Maison déshabillée
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Derrière le papier peint
il y a une autre respiration
un passé écrasé dans le creux de la main
poing à jamais amnésique
si on n’en soulève pas le coin
Il y a la lumière diffuse dans l’œil
la voix faïencée qui tombe du plafond
dans l’ombre du tapis
les mots que l’on croyait morts
s’infiltrent sous la porte
Les draps blancs jetés comme des fantômes
pour ne pas perdre l’envoûtement
grimacent dans le désordre de la pièce
et les mots rampent en poussière de plâtre
Derrière la couleur des murs
il y a la blancheur des corps qui se mangent
dans la nudité, à même le sol
et les sons résonnent en cristal
au vent des sentiments
Dans une maison déshabillée
il y a une église
une amplitude dans le son de la voix
un ciel haut où se retrouver
une maison nue, c’est le monde à l’envers
fenêtres ouvertes
lutine