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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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24 juillet 2007

Zénith

z_nith.

Je m'enchaînais à tes défaillances
ancre de marine
dans mon délire
je creusais ma prison
sous ton ventre
prête à casser la glace
de nos silences
une corde autour du cou
le cœur en apnée
à la frontière du miroir

là où le regard ne sait plus

Je m’impatientais de tes absences

dans l’attente de ta silhouette

derrière mes lunettes noires

un regard d’aigle

sous ma peau meurtrie

des sanglots d’espoir

des mots chuchotés

dans le vent transportés

sur ton chemin déposés

Au zénith de mes attentes

à genoux j’ai crié ton nom

bouche collée au sol

j’ai absorbé la terre

mes mots sont remontés

.

Dis-moi que dans ta lancée

tes pieds te guideront

dis-moi que dans ta pensée

tu lèveras les yeux

j’entends ton ombre

à l’ombre de mes obsessions

sur le caillou le jour se lève

tu es là

à lire mes mots de folie

lutin - 24-07-2007

http://www.francispaquet.com/

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14 juillet 2007

Cavité

cavit_

J'ai posé mes pieds nus là

là où il laisse ses empreintes

j'ai respecté l'angle

je voulais qu'il boive ma sueur

j'ai mis ma main sur ses pas

je voulais absorber la souffrance

J'ai regardé le dessin

dans l'attente d'une éruption

un corps sorti de terre

des mains chargées de boue

une peau à lécher

J'ai tendu les bras

vers la lumière

un ciel d'orage

a crevé mon espérance

je suis habillée de transparence

A genoux

j'ai mouillé la terre

sur le ventre j'ai crié

j'ai crié son nom

bouche collée au sol

mes mots se sont enfoncés

je les ai vus disparaître

pompes

http://www.francispaquet.com/

.

.

lutin - 14-07-2007

10 juillet 2007

Antinomie

 

 

dali

 

Elle veut le voir
et ferme les yeux

Elle veut le serrer dans ses bras
écarte les mains

Elle veut l’entendre
se fond dans la foule

Elle veut sa tendresse
reçoit sa violence

Elle veut courir
se met à genoux

Elle veut l’embrasser
elle a cousu ses lèvres

Elle veut son amour
s’enferme et jette la clef

Elle souffre
indifférente d’apparence

Trop près
elle prend ses distances

S'ouvre aux souvenirs
et bétonne son coeur

lutin - 10-07-2007

4 juillet 2007

Colin-maillard

143_diagonale

Minuit dans la ville
cause perdue elle longe le trottoir
dans l’air une substance chargée de sommeil
elle ne peut que s’enfuir
le vent subtil clame la paix
elle ne peut que crier
derrière les fenêtres les ombres sont couchées
quand elles font l’amour
un filet de lumière comme un pied de nez

Le regard plus en arrière
c’est le diable suspendu au balcon
haranguant les ténèbres
l’écho s’accroche au pavé
elle se sent combustible
dans la ville anesthésiée

Elle écoute tomber la pluie
demain on gommera la nuit
les enfants joueront à colin-maillard
sous les balcons amnésiques
ils entrelaceront de nouveaux fils à détruire

lutin - 04-07-2007

Un lieu d'inspiration à visiter sans omettre les textes : http://www3.sympatico.ca/francis.paquet/portfolio.html





17 juin 2007

Half Time

bleu_silence

C’est étrange comme c’est indispensable d’être seule pour écrire. Comment s’intérioriser pour extérioriser si des parasites s’agitent  autour de vous, juste le silence pour compagnon, une musique profonde et douce pour aboutir au recueillement religieux. L’amoureux de l’écriture est un animal sauvage qui a besoin de se replier le temps de l’accouchement d’un texte.

C’est étrange l’eau. La piscine console, absorbe, devient la main absente, l’amante, fourreau dans lequel fuir, l'eau clapote doucement et berce les colères. La violence imprégnée dans les pores de la peau fond au contact du chlore, liquide désinfectant creusant la chair. Notre lit était le lieu de la réconciliation, il devient tombeau quand tu me tournes le dos, alors posée comme en plein ciel j’aspire à un dos crawlé, le soleil renvoie ses reflets au travers des lunettes et me rappelle mon éblouissement quand tu cours face au soleil, les pieds foulant notre long tapis vert,  alors à la limite de l’évanouissement je plonge plus profond pour noyer mes pensées, laver les couleurs.

C’est étrange deux amoureux incapables de se dire qu’ils s’aiment, deux êtres encombrés par des sentiments dont ils ne savent que faire. Tu tiens le volant entre tes mains comme tu tiens notre destin. On tente de comprendre pourquoi nous nous sommes choisis toi et moi. Je découvre l’envers des phrases, un labyrinthe de mots agencés pour un autre sens et me voici coupable de ce que je n’ai pas dit, de ce que je n’ai pas fait, et la tension monte, l’orage éclate, des éclairs de haine plein les yeux. J’ai peur que mon cerveau n’explose en un coup de tonnerre violent, électrocuté il ira mourir ailleurs paralysé. Tu tiens mon destin entre tes mains comme tu conduis ta voiture, la marche arrière n’existe pas pour des artères détruites. C’est étrange comme on s’accroche quand tout est mort dans l’espoir d’une résurrection.

C’est étrange la peur de remplir la page blanche, de concrétiser ses pensées en un essaim d’abeilles, de perdre ses illusions sur sa peau brûlante, et comme un papillon les livrer en pâture. C’est étrange j’attends dans ton regard indéfinissable l’absolution des fautes que je n’ai pas commises. C’est étrange de croire que tout peut recommencer.



lutin - 16-06-2007

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8 juin 2007

Cardio

luginovic_tendresse04_d

A l’intérieur cogne si fort l’intrus qu’il fait peur. Elle avait déjà entendu ce tic tac emballé par l’émotion, l’inspiration longue et posée soulevant lentement sans douleur la cage thoracique arrivait à maîtriser le rythme. Comme un piano désaccordé après quelques réglages l’organe jouait juste. Debout à la fenêtre elle savait bercer son cœur au rythme des feuilles suspendues, elle retrouvait ainsi la maîtrise viscérale. Rassurée elle comptait les étoiles, un deux trois, elle pensait à la chauve souris tranchant l’air à la vitesse de l’éclair, un yoga de l’esprit pour un pouls dompté. Facile dites-vous, mais non il faut savoir se dédoubler, parler à l’autre qui est soi, il n’est pas toujours prêt à entendre que la chamade est pour l’amour seulement. Elle lui a souvent expliqué les degrés des émotions, et qu’il ne sert à rien de s’emballer, une palpitation trop forte disperse le plaisir. Qu’il est rassurant d’être maître de ses organes, preuve d’une bonne santé morale et physique. Boum boum mon amour je t’aime, je t’offre mes palpitations, Une tension amoureuse, 12.6, la plénitude du corps et de l’esprit, l’osmose de l’amour partagé.

A l’intérieur c’est la guerre et les bonnes théories si longtemps appliquées sont vaines. Bizarre elle n’entend presque rien, toc, toc, toc, coups marqués, rythmés et lents, un peu trop présents peut-être, seul le tensiomètre annonce un chiffre démesuré, 20.11, une tension insidieuse de souffrance viscérale, elle a perdu la plénitude du corps et de l’esprit dans les méandres de ses artères. Elle veut se dédoubler, parler à l’autre qui est soi, sourd il ne répond plus. Inspire en trois temps, bloque ta respiration, expire en six temps et recommence, fixe un point là bas très loin se dit-elle. Elle s’accroche aux étoiles, quand elle était enfant elle aimait se coucher dans le pré à la nuit tombée, elle contemplait le ciel constellé de points or et brillants. Les enfants des villes ne sauront jamais à quel point le ciel est chargé de vie. Tic tac fait l’intrus dans son corps sous ses côtes, elle croit le rajeunir cet organe désaccordé en remontant le temps. Elle n’entend plus rien à la fenêtre si ce n’est que le bruissement des feuilles dans les arbres, le vent lentement les berce et elle se laisse bercer comme l’enfant dans les bras de sa mère. Maman serre-moi fort dans tes bras, boum boum j’ai peur.

lutin - 08-06-2007

7 juin 2007

Pictural

autoportrait_ombre

Il ne faut pas que les oiseaux se taisent
Il ne faut pas que la lumière s’éteigne
J’aimerais être dans l’image
Peindre la vie dans un grand carré
Le noir ne serait pas sur la palette de couleurs
L’eau et l’ombre des ramures comme arrière plan
Je veux fossiliser le temps
Dans de beaux draps

Je lève le pinceau
Je me suis habillée d’une robe de dentelle
Sur une peau dorée
Je prends du recul
Pieds nus seule j’avance
Un fantôme m’habite
Il n’est que l’ombre de mes rêves
Quand ses lèvres touchent le papier glacé

Qu’attends-tu à l’angle de l’image ?
Que les souvenirs annulent la déchirure
Je tends la main
Et cueille une pensée
Vision floue
Providentiel le vent balaye les grains du papier
Dans l’herbe foulée je retrouve ton pas
Sa force fait craquer le vernis
Dans la fissure la chaleur pénètre


Lutin – 07-06-2007

27 mai 2007

Alchimie

earth

Cannibalisme

La terre
Le cercle
Le ballon rond
La balle de tennis
La balle de ping pong
Le confetti
Le caillou
Le grain de sable
La failure
Deux grains de sable
La loi de la restriction
L'un mange l'autre
et il s'automange

.

Catalyse

Renaître
Deux grains de sable
La fusion
Le grain de sable
Le caillou
Le confetti
La balle de ping pong
La balle de tennis
Le ballon rond
Le cercle
La terre
Se régénère
La friction de la matière
Détruit
Reconstruit en force

306531

lutin - 28 - 05 - 2007

18 mai 2007

Camisole

DSCN0681

Peine perdue tu n’as rien entendu, peine perdue tu ne m’as pas vue, tu m’as perdue fermé dans ta bulle, oui je suis folle de toi c’est mon secret,  toute ma force disséminée en dehors de ta sphère sème la tempête. Comme je me sens loin de tes châteaux de sable quand l’eau vient à manquer et que les pans s’écroulent. Il me reste à reconstruire de pierres brûlantes notre forteresse.

Je veux voir le vent s’engouffrer dans tes cheveux et  balayer le noir de tes cheveux, je veux revoir la blondeur de tes cils dessiner l’amande de tes yeux. Je veux d’un grand mouvement lent dérouler un tapis bordé de coquelicots, le vermillon des pétales t’ouvrira l’horizon, leur couleur de feu brûlera les nuages menaçants. Je dis des mots que tu n’entends pas, peine perdue terrorisé dans ton imaginaire ton visage enfoui devient sourd.

Laisse-moi, laisse moi entrer dans le noir de tes idées, petit poucet je sèmerai quelques cailloux, laisse moi faire je connais le chemin de la campagne où des myosotis  tracent la route vers des yeux bleus grands ouverts. Je connais la couleur des fleurs d’acacias quand leur odeur touche le cœur. Je sais entendre le fourmillement des grillons dans les herbes folles. Proches de la nature mes muscles se délient et mon pouls bat la mesure quand l’oiseau rit au-dessus des cerisiers sauvages. C’est mon secret l’écoute de la nature qui devient ma guérison.

J’ai appris la patience à l’écoute d’un monde où l’on prend le temps, laisse moi soulever le voile, j’ai ramené de ma campagne des remèdes qui chassent les idées noires, des fleurs qui explosent dans la tête en une myriade de couleurs, des odeurs qu’un parfumeur cherche en vain à copier. J’ai appris l’art d’aimer.

.

.

lutin - 18-05-2007

3 mai 2007

Ventoline

puits_20line

Sur la margelle du puits vous la voyez assise, vous savez la position que l’on prend quand on n’a pas l’intention de rester trop longtemps, jambes croisées, posée sur une fesse, la paume de la main sur la pierre, colonne vertébrale courbée juste pour quelques instants, mais la pierre a son secret elle vous retient quand elle sent vos vibrations. Les pierres qui gardent les portails ont aussi en leur creux une foultitude d'histoires qu'elles se garderont bien de raconter. Elles resteront secrètes sur la moiteur des paumes quand l'au revoir se fait langueur, hésitation. Spectatrices d'un baiser un peu trop appuyé elles ressentent les prémices d'un retour ou d'un adieu.

La voilà depuis une heure à contempler le fond du puits. Elle ne sait pas si c’est la couleur du ciel, le grondement du tonnerre ou la pluie qui tombe qui la retient comme une statue. Elle attend impatiemment, elle fixe le fond dans l’espoir de le voir, dans l’attente de voir apparaître sa première main et sa deuxième main et sa tête enfin sortie du chaos, elle le veut guéri de ses démons pour un avenir à tisser à quatre mains. Elle refuse le volcan qui a chaque minute peut faire exploser sa lave de feu et les envoyer en enfer. 3 + 1 un trèfle à quatre feuilles, un brin de muguet offert, talismans entre ses doigts elle se déchaîne contre l’orage.

A l’air libre sur la margelle du puits elle se sent prisonnière, ses poumons s’étiolent, des barreaux de prison sont entrés en elle comme des épées. Elle était oiseau libre heureux de retrouver sa cage, c’était elle qui refermait la porte pour se couper du monde.

Elle est dans son dernier virage, elle invective les forces qui rugissent quand le ciel se zèbre d’une lumière blanche quelques secondes avant un roulement de tambour au-dessus du puits, la vie est un cercle dont il ne faut pas rater le centre.

lutin - 03-05-2007

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