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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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18 mai 2007

Camisole

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Peine perdue tu n’as rien entendu, peine perdue tu ne m’as pas vue, tu m’as perdue fermé dans ta bulle, oui je suis folle de toi c’est mon secret,  toute ma force disséminée en dehors de ta sphère sème la tempête. Comme je me sens loin de tes châteaux de sable quand l’eau vient à manquer et que les pans s’écroulent. Il me reste à reconstruire de pierres brûlantes notre forteresse.

Je veux voir le vent s’engouffrer dans tes cheveux et  balayer le noir de tes cheveux, je veux revoir la blondeur de tes cils dessiner l’amande de tes yeux. Je veux d’un grand mouvement lent dérouler un tapis bordé de coquelicots, le vermillon des pétales t’ouvrira l’horizon, leur couleur de feu brûlera les nuages menaçants. Je dis des mots que tu n’entends pas, peine perdue terrorisé dans ton imaginaire ton visage enfoui devient sourd.

Laisse-moi, laisse moi entrer dans le noir de tes idées, petit poucet je sèmerai quelques cailloux, laisse moi faire je connais le chemin de la campagne où des myosotis  tracent la route vers des yeux bleus grands ouverts. Je connais la couleur des fleurs d’acacias quand leur odeur touche le cœur. Je sais entendre le fourmillement des grillons dans les herbes folles. Proches de la nature mes muscles se délient et mon pouls bat la mesure quand l’oiseau rit au-dessus des cerisiers sauvages. C’est mon secret l’écoute de la nature qui devient ma guérison.

J’ai appris la patience à l’écoute d’un monde où l’on prend le temps, laisse moi soulever le voile, j’ai ramené de ma campagne des remèdes qui chassent les idées noires, des fleurs qui explosent dans la tête en une myriade de couleurs, des odeurs qu’un parfumeur cherche en vain à copier. J’ai appris l’art d’aimer.

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lutin - 18-05-2007

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3 mai 2007

Ventoline

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Sur la margelle du puits vous la voyez assise, vous savez la position que l’on prend quand on n’a pas l’intention de rester trop longtemps, jambes croisées, posée sur une fesse, la paume de la main sur la pierre, colonne vertébrale courbée juste pour quelques instants, mais la pierre a son secret elle vous retient quand elle sent vos vibrations. Les pierres qui gardent les portails ont aussi en leur creux une foultitude d'histoires qu'elles se garderont bien de raconter. Elles resteront secrètes sur la moiteur des paumes quand l'au revoir se fait langueur, hésitation. Spectatrices d'un baiser un peu trop appuyé elles ressentent les prémices d'un retour ou d'un adieu.

La voilà depuis une heure à contempler le fond du puits. Elle ne sait pas si c’est la couleur du ciel, le grondement du tonnerre ou la pluie qui tombe qui la retient comme une statue. Elle attend impatiemment, elle fixe le fond dans l’espoir de le voir, dans l’attente de voir apparaître sa première main et sa deuxième main et sa tête enfin sortie du chaos, elle le veut guéri de ses démons pour un avenir à tisser à quatre mains. Elle refuse le volcan qui a chaque minute peut faire exploser sa lave de feu et les envoyer en enfer. 3 + 1 un trèfle à quatre feuilles, un brin de muguet offert, talismans entre ses doigts elle se déchaîne contre l’orage.

A l’air libre sur la margelle du puits elle se sent prisonnière, ses poumons s’étiolent, des barreaux de prison sont entrés en elle comme des épées. Elle était oiseau libre heureux de retrouver sa cage, c’était elle qui refermait la porte pour se couper du monde.

Elle est dans son dernier virage, elle invective les forces qui rugissent quand le ciel se zèbre d’une lumière blanche quelques secondes avant un roulement de tambour au-dessus du puits, la vie est un cercle dont il ne faut pas rater le centre.

lutin - 03-05-2007

24 avril 2007

Bisounours

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Elle est assise sur un banc, le buste penché en avant, elle regarde passer les gens, deux rubans blancs serpentent devant ses yeux, tombés du ciel ils se sont déroulés paisiblement, une langue de lumière est passée devant ses yeux. Elle fixe ses pieds, recherche ses propres empreintes dans la foultitude des pas laissés à l’abandon sur le sable blanc, s’y mêlent aussi des pattes d’oiseaux, drôle de patchwork au pied du banc. Elle aimerait suivre leur histoire, savoir où chaque empreinte s’est orientée, rentrer dans la vie des gens, mais où habitent-ils ? que faisaient-ils là ? et surtout que pensaient-ils quand la langue de lumière est passée devant leurs yeux ?

Elle est assise sur ce banc, les mains posées sur le bois, elle regarde les enfants dans ce parc qui leur est réservé derrière ce grillage vert, jardin dans le jardin. Un monde qui n’est pas pour elle alors qu’elle se sent enfant quand ses yeux tombent sur ses baskets et socquettes blanches. On lui a dit tu es adulte puisque tu as toi-même un enfant. Tu es rentrée dans la cour des grands alors des portes te sont fermées. Ils sont là sous ses yeux, non ils ne lui font pas un pied de nez, les enfants bien éduqués respectent les adultes, non ils ne la regardent pas, comme ils ont raison de ne pas vouloir ouvrir la porte du monde des adultes. Dans leur univers derrière ce grillage vert ils rebondissent, elles les voient voler sous ses yeux, les anges ont toujours des ailes, quelquefois le corps à l’horizontal, ils montent et redescendent au rythme de leurs impulsions, au rythme de leurs envies, une fois sur le dos, puis à plat ventre, sous leurs pieds des élastiques guident leurs acrobaties. C’est un jardin d’acrobates en herbe. Elle aimerait se lever, poser ses pieds sur ce trampoline, se dépouiller de sa peau, au gré de ses pulsions tourner en l’air pour retrouver la liberté du mouvement, la liberté de penser.

Elle est assise sur ce banc, il est là à côté d’elle, il lit, rature quelques mots, trouve des synonymes, enlève des phrases trop longues, sa bouche pointe en avant, mauvais signe, le mouvement de ses lèvres montre son insatisfaction, il aimerait trouver la clef pour une écriture plus fluide, plus incisive. Elle fixe son profil, les traits de son visage lui parlent, elle en connaît tous les reliefs, comme l’enfant reconnaît sa peluche dans le noir, elle sait qu’il est tendu, alors elle pose sa main sur son épaule, alors elle l’embrasse. Elle aimerait avoir la magie de l’enfant, un baiser doux sur la peau qui ôte la douleur, guérit tous les maux, redonne le sourire. Elle a perdu ce pouvoir, et oui elle est adulte, alors elle approche sa bouche, la pose sur la sienne, ses mains encerclent son cou, elle veut faire de ce moment une belle photo ancrée dans leur mémoire. Elle veut qu’il se souvienne. Là enlacés ils laisseront leurs empreintes de baskets mélangées à toutes celles des amoureux qui se sont posés pour regarder les enfants rebondir sur le trampoline en rêvant à leur propre progéniture, là ils laisseront la marque de leurs mains sur le bois quand la moiteur de leur peau s’est faite plus puissante, là ils laisseront la naissance d’un livre quand elle lui faisait la lecture de ses propres textes qui un jour seront couchés sous une couverture de livre. Un jour il sera satisfait, un jour il franchira le pas.

Ils étaient assis sur ce banc, ils se sont levés, un arrêt sur image, clic clac,  le temps d’un baiser pour signer le lieu, dans l’attente d’un livre, l’accomplissement d’un rêve d’enfant.



lutine - 24-04-2007

12 avril 2007

Peau d'âne

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Porte-moi jusqu'à la glace

Que je vois le reflet de ta peau

Porte ta main jusqu'à mon visage

Que je sente perler l'amour au bout de tes doigts

Et ferme-moi les yeux doucement

Les images ne pourront s'échapper

Je les associerai aux odeurs de ta peau

Aveugle face au miroir je te devinerai

Je veux dérouler le fil

Détisser la toile d’araignée

Percer les perles de rosée qui ne sont que larmes de nuit

Argentées dans les flammes du soleil elles tarissent

Il est là enfermé dans sa propre guerre

La glace ne doit pas devenir barreaux

Au travers les sentiments se tordent

Un orage trop puissant et la peinture dégouline

Je voudrais trouver l’envers de son corps

En retourner la peau pour des jours plus joyeux

Quand l’eau vient à manquer lui insuffler ma salive

Je voudrais faire de son château de sable une forteresse

A l’abri des remparts les chats noirs ne pourraient l’atteindre

Le vent de la mer assècherait les plaies

Laisse moi l’art de m’échapper

Vêtue d’une peau d’âne j’attendrai au coin de l’allée

Un carrosse me transportera plus loin que le reflet du miroir

Les grandes frayeurs font changer l’humain

lutin - 12-04-2007

10 avril 2007

Fissure

bonbon

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Elle a ôté la poussière sur l’étagère, l’objet posé là a crée la fissure de l’esprit. Il a suffi d’une bonbonnière, ce n’est pourtant pas la lampe d’Aladin, charivari entre quatre murs.

Elle a  pensé à la mer et à rien, elle a  senti le sucre, le poison, une envolée d’illusions à l’ouverture du couvercle de porcelaine. Lentement des odeurs d’amande enveloppent la chambre comme une barbe à papa, écheveau de sucre tissant sa toile, et le sucre se dissout, douceur de la langue, douleur de la dent sensible, coup de poignard quand la main potelée de l’enfant se calque sur l’empreinte incrustée. Chat écorché chaque jour est un hiver quand la fissure charnelle l’entraîne dans un monologue de la pensée.

On peut écrire la peau n’est pas neuve, drôle d’expression entendue dans le vent de la maison quand ses doigts agiles déplient le papier d’argent dans la nuit du silence, habile elle le défroisse en fait un carré lisse pour effacer la fissure.

Elle a mis sous clef ses instants d’amertume,  elle ne pense plus… elle vit, apprivoise l’amour. Elle a jeté les fleurs qui nourrissent ses pensées et ne regrette rien. Sur le carré de lumière elle déplie ses membres. Pour attirer son attention elle se pare de lumière, joue avec les ombres, recherche l’angle, oui elle est folle d’un homme, consume le temps entre ses bras. Elle a pensé à la mer et à son regard bleu, elle a ôté la bonbonnière de l’étagère, dans la maison un vent léger a effacé les odeurs d’un passé qui ne rimaient plus à rien.

Elle a mis toutes ses affaires contre les siennes. Elles ont fermé la blessure. Il a suffi d’un mot magique.

Lutin – 10-04-2007

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27 mars 2007

LA PHOTO

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Il te dira le poids du silence

quand les ombres s’infiltrent

l’imaginaire remonte de l’enfance

au fond du lit aux aguets le monde devient mauvais

un piège où la jambe se fracture

lente agonie de la gorge nouée                   

Elle te racontera la capture des images

dans son filet elle les brasse encore et encore

en remonte des mots de braise nus comme Eve

la pudeur n’est pas de mise le miroir traversé

assise sur une poudrière  ses yeux appelleront

un ciel déchargé du chaos de l’esprit

Plus noire que l’abîme l’atmosphère s’électrise

de leur sang coulent les mêmes mots de l’incompréhension

tendus ils brandissent leurs étendards pour une même guerre

aveugles ils ne voient pas qu’ils portent les mêmes couleurs

criblent leurs os d’invectives

Pitié pour eux vent de folie

allez faire la guerre ailleurs

sur cette pelouse est né leur amour

il lui dira qu’il ne croyait pas aux débauches

elle lui racontera qu’elle a griffé les images

gravé leurs souvenirs à même le sol

lutin – 27-03-2007

27 février 2007

Eclair de vie

envol

L’aile de l'oiseau

Sur sa plume une place

Etre du même voyage

Un habit de lumière attend dans les courants ascendants

En arabesque le vent dessine la blancheur de l’esprit

D’un ailleurs invisible

Ecoute ces rafales

Comme un fouet elles dépouillent des grains de sable

L’air se charge de poussières

En tourbillon elles éclatent en orages

Chargée d’éclats de verre ou de tonnerre

La terre devient enfer

Je t’invite au voyage

Un nuage de fortune comme tremplin

Pour rattraper l’oiseau

Les doigts dessinent des pluies acides sur les lèvres

Et la peau se ronge plaquée dans ses obsessions

Tremblement de la main en ôtant ses oripeaux

Prisonnière de la terre

Elle s’accroche au sol comme l’aveugle à sa lecture

Lutin – 27/02/2007

21 février 2007

Je veux être heureuse

rai_de_lumi_re

La naissance de ce texte grâce à http://www.leforumbleu.net/message.php?id=35859&fredblog=

Des draps jaunes des draps jaunes partout des draps jaunes, on dirait que je dors sur une plage de sable fin ou dans un champ de tournesols, d’ailleurs j’ai la tête qui tourne, une musique trop forte dans les oreilles, voix rauque et écorchée le clip U-Turn de Aaron me chante « Lili je vais bien ne t’en fais pas ». Des ampoules jaunes colorent le lit, je les compte je crois mais elles bougent se rapprochent et m’encerclent, un grand lit jaune fleuri de lumière, le point lumineux d’une touche noire celle du piano m’entraîne dans un voyage intérieur. Il pleut sur mon visage, c’est le vent ou ta main, une coulée de sable sur les paupières. J’ai mal au cœur, une course contre la montre, des empreintes dans les plis des draps, des bulles d’air veulent me tuer. La forme d’un triangle quand la porte est à demi fermée, le dessin de l’attente tracé du bout de l’ongle, un rai de lumière étrange et tu n’es même pas venu me voir, j’étais perdue dans les fragments de nos folies, j’étais petite fille recherchant son berceau. C’est douloureux cette sensation d’inexistence sur la peau, je pose le doigt sans résistance sur mon ventre et c’est le vide, je suis remplie de vide. Je me rattrape à ma peluche pleine d’amour, parachute de survie je suce son oreille pour me gorger de cette violence qu’est l’amour, je lui dis je veux être heureuse.

http://www.youtube.com/watch?v=wJRh0PlWB6g

lumi_re

lutin - 21-02-2007

20 février 2007

Un Aller simple

bracelet

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Le doigt serti de ta pensée

Pierre mauve ciselée

Au travers j’ai posé ton cœur

Et mes talons battent le trottoir

Au poignet une dentelle d’or

Me prend la main

Lace les pulsions de mon sang

Et mes talons  battent le trottoir

Le Tic tac du souvenir encercle ma chair

Les aiguilles cadencent mes pas

Nous avons rendez-vous

Et mes talons battent le trottoir

Mille heures à attendre l’évènement

Siamoises nos yeux fixent le Panthéon

Et mes tempes martèlent l’émotion

Au travers du métal ma sueur

Réanime la pierre

Emmêlées deux femmes glorieuses

S’accrochent l’une à l’autre

Les passants ne se retournent pas

Discrètes nous fondons dans le paysage

Son succès nous attend

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Lutin – 20-02-2007

13 février 2007

Expression

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J’ai peur de la profondeur de l’œil
de sa paupière en forme de guillotine
la sentence est dans la pupille quand les mots ne suffisent plus.

J’ai peur de la main quand les doigts goutte à goutte secouent les mots sur le papier
le verdict est au bout de l’ongle quand il trace sur le papier l’incision à jamais
le pouvoir des mots ne gommera jamais la distillation
sauvage que ce bras courant sur la ligne d’horizon.

J’ai peur de la voix
caverneuse du tréfonds de sa tombe elle remonte
lancinante attachée à l’hélium elle s’étale en surface et se rassemble en tourbillon
et me voilà capturée
mon souffle contre le sien
un lasso autour du cou.

Les larmes une à une sectionnées saignent sur la feuille
la sueur perle sur la peau
la langue boit l’imaginaire
et j’entends la raison glisser son mot à l’oreille


lutin - 13-02-2007

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