Les amants
Mains déliées tu es l’amant
Corps ployé je suis l’amante
La magie du masculin du féminin
L’oubli des tourments
L’horizon à quatre mains
Cœur à l’envers cœur chaviré
Nous sommes amants
A l’unisson nos cœurs battent
Puis vient le poids des mots
Ils effacent les traces de notre union
Corps à l’abandon
Corps solitaires
Nous nous tournons le dos
Lèvres muettes nous sommes fantômes
Pour des mots utilisés mal à propos
Restent les maux
La douleur de la peau
Le temps maudit est arrivé
Le mutisme m’asphyxie
J'attends le soleil levant
Il me soulèvera
M'emportera au firmament
Drapée de délires j’attends mon heure
Mon éternel recommencement
Cœur à l’envers cœur chaviré
Amants nous tentons une autre histoire
Mains déliées je deviens l’amant
Corps à l’abandon tu deviens l’amante
La magie s’est envolée
Les mots nous collent à la peau
Nous sommes amants d’une nuit
Sans explosion des sens rien que les prémices
Je suis l’amant
Tu es l’amante
Je te courtise pour faire renaître notre printemps
Je mendie tes mains qui ne se délient pas
Mon corps a soif
Le tien attend
Nous sommes amants d’une nuit
Je suis l’homme qui entreprend
Je m’humilie face à ton indifférence
Piètre amant mes mains de femme ne savent pas
Ce ne sera que simulacre de jouissances passées
Atrophie de nos sens
La magie est passée
Il me faut étouffer mes chimères
Déchirer les draps
Pour mieux te faire mourir
Pour mieux rebondir
Redevenir femme dans les bras d’un homme
Je suis l’homme tu es la femme
Lutin 08/03/2005
Jeu de dames
Jeu de dames
Elle traverse le miroir
ses doigts en éventail
des ongles de sang
le bras tendu attend
le noir ou le blanc
Un damier où son ombre est prisonnière
en diagonale ses pas s’enfoncent
des cases de fer
ses larmes mouillent sa robe noire
un pion dans la boue
elle y macère depuis si longtemps
la volonté d’en sortir pour aller à dame
A la lisière du noir et du blanc
ses doigts en éventail
des ongles acérés pour mieux accrocher
une main blanche celle du futur
à califourchon sur ces taches de couleur
ses cuisses enserrent le bien et le mal
la volonté d’en sortir pour aller à dame
Elle tend le bras dans ce miroir
ses doigts en éventail
une main dans une case de marbre
le bras tendu attend
mante religieuse boire le sang
distiller une autre couleur
un rond blanc au cœur de sa peau
Une rose de fer
pétales noirs sur le damier abandonnés
en diagonale un pion blanc
corolle nue cherche à naître
aller à dame pour deux corps superposés
lutin - 04-01-2006
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