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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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4 septembre 2007

Haïku

Babas5_medium_haiku_01

Clin d'oeil à Hélène, ai-je écrit deux haïkus ?

Fleur bercée au vent

A la bordure du balcon

Pollen au soleil

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Pépin de raisin

Giclée sous la langue gourmande

Eclate en liqueur

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Je veux  la vérité, rien que la vérité, dis-moi je le jure.  Sinon un cours là.

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31 août 2007

Domino

long_silence

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Longue route à parcourir il faut démonter le temps et défaire les dominos un à un empilés, les pas doivent effacer les kilomètres de respiration, la terre étanchera la sueur laissée dans le sillon, la bouche doit ravaler tous les mots et les yeux s’éteindre en fixant le ciel. Sur le bord de la route les arbres spectateurs se plient signe d’un mauvais présage. Il faut détruire les chemins d’un geste large sur la table et de rage transporter les lieux dans un autre monde où les jupes étourdissent.

Les mains étaient le peintre dont les doigts avaient barbouillé la peau de tâches de couleurs et modelé le muscle, son crayon avait ébauché un trésor. Il était le fusain qui noircissait le profil pour l’embellir, il était la sanguine qui remplissait le cœur. Le bras était le sculpteur face à la matière. C’était un artiste dans l’ombre qui taillait la chair. Sur le bord de la route il faut voiler l’horizon. Les chevaux ont perdu leur allure altière, ce n’est pas l’orage qui les perturbe, c’est l’odeur de la mort.

Longue vie avec les ombres qui décodent le langage des signes. Si le nuage prend la forme d’un oiseau, si les cinq cygnes sont réunis, si l’oiseau sur la bordure ne prend pas son envol alors l’ombre prendra relief et déclinera sa couleur, alors croisons les doigts derrière le dos en priant le ciel pour figer le tableau. Elle porte au poignet le serpent en métal qui lance le pas en avant. Elle attend la couleur la glaise au bout des doigts. Comme le clown sur le fil elle tangue dans un autre monde sans racine.

Il faut défaire le travail de l’artiste et incruster les ongles dans sa propre chair. La voilà à l’œuvre au creux de ses mains, dans la paume elle creuse le cœur de l’artiste sans aspérité et le baigne de son sang sorti du tube de peinture oublié sur la route et en boit la dernière goutte. Il faut sur la table sectionner ce bras ravageur et remonter les dominos un à un. Il en sortira une œuvre d’art à mettre sous verre, deux coquelicots enracinés.

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DSCN0978

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Lutin – 31-08-2007

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http://art.la-passerelle.net/art_pages/emma_sculpteur/index.html

25 août 2007

Sphère

Plongeon

Il plonge dans sa tête
alors qu’elle glisse sur l'eau

Elle nage dans son ventre
alors qu’il est dans sa tête

Elle serre les dents pour ne pas l‘avaler
elle ferme les yeux pour s’oublier

Elle noue ses mains pour ne pas le tuer
elle s’attache les pieds pour ne plus flotter

Il passe dans le vent
ses pas à la recherche de la veille

Dans le virage il se heurte à sa pensée
et revient sur les traces

A la recherche de l’ombre
de ses odeurs il en fait un rituel

Des images en pagaille dans la tête
sur la terre il ne reste rien

Rien que l’empreinte
le silence et l’absence

Sur l’eau quelques bulles
offertes à la brise

lutin - 25-08-2007

http://www.francispaquet.com/

22 août 2007

Spasme

Jours_de_Pluie_

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J’entends le vent siffler
avec moi j’emporte la musique
elle est dans ma tête et tu ne pourras la couper
dernier cri englouti dans la mer
au cœur une chaîne d’algues
longue tulipe noire sur le sable
entraînée au large

Pendant que tu invectives
je reste les yeux ouverts
les cils écument les mots
et tout s’amasse en lacets noués
en écheveau de fièvre étranglée

Un regard pour tatouage
larmes indélébiles couchées sur l’eau
en torrent de sel elles crèvent la voile
la barque se renverse
entraînant l’œil spectateur

Me voici esquif rompu
l’écriture ne me porte pas
sur un lit d'eau j’ai embrassé le bijou
tornade d’acier d’un amour insensé
vis sans fin sous la jugulaire elle m’enferme
et mon oeil se spasme

lutin – 22-08-2007

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dessin avec l'autorisation de http://devillers.viabloga.com/ que je remercie, et une musique "Le regard d'Ulysse".

18 août 2007

Faille

garchesescrime

Des mots qui se mêlent s'entrechoquent   
et se démêlent sur la table basse
l'écheveau d'elle se dénoue dans une danse macabre
denses étaient les nœuds un à un débouclés
et la laine se déplie dans leurs fils lézardés
se hisse la liberté d'une étendue vide de mots

Défiance rien
que le silence qui hurle à la peau défaite
moins que rien sous l’ongle écorché
sans syllabe malléable
l’absence de la valse des mots
à coups de fer au poignet
le geste du ricochet

Faille sous l’artère le sang gicle
au couteau affûté des mots qui s’entremêlent
se démêle l’imaginaire au bord du balcon
l’écheveau de soi dans une suspension de fleurs
lourds étaient les mots dénoués un à un
et la haine tisse le fil de soie
des particules inexprimables


lutine - 18-08-2007

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16 août 2007

Cosmic

salvadore_dali_raphael

Je ne suis pas poète
j’écris avec le muscle
et laisse le mot gonfler
l’impulsion

Je ne suis pas poète
je vis avec le sentiment
et  laisse le doigt tracer
l'expression

Je ne suis qu’une apparence
des mots de sang
remontés du puits
au poignet

Je suis l’iceberg accroché au glacier
bras émergés
enlacés
aux coudes

Je ne suis rien
que de l’eau colmatée
à fendre
les mots

Au fond du trou je ne vois
qu’un regard ensablé
derrière une fenêtre
rien

Il coule de la neige
le long des cils
à remplir un bassin
d’eau

Sous mes paupières
de mes mains fiévreuses
j’ai sculpté un homme
glacé

En vain j’attends la nuit
un brasier au fond
de l'œil
rien

lutin - 16-08-2007

http://www.accents-poetiques.com/agorasv6/showthread.php?t=1387

14 août 2007

Le regard d'Ulysse

Ulysse

J’ai touché la pierre, la colère me va bien, 49 minutes de Saint Antoine au point de départ, j’ai touché la haine de l’amour à l’œillet du lacet, j’ai malaxé la vengeance sous la semelle, j'ai pétri le sol de tous les mots pour les faire rentrer sous terre, j’ai tassé à deux pieds les plus récalcitrants, j’ai mis la main pour qu’ils ne ressortent pas, le lien au poignet, non nous ne sommes pas ceux de la télé, j’ai touché l’âme de l’apparition, comment réagir face à l’amour, à la virginité, à la séduction.

Je voudrais sourire, je me savonne à l’usure de la peau à reluire le sexe qui n’en peut plus de cet étranglement, à sectionner l’empreinte de la main. Dans un mouchoir je crache l’inexcusable, à cloche pied je traverse les mers de mes nuits, sur le bout de l’orteil je cherche dans le noir  la porte à défoncer du désamour.

Le ciel se renverse sur ma tête, au coin de l’œil j’ai la bosse imaginaire de la main, j’ai la couleur bleue de la vague à trois mètres sous terre, il pleut sous les pores de la peau. Les poumons ont décuplé, les pensées sont de plomb et l’empreinte dans le sillon est profonde.

J’ai collé au mur la balance rouge comme une ossature, le remède du matin avant le café, je souris dans mon enveloppe de chair, je souris dans ma foulée le téléphone muet à la main, les oreilles remplies d’invectives, je flotte dans la terre détrempée du matin, je nage au centre sans eau dans la main, je coule son coeur dans le labyrinthe des eaux, un boulet accroché à l’artère, et laisse venir en surface quelques miettes, les bulles des mots du pardon, maman je pardonne.

Je ne suis pas ceux de la télé regardés par les voyeuristes, non maman nous n’appartenons pas à ce monde têtes haussées à l’encolure du vêtement, non maman ensemble nous allons gommer tout cela, notre nom disparaîtra des archives, notre nom ne doit pas rester dans la mélasse.

Mon ombre m’attend à quelques mètres le pied de nez au bout des doigts, je ne suis pas en retard, j’ai gagné mon record la colère dans le mollet, l’amour sous le talon, lorsque je suis arrivée au point de départ je me suis cachée la tête jusqu’au cou, j’ai entendu le cartilage craquer jusqu’au cœur, j’ai vomi les papiers, je les ai emportés dans un sac, je les ai donnés en pâture aux mendiants. Ulysse est mort, à trop écouter ses sirènes son île a quitté l’ancrage une corde autour du cou.

lutin - 14-08-2007   

13 août 2007

Chambre 213

139_pleine_lune

Devant la mort je m’incruste de toi
mon amour j'étais riche de toi

je me suis laissée dénuder
mon amour je t'ai confié mon corps
ma seule richesse
dans tes mains je l'ai vue croître
reine je t'ai donné mes pensées
dans tes yeux j'ai fondu en toi
à disparaître comme un soleil
derrière son nuage

Il fait nuit
seule sur le sable
pauvresse j'attends la vague
ma double peau
je ne vois plus que tes yeux
le reflet d'un phare perdu
le cri sinistre de la mouette sonne le glas
et le vent malin gomme l’empreinte
les grains creusent un cratère
aux creux de mes reins il y a le vide

Je m’allongerai dans ce lit d’érosion
j’écouterai le crissement du minéral
et quand le matin viendra
je serai fossile
non pas de larmes mon amour
le goutte à goutte des regrets
ne suffira plus
le drap mortuaire me protègera


lutin – 13-08-2007

http://www.francispaquet.com/

10 août 2007

Sanguine

MM_LARMES

Regardez ce monde chargé de douleurs
le mouchoir à la main
il essore la dentelle
l'herbe jaunie reprend couleur

Regardez le phénomène
le ciel asséché absorbe le monde
trop de larmes de mots
et cet espace de coton éclate

Regardez la terre se noie
les maisons flottent
les voitures sont bateaux
les terriens sont poissons

dans des larmes de sang
sans branchies l'humain disparaît

.

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Lutin – 10-08-2007

26 juillet 2007

T G V

 

20060605180918_tgv_1

 

 

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Je vois mon reflet dans la vitre
Je ne cherche pas la ligne d’horizon
Ni une perspective
Je regarde en arrière
A hauteur d'yeux
Assise au fond du siège
Secouée par les aiguillages
Un demi-vertige
Quand un train claque dans l’autre sens
Les vitres se croisent
Les regards se traversent
Où vont-ils ?
Ces corps mollement calés contre le métal
Sans éveiller un désir vivant
Savent-ils qu’une tête s’est appuyée là
Un geste de la main efface la mémoire

Un rayon de soleil
Un trou noir
Encerclé par l'incertitude
Black out quelques fractions de secondes
Des lacets d’ombre et de lumière sur le bras
Le cerveau reprend le fil de son histoire silencieuse
Alors que les lèvres palpitent
Au rythme des reflets métalliques

Le noir du tunnel
Je vois mon reflet dans la vitre
Un buste à demi fléchi
La bouche faisant la moue
Bateau naufragé

Nous avons tous l’air fatigué
Bringuebalés sur cette route de ferraille

Le train entre en gare
Chacun serre ses paquets entre les mains
Chaque tête se retourne sur son siège
Il ne reste que des fesses dessinées
Les pensées s'agitent
.

 

"Non je n’ai rien oublié"
.

 

Nous voilà retrouvant une posture
Les corps s’animent
Redeviennent beaux
Attention à la marche
Sur le quai attend la solitude
D'une foule anonyme

 

 

 

 

Lutin – 26-07-2007

 

 

 

 

 

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