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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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11 juillet 2006

Plus loin que l'horizon

lesommeil_aveugle

Tel un navire
je me nourris de vagues et d'embruns
vivre de ton intensité
troublée de ton regard acier
monte en moi une déferlante
la vague grandit
érosion lente
le flux lisse nos cratères
noie nos blessures

De quel côté la vie ?
là sur le sable
quand la mer à perte de vue
nous laisse soudés
son reflux arrache les épines
lave nos maux
cicatrices gommées
nos doigts caressent
nos peaux défroissées

Tel l’aveugle
je ne conte pas de chimères
les pores de ma peau
développent leur sens primaire
l’écorchure des mots silencieux
de plein fouet  fracasse demain
ouïes tendues




lutin - 11-07-2006

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23 juin 2006

En souvenir la main

mainsable

Aimer l’instrument
harpe
l’homme joue

Ecoutez les sons
on dirait des gouttes d’eau

Devenir l’instrument d’un élément
sans état d’âme

Noyer son cœur mon amour
Corps douloureux se laisse fondre

Fendre l’eau
un tunnel dans lequel il glisse

Juste le temps de prendre l’air
une tête en surface aspire l’absence

Un corps se délie dans l’espace plein de vide
qui peut s’aventurer en ces lieux hostiles

Attendre l’ouragan
blessures lavées
peau giflée
dans les rouleaux se laisser aller

Des vers à lire en transparence

Organe désaccordé
elle entend
glisse sur la vague
en souvenir la main


lutine - 23-06-2006

21 juin 2006

A l'ombre du Chêne blanc - 2 -

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J’aimerais me reposer à l’ombre du Chêne blanc, écarter les cuisses sans pudeur, tête au vent, un coquelicot à la bouche, une tache de sang à la place du cœur. J’aimerais déserter le monde des grands maintenant que la sève est montée en moi, tu sais celle qui perturbe la relation. Grand-père tu es poussière depuis que j’ai perdu mes cheveux longs ma peau fine et mes illusions. Je suis douleur quand je pose la main sur le muscle, à trop se débattre dans un monde qui n’est pas le mien il durcit, en feu éclate et se laisse mourir.

Profite disais-tu quand sous le ciel étoilé petits vacanciers nous courions l’ortie à la main. J’avais des ailes pour frotter les mollets de mon copain. J’avais la pédale ferme et le sourire éclatant sur ma bicyclette rouge la robe au vent quand dans le fossé il se retrouvait à plat ventre le nez dans le guidon. Au village ils disaient, elle tournera mal c’est un garçon manqué. Leur barbe blanche soutenue par leur canne frémissait, ils ne voulaient pas se l’avouer, nous étions leurs vacances. Nous nous moquions de leur vieillesse et je respectais la tienne dans les silences de tes yeux bleus, deux petits pois mi-clos à l’ombre de tes souvenirs. Sous tes moustaches tu cherchais derrière ma frange le regard du gamin insouciant. Grand-père j’étais ta jeunesse par procuration quand ton corps se frottait au combat et saignait à la guerre.

Il dort tu sais, il souffre d’un autre mal celui qui est mon autre jambe. Dans les blés nous refusons le pas en avant, à trop écraser le coquelicot le sang monte à la tête. Gorgées du poison de l’ortie nos veines laissent couler la racine, celle qui doit accrocher le cœur. J’aimerais le conduire au puits, tu sais celui que je fuyais. Une légende terrible régnait sur la place du village, une sorcière de sa main crochue raflait la tête de l’enfant qui osait affronter son regard. Je l’ai affronté souvent un bond en arrière dès que le froid parcourait la naissance de mes seins. A vivre dans le noir elle ne verrait pas les yeux de l’enfant mais le corps d’homme, son crochet croiserait le fer du bleu acier, le pacte du diable serait enfin noyé au fond du puits. Crois-tu que cela lui rendrait sa jambe, le muscle qui me fait tant mal en serait-il attendri.

La sorcellerie enfin levée, j’aimerais me reposer avec lui près de ta cheminée, là où nous faisions griller les châtaignes. Cette femme tiendrait dans sa main la racine vivace d’un avenir, entre ses cuisses une main protectrice.



lutine 21-06-2006

16 juin 2006

Conjugaison

double_je

Clin d'oeil à Hélène

Je suis je
il me semble
dans le miroir

Il prend mon regard
je suis il
sans concession

Je et Il
est-ce le jeu
du foulard

Je et Il

île
sans elles

Sans ailes

coupés du monde

ils nouent leurs liens
se tuent à petit feu

.

lutin - 16-06-2006

http://ombrescontrevents.hautetfort.com/archive/2006/06/16/dialogue-de-je.html

5 juin 2006

A l'ombre du Chêne blanc - 1 -

keith_20parkinson_20__20homme_20mort_20au_20pied_20d_un_20arbre

Ecoute : "le dormeur du val"

Etre enfant remonter le temps, me rouler dans l’herbe folle insouciante des contraintes de ce monde, j’aimerais tant retrouver mon Chêne blanc. Une couverture protège nos peaux des herbes piquantes. A l’ombre de ses feuilles nous faisons des galipettes, les garçons sont en short et nos robes amidonnées laissent entrevoir des culottes de coton blanc.

Nous sommes libres et sans pudeur. Nos yeux rieurs vont plus loin que ce triangle attirant les garçons, nos corps ne sont pas envahis de la sève qui perturbe la relation. Les socquettes blanches écrasent l’herbe des prés, des taches vermillon se détachent du vert.


Mon grand-père me disait la fleur est éphémère si tu la prends elle meurt dans ta main, c’est le coquelicot libertin, il vit sans amour et sans attache, il est le contraire du lierre, l’homme fait partie de sa race, un jour tu comprendras petite. Il te faudra rentrer dans le rang. Sur le bas côté de la route restent les femmes légères, un coquelicot entre les cuisses dans l’attente du pollen que le vent transporte. Petite protège-toi, au fond de toi tu possèdes le bien le plus précieux, un pistil à ouvrir à une plante vivace qui accrochera ton cœur à jamais. Grand-père soit plus clair je ne comprends pas. Patience petite, grandis et souviens-toi.

Ta voix chaque printemps me revient, je suis la femme libertine mais ce n’est pas ma faute le lierre ne s’agrippe pas, je dois avoir un défaut, peut-être un pesticide émanant de ma peau repulse les plus coriaces, il meurt ou va ancrer ses racines sur des tiges plus tendres.

Je suis la fleur éphémère une sorte de libellule qui meurt quand elle donne vie, je fane chaque automne, j’attends la sève du printemps, je reprends vie le temps d’une saison et ce cercle infernal perdure depuis trop longtemps grand-père.

J’aimerais me reposer à l’ombre du Chêne blanc, écarter les cuisses sans pudeur, tête au vent, un coquelicot à la bouche, une tache de sang à la place du cœur, j’aimerais déserter le monde des grands.



lutin - 05-06-2006

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30 mai 2006

La barque de l'espoir

poterie_20mains


La barque elle la voit

un ventre arrondi aux formes prometteuses
dans l’attente du vide à combler
elle aimerait après leur course quitter le rivage
deux cœurs sur cette pelouse à trop combattre la différence
se perdent

Elle creuse le sol
imprègne ses mains d’une glaise trop collante
la malaxe comme elle pétrit leur amour
le sculpte pour lui donner les formes d’un avenir

Non elle ne fabrique pas un Apollon
ses doigts sont à l’intérieur
elle modèle le cerveau dont elle veut être maître
être la femme soumise d’un cœur façonné

De marbre au regard du monde
sensuelle elle crée l’homme à son image
en transparence aucune trace
juste la marque indélébile du fer
écorche la peau lisse de sa signature

De sable face aux regards inquisiteurs
à l’affût il cherche plus loin que l’horizon
un vertige de trop l’entraîne vers le néant
et dans cette barque de l'espoir elle retrouve l'enfant
la petite fille embarque avec le lien du sang

Le flux et le reflux je vous le dis ne se maîtrisent pas
la traction de la terre fait tourner le monde
à quoi bon lutter


lutin - 29-05-2006

16 mai 2006

Les années décalées

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Et si le monde acceptait
Les années décalées
Leur sève en ébullition
D’âmes blessées
Exploserait en plein jour

Deux cœurs écorchés
A l’ombre des regards inquisiteurs
Jaloux de leur perte à venir
S’accrochent  à l’amour
Jusqu'à l'acceptation de la différence

Sous la paume leurs gémissements
Vont crescendo quand la main velours
Se pose sur la dentelle noire
Un tatouage sur le sein à caresser
Pour le cri animal de la possession

De leurs bouches ouvertes aux baisers
Coule le suc de la fleur interdite
Dans la fougue de leur jouissance
Ils oublient le fiel
Du temps destructeur

Oppressés du carcan de ce monde
Ils s’enfoncent dans le lisier de l’esprit puritain
La jalousie suce leur sang
Ils n’ont pas coupé les chaînes
Des années décalées



Lutin – 15-05-2006

9 mai 2006

Hallu, si nation

estocade

Ma nation c’est vous

Au fond de vos yeux bleus

J’ai enfoui les miens

Un fleuret émeraude a pénétré le cœur

Enfin !


Une guerre menée il y a cent ans

Tant de fois j’ai lancé les canons

Attendant l’estocade


Vous en souvenez-vous Monsieur

Quand vous mettiez votre veto

Vous en souvenez-vous Monsieur

Quand j’abattais ma carte maîtresse

Pour un Roi


J’ai suivi vos pas dans ce tunnel gris

Combattant les orages

Mes pas dans vos traces

J’ai affronté la rudesse


La sueur mêlée à mes larmes

à vos armes

Vous ont fait lever la garde

Enfin !

lutin - 09-05-2006

5 mai 2006

Moment de grâce

04_piano_1_

Piano bar quelques notes au rythme de ses talons aiguilles

devant la glace un reflet

une ombre

des cheveux noirs

un fourreau appuyant la cambrure de ses reins

la rondeur de ses seins

femme fatale le temps d’une nuit

Barman un whisky au rythme du piano quelques glaçons

devant la glace

un  reflet

ses yeux maquillés au fond d’un verre

oeillade dans le miroir en quête de l’amour d’un soir

bouche ourlée

quelques heures sortir de soi

femme fatale quelques mots au rythme de l’envie

son double celui de ses nuits

femme artificielle

Café crème au petit matin

au rythme des passants

devant la glace

des cheveux ternes

yeux fatigués au fond d’une tasse

bouche amère repentie de la débauche

jean délavé appuyant la cambrure de ses reins

femme égarée

une envie de vomir

Un regard le sien

un étonnement le tien

votre reflet dans le miroir du comptoir

vos mains s’enlacent

Un moment de grâce


Lutin - 24-10-2005

1 mai 2006

Lambeaux de minuit

ecorce

Ses doigts comme des racines

ont pénétré les plaies pour en ôter le mal

la paume de la main croyait cautériser les chairs

Elle a soulevé l’écorce

une sève purulente se nourrissant de son propre mal

bouillonnait comme lave en fusion

elle l' a aspirée pour un élan plus grand

Ses doigts comme des aiguilles

ont pénétré la chair pour en fermer la plaie

une bouche au pouvoir miraculeux

croyait  réaliser le corps lisse du ressuscité

Elle a la nausée

la chair infectée s’est rebellée

laissant un goût amer

par quartiers elle a épluché le fruit

jusqu’à la contamination

Elle a découpé ses lambeaux de minuit

dissociant le vrai du faux

impartiale au petit matin

une chair hachée menue sanguinolente

lui dit il est temps de sauver ta peau

lutin – 30-04-2006

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