Bulles d’air
Deux corps amoureux
Deux cœurs essoufflés

Au calme clair de lune
Explosion de bulles
Ma flamme s’anime

Au déchaînement de nos nuits
Corps en fusion
Enlacement de bulles

Contre l’oreille
Bulles de mots tendres
Crépitent en leur creux

Notes musicales
Bulles, do, mi, sol, la
Rythment notre passion

Au clair du matin
Bulles de savon
Effacent notre union

Et la continuité de la vie
Dans mon ventre
Une bulle

Collier de bulles
Ainsi va le monde
Une naît, l’autre meurt

Eclatement d’une bulle
Des ronds dans l’eau
La fin du voyage

Eclosion d’une bulle
Une vie prend son envol
Un rossignol clame sa naissance

foetus1

Lutin – 05/05/2005
9 septembre 2005

Alliance

Alliance

Ta jeunesse fut miel
A la rencontre de ton bien aimé
Ta peau fut douce
Sous le joug du seul amour de ta vie
Ton corps s’est embrasé
A une époque où les gens bien nés n’avaient que mari

Ta vie fut sans surprise dans ses habitudes
Lassitude du temps
Ta peau fut soumise
Sous l’emprise du seul homme de ta vie
Ton corps fut docile
A une époque où les gens bien nés se pliaient

Ton déclin fut rancœur
Quand vos corps se sont échappés
Vos sentiments éteints
Un trop plein de monotonie
Une vie sans surprise
Rien que la grisaille d’un ciel sans étoile

Ton crépuscule fut larmes
Quand son corps s’est dérobé
Tourné vers d’autres cieux
Tes sentiments décuplèrent
Quand son corps s’est embrasé
A une époque où les gens bien nés pleurent à tout jamais

Ta nuit est souffrance
Maintenant que ton corps fuit
Accrochée à la vie tu résistes alors que tu voulais en finir
Depuis mon enfance je m’en souviens
La peur au ventre tu luttes
A une époque où les gens bien nés acceptent les flammes

Main tendue le cœur de sa jeunesse te montre le chemin
Sans crainte mêlez vos cendres
Comme vous avez su mêler vos corps
Embrasez-vous
Ne commettant pas les mêmes erreurs
A une époque où les gens bien nés ne brisent pas l’alliance

Lutin – 13/05/2005
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7 septembre 2005

Amour ou Possession

Amour ou possession

Cent ans déjà

Tant d’hommes

Tant de solitude

Jamais la paix du corps

Jamais une nuit sans regrets

J’ai cent ans mon amour

La peau tu la prends ailleurs

La bouche tu la mords ailleurs

Le fruit tu le manges ailleurs

Cent ans mon amour

Une peau délaissée

Une bouche desséchée

Des vérités entendues

Un fruit défendu

Attendre cent ans

Pour une main d’enfant sur ma peau

Entendre ta jalousie

Déversée une nuit durant

Et ta main dans le fruit ailleurs

La mort mon amour

Sous d’autres cieux partir

Fin de nos jalousies

De nos possessions

Pieds et poings déliés

Une mort sans toi mon amour

Une vie à toi

Une fleur à saisir ailleurs

Lutin 06/09/2005

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6 septembre 2005

Attente inhumaine

Attente inhumaine


Des pas montent l’escalier
Les voix continuent de monter
Cœur palpitant, les pas s’arrêtent sur le palier
Cœur à l’arrêt, les voix continuent leur chemin
Etre l’épuisement d’une attente inhumaine
Le regard tourné vers le ciel
Face à cette lune qui éclaire une chambre désertée
Les nerfs à fleur de peau
La tête entre les mains elle broie ses souvenirs
Laisse rouler ses larmes sur le plancher
Dépossédée d’elle-même
Derrière ses rideaux blancs qu’elle froisse
Dans l’espoir d’entrevoir l’ombre de ses pas
Elle est la douleur inhumaine
Elle compte les heures
Se raconte des chimères
Ne plus entendre les pas
Ne plus entendre les voix
A l’écoute du silence
Seule à genoux
Elle demande à dieu pardon
Une nuit trop longue l’écrase
Elle ne peut résister à l’au-delà
A l’aube aux premiers chants des oiseaux
Quand le soleil naît à l’horizon
Un corps épuisé gît sur le plancher
Les yeux clos vidés d’attente inhumaine

Lutin – 25/06/2005

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5 septembre 2005

Musique

Musique


Musique maestro

Que la fête commence

les mains s’enlacent

Yeux complices

Corps unis

Sous le ciel étoilé

Chaleur des sens

Crescendo

Passion

Explosion assurée

A l’ombre d’un ciel de lit


Ecoute funèbre

Pantins que nous sommes

Bras ballants

Unis de solitude

Désunis d’amour

Raconter au vent et à la nuit

La folie de mon désir

Larmes obscures

Que le sable et le vent

Nous séparent

Nous voguons

Epaves

Dans un enfer d’acier


Lutin – 03/07/2005
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4 septembre 2005

Révolte

gates1
Révolte


Ardeur
Pensées en effervescence
Laisse couler les mots
Sans retenue
Comme lave en fusion
Déferle sur la ville
Laisse crier tes sens
Que ta voix
Réveille les sans questions
Hurle le poids de ton manque
De tes déchirures
Lâche-toi
Bouge cette inertie
Crève les tympans
Des inertes
Rage
Révolte permanente
Livre-toi
Sans pudeur
A ce monde léthargique
Peu importe leur étonnement
Comme voiture folle
Déferle sur la ville
Regards affolés
La mort en face
Dernier soubresaut
Des yeux expressifs
Des têtes qui se relèvent
Enfin !

Douleur
Compagne perpétuelle
Crache tes maux
Sans pudeur
Laisse couler tes larmes
Tes peurs
Peu importe leurs regards
Comme fleuve déchaîné
Sur la ville
Laisse couler tes eaux
Chargées d’éboulements
Des yeux épouvantés
Enfin réveillés
Perdus
A la recherche de l’âme sœur
Laisse crier tes sens
Hurle à exploser les vitraux
De cette église
Qui est tienne
Lâche-toi
Dans leur dénuement
Qui sait …
Une écoute !

Lutin - 19/06/2005
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3 septembre 2005

Histoire d'eau

coquilledenoix1

Histoire d’eau

Coquille de noix

Je me suis laissée porter

Au bord de l’eau

Si souvent attirée

J’ai laissé mes peines

Plongeant tout au fond

En apnée jusqu’à plus d’air

J’ai noyé mes idées noires

Poisson porté par la vague

Au gré des marées

Ancre marine

Je me suis laissée attacher

J’ai noyé mes peines

En fermant les yeux

De mes larmes aveuglée

J’ai béni la réalité

Au plus profond de mes entrailles

Mon amour se décuplait dans ma chair

A l’ombre de ma mémoire

J’ai pris les voiles

A mon bord un cœur à abriter

Deux soleils noirs

Cratères de mon passé

Se reflètent au plus profond de mes yeux

Sur la jetée

Je laisse nos querelles

Pour mieux en cueillir le fruit

Au bord de l’eau

Trop souvent arrimée

J’ai laissé mes peines

Gommant mon passé

Mieux t’ouvrir au monde

Sans révolte

Cœur abandonné

Vainement enflammé

Des troubles violents qu’apporte la tempête

J’ai effacé de mes joues les plus belles couleurs

Lutin 15/05/2005

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