Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Publicité
Albums Photos
Archives
24 février 2006

Transparence

harpe

Aimer l’instrument
Corps de femme
Harpe dans ses bras
L’homme joue sur les cordes sensibles
Ecoutez les sons
On dirait des gouttes d’eau

Attendre l’ouragan
Vague déferlante
Blessures lavées
Peau giflée
Mousse astringente
Dans les rouleaux se laisser aller

Des vers à lire en transparence
Elle s’est pliée sous le joug d’un amant
Organe désaccordé
Elle entend l’appel de la mer
Glisser sur la vague
En souvenir la main

Lutin – 24-02-2006

Publicité
Publicité
20 février 2006

Mégahertz

mains_d_amants

A s’étourdir d’images virtuelles et se coucher dans la morosité d’un lit glacé, je préfère cet homme sur un banc dans ce village retiré qui raconte à la lune ses frasques d’antan au moins avait-il comme compagne un corps céleste. A brasser les mots des nuits durant par écrans interposés et se prendre ses propres mains, le besoin tactile d’une peau contre sa peau, je préfère ce jeune homme allongé dans les champs, il compte les étoiles jusqu’au moment où une douce voix bien vivante lui dit des mots d’amour, des mots chauds au creux de l’oreille, un vrai souffle au bord des lèvres. A trop attendre elle se lance malgré tout ce défi.

Un crépitement reconnaissable à mille lieux derrière ses propres pas, le soleil absent ne reflète pas son ombre, elle le sent si proche, il pleut, une musique lancinante, un écho au creux de son sein, les battements de son pouls, pulsations lointaines et si proches, ses jambes se dérobent, maîtrise intérieure anéantie, elle fait face à la rencontre virtuelle le regard penché sur les empreintes d'un amour passé, un masque si bien ajusté, une présence artificielle, elle a sauvé les apparences, deux hommes se sont croisés.

Un bain, reprendre vie, elle a perdu connaissance en ces lieux chargés d’histoire, non pas celle écrite dans les livres brodés d’or, mais la sienne incrustée dans ce long tunnel gris trempé de pluie. Pas à pas elle a remonté le fil d’Ariane qu’elle cachait au fond de sa poche, entre ses doigts elle en a fait une pelote dans sa paume creusée, une main en boule serrant si fort ses souvenirs à travers les saisons.

Elle attendait des mots…toujours
des je t'aime pour demain

Le soir ils faisaient l'amour
deux corps se disaient pour toujours
amants de la nuit

Des mains emmêlées s'accrochaient à la nuit
retenant le matin

Elle a attendu les mots du matin
des je t'aime en vain

Des lèvres matinales douces et muettes
à regret se dénouaient

Une terrible attente s'installait
l'attente de la prochaine fois

A trop attendre elle relate sa vie à l'imparfait
elle brasse du vent à la vitesse des mégahertz alors qu’elle aimerait une brise contre sa peau.


lutin - 19-02-2006

17 février 2006

Ombres

victoire

Son regard contemple le ciel
signe annonciateur
des oiseaux chantent
en escadron le printemps
une seule aile fend l’atmosphère
en signe de migration
le V de la victoire des saisons

Ses pensées vers eux
une pluie de cendre en souvenirs
ils n’ont pas voulu de cercueil
au creux de la flamme ils se sont réunis
ils se sont réchauffés unis du même feu
leurs âmes ont dépassé la brûlure de la peau
elles se sont envolées vers d’autres cieux

Ses yeux parcourent la flamme
à son sommet elle pointe son regard
atteindre la lumière froide
d’un autre monde

Signe annonciateur
des oiseaux noircissent l’humeur du printemps
des hommes tremblent
à oublier la beauté du mouvement
ils ne voient que l’ombre
la cape en forme d’aile
un drapeau noir comme linceul
drape leur nudité

oiseau2

lutin - 16-02-2006

13 février 2006

Néant

funambule

Faire ses valises, laisser les souvenirs sur le tapis, insidieusement ils se plient au creux de la lingerie soigneusement rangée pour mieux ressortir au bout du voyage. Comme un cintre ils s’accrochent à sa peau, sur cette île un clown blanc aveuglé du rayon de soleil ne voit plus la ronde de la nouveauté et passe la ligne d’horizon.

Elle était funambule, elle a traversé la vie sur un fil, fil de rasoir, pieds nus trop longtemps suspendue sa chair s'entailla, la douleur lui fit perdre pied, elle tomba dans le néant. Seul le tocsin attira son regard, un instant de prière, les pensées vers l’autre, quelques secondes figées, elle et lui à la même heure sur le parvis se sont embrassés à la vitesse de la lumière.

Elle n’est plus de ce monde, on lui avait pourtant plâtré le cœur pour réparer les dégâts, la fissure ne se referma pas, le sang s’en est allé dans ce long tunnel dans lequel l’amour s’enfonce, un tube rétrécissant  à chaque inspiration mais il continuait d’avancer cet amour pour voir jusqu’où il pouvait voir et l’air a manqué dans l’étroitesse de son cerveau comateux.

Elle était acrobate, la vie lui a joué des tours, de pirouette en galipette elle retombait toujours sur ses pieds laissant un peu de sa force derrière elle, une  traînée de poudre rosée d’un cœur effrité. Elle a tant virevolté des années durant un saut périlleux de trop lui fit perdre la raison, elle tomba dans le néant sans filet et devint poussière.

Cœur blanc à trop saigner elle était le clown triste, de ses cabrioles à la face du monde elle trompait son monde à tour de bras et ses doigts en cachette essuyaient l’amertume, la larme imbibée de sang, elle était cirque à elle seule au théâtre de la vie.

Une vie c'est tellement court, l'attente c'est tellement long, et au dernier saut les regrets du non vécu, mais il est trop tard, c'est l'heure de s'éteindre et de tomber dans le néant. Un dernier saut, un pied de nez, voulant faire volte-face elle reste là en suspension et contemple, un trou béant.



lutin - 12-02-2006

.

.

10 février 2006

Symbiose

spirale1

Nous sommes dans une spirale et la main de Dieu devrait être aimant pour nous sortir du fer dans lequel on s’enfonce, et si nous nous prenions la main et si nos mains étaient magnétisées, enfin l’union, mettre à terre l’utopie. L’homme est fondu dans un moule dès la naissance avec minutie, chaque parcelle de son corps a été recroquevillée, le fermer dans la boîte de la Société. On lui a dit de ne pas déranger et il est le clone d’un autre clone. Pauvre Société comme je me sens mal dans ce carcan, j’aime trop la nudité, l’aisance du mouvement, je suis en lutte et le serai tant qu’un souffle filtrera de mon corps libertin. Je revendique cette force rebelle quand nos peaux s’épousent.

Tu le sais
nous nous aimons et le refusons

On se le souffle si bas
des non dits à figer le sang
dans la pénombre notre eau me pare de sa transparence
perles fragiles pétillent à chaque expiration
légers comme plumes deux êtres en symbiose
peau contre peau communient

Nous mourrons ensemble asséchés des années
tu le sais

J’aimerais te voir nager dans les mers chaudes, un corps réchauffé à la main habile assouplie des rayons du soleil sur mon cœur poserait des pépites d’or. Donne-moi cette naissance, j’aimerais en voir l’effet sur ma peau, et si nous nous prenions la main, deux corps soudés vers la lumière libres des préjugés.

lutin - 09-02-2006

.

.

Publicité
Publicité
8 février 2006

Ne riez pas

roi_soleil

Je n'ai plus ses mots
elle m'a donné ses maux
mais aussi ses émaux
ne riez pas de ce jeu de mots
ce n'est que vérité mot à mot
elle était de Limoges
vous savez là où l'on fabrique les émaux
elle m'a légué ses joyaux
des émaux de Limoges signés
elle m'a légué ses tableaux
des perles d'eau brillent sous mes yeux
ce sont ses mots, mes maux, et ses émaux
lègue d'une mère à sa fille.

Ne riez pas je suis née à Limoges ville où les émaux sont rois
déracinée elle est morte dans une ville où le roi soleil a brillé de ses jeux de mots.
Ne riez pas sous les jets d'eau je cours en musique le dimanche
les grandes eaux calment mes maux

lutin - 07-02-2006

7 février 2006

Le pire et le meilleur

eclipse_lune_janv01_1l

Le pire et le meilleur



Un ventre c’est rien du tout on rentre on sort dit-elle, je reste suspendue, elle est dans un train, elle me dit je coupe il y a de la racaille. Il est 21 heures. Je l’imagine cette bande, celle que l’on écrit dans les journaux. Remontent les faits divers du matin rapidement parcourus comme on feuillette une bande dessinée le croissant à la main. Je suis un cerveau secoué d’angoisse relatant ce qu’il ne croyait pas avoir mémorisé, l’horreur de l’humain quand sa bande l’accompagne. Je suis cette jeune femme bloquée sur son siège se récitant les mêmes faits, je suis la souffrance, je deviens elle. Unies, elle dans son train, moi près du téléphone, nous sommes en communion. Jamais nous n’avons entendu nos cœurs battre au même tempo, une cadence qui s’accélère au rythme des secondes. Le même geste, chacune la main sur un numéro d’urgence pour calmer la rougeur de l’attente, la blancheur de la peur.

Un ventre c’est rien du tout on rentre on sort dit-elle, j’invente les séquelles, elle est dans un train, je voudrais être là, vivre le moment, prendre sa place, mon ventre contre le sien. A la fenêtre je regarde le ciel, je prie la lune, éclaire le wagon je t’en prie, donne ta lumière, évite les horreurs, le ciseau qui déchire les entrailles.


Je ne veux pas être lune
elle est le témoin de nos errances

Si j'étais lune j'aimerais avoir des yeux
fermer les paupières quand le monde brûle
d'un clin d’œil regarder l'amour quand il passe

Notre lune est un phare sur la vie
elle ne s'éteint jamais
elle voit tout
le pire et le meilleur

Un ventre c’est tout, il lui appartient, c’est le mien devenu sien. Sa chair est la mienne devenue sienne. Un ventre, peau de velours, on y rentre avec douceur, une main sur la joue glissant le long du corps, lucioles au bout des doigts délicats refusant l’intrusion illégitime.

Si j'étais lune
de ma traction j'inclinerais la balance
parce que l’amour c’est tout.



Lutin – 06-02-2006

1 février 2006

Ephémère

empreinte

De mes doigts sur le sable une envie d'écrire "je t'aime"
je ne peux rien contre le vent
je ne peux rien contre la mer
royale elle gomme l'histoire de la plage.

Je serai là demain
écrire encore et encore
Je dessinerai un coeur
je lutterai chaque matin
deux éléments face à face.

A l'usure elle n'aura pas mes mots
chaque matin je serai là
je vaincrai
mon amour est plus fort qu'elle.

Sur la plage dénuée de vagues
deux corps enlacés
vainqueurs de la force terrestre
en émoi jouissent

Sable humide une seule empreinte
deux corps superposés
ont laissé la trace de leurs mains
preuve qu'ils étaient deux

lutin 30-01-2006

30 janvier 2006

Osmose

reflet

Ô mer je t’aime
En caressant ma peau
Tu n’oublies rien de mon corps
Tu te glisses au plus profond
Je t’accepte puisque je t’aime
Nous jouissons du même plaisir

Ô fluidité que j’aime
En glissant dans mes entrailles
Je n’oublie rien de ton abysse
Je me laisse aller
Plongeant au plus profond
Tout au fond l’osmose
Tu es mon élément
Je te le rends bien
Nous jouissons du même plaisir

Ô mer quand tu te déchaînes
Je perds pied
Je n’aime pas ta rébellion
La vague claque ma peau
Atteint mon âme
L’envie de rejoindre le rivage
Attendre tes eaux plus calmes

Ô tempête quand tu divagues
Tu me perds
Sur le sable mes yeux pointés sur toi
J’attends ta paix
Ta vague d’un ruban de velours à ma cheville
Tendrement me ramène vers toi
Une farandole et nous réconcilier

Ô mer ne te révolte plus
Mer d’huile je t’aime
Eau limpide tu me garderas
Poisson de mer je deviendrai
Sirène dans une seconde vie j’aimerais
Peau contre peau je t’aime



lutin - 28-01-2006

28 janvier 2006

Distance focale

83volets

Distance focale



Une maison en face qui fut mienne, la maison de l'enfance où se forge le cœur, où s'incrustent les souvenirs sous la peau comme un tatouage indélébile. Elle me tend les bras, des inconnus la violent, j'ai été infidèle, je l'ai vendue comme on vend une esclave.

Ses volets s’ouvrent et se ferment comme des clins d’œil, un appel au secours.
Chaque soir en silence son langage morse m’attire à la fenêtre et je ne peux plus rien pour elle pour eux et mon enfance violée. Esclave elle doit se soumettre.

Nous jouions aux dames, aux petits chevaux, aux dés. Pile tu gagnes face tu perds. J’ai tant gagné à genoux dans le salon sur cette table basse. Au casino des jetons en brassées de fleurs convertis en monnaie sonnante et trébuchante nos murs seraient miens.

Des odeurs de tartes aux pommes et de thé au jasmin embrument mes yeux.

Je me love une cuillère à la main, côté face préserver en son creux les liens tissés, fuir le côté pile terrain glissant qui efface les souvenirs.

Je suis à la fenêtre, des ondes transportent mes émotions, les murs me reconnaissent, une chaleur transperce les volets clos, il est minuit, le temps d’une nuit nous prenons possession des lieux, des rires fusent dans la cuisine, maman tourne les crêpes, papa dans le salon attend son café, nous jouons au jeu de l’oie sur le tapis, me voilà prisonnière un dé à la main pour me délivrer, un six en son creux et la course continue.

Chut… les crêpes embaument le salon, les manger chaudes.

Et si la nuit restait nuit.



Lutin – 26-01-2006


Publicité
Publicité
Publicité