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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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25 juin 2009

Nous sans le Chat

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21 juin 2009

L'hiver

arcimboldo4

l'hiver - Arcimboldo - 1563

(réponse à C)

On ne t'a jamais dit que l'alcool pourrit le cerveau, on ne t'a jamais dit que l'alcool te fait légume, avant il y a toutes les souffrances, tes luttes entre le oui et le non, la force et la faiblesse, on ne t'a jamais dit qu'un lierre monte dans le cerveau resserrant ses branches de verre en verre, on ne t'a jamais dit que ses feuilles obstruent les yeux, les racines de tes mains, jusqu'aux oreilles qui déforment les mots. L'hiver rentre dans la tête. On ne t'a jamais dit que lorsque l'on coupe un lierre, quoiqu'il arrive indestructible dans le froid il repousse, le désherbant le fait rigoler, la feuille se rebelle, devient verte et forte, elle te resserre encore plus jusqu'à l'avilissement de toi, de l'être et du paraître, on en parle assez, mais c'est pour les autres croit-on. Un matin tu te lèves et il n'y a plus de soleil dans un espace cotonneux, les connections sont grillées, tu es toi en dehors de toi, tu es l'autre, la face cachée, on l'entend dans l'écho de la télévision, mais c'est pour les autres la charogne, alors puisque que tu sens encore l'odeur de la pourriture, puisque que tu sens le ventre et l'esprit avant une plongée sans corde à noeud, tiens bon et frappe là où il faut avant que les animaux ne te mangent quand il sera trop tard deux pieds sous terre. On ne t'a jamais dit qu'il faut avoir peur pour guérir et si la peur arrive trop tard tu mourras, tu te noieras dans ton verre, seul, les gens n'aiment pas se sentir inutiles alors qu'ils ont tendu la main, à trop la tendre ils s'en sont allés. Ce ne sont que des mots jetés au fond d'un verre il suffit de n'y rien rajouter d'alcoolisé surtout si tu vas au soleil. Pour reprendre tes mots, "prends en de la graine pour l'amour de la vie, l'amour tout court." On te l'a déjà dit, tu le sais tout cela, il suffit de prendre le sécateur avec un maître jardinier qui donne le mode d'emploi. J'ai du mal à accepter que l'on mette du désherbant autour de soi. C'est nul ce que j'écris, c'est lu, entendu, écrit, c'est du repeat again, mais on ne le répètera jamais assez. Je vais me faire lyncher car là il y a plagiat, je n'ai rien inventé au dessus, je n'ai fait que dire ce que l'on dit, il faut le dire encore, le marteler, enfoncer le clou, là elle était facile.

En conclusion, en Cheval de mer, tape au fond de la mer

lutine - 20-06-2009

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Cheval de mer

Je n’ai pas oublié, je me débats dans les murs blancs qui cloisonnent ma tête, je n’ai pas oublié les cases qui se resserrent comme des bêtes se démolissent, je n’ai pas oublié la veine qui se gonfle comme un serpent  sifflant dans la feuille séchée, le poumon atrophié au sol, le nuage qui nage dans l’obscurité du vertige, le coude abîmé contre la peau, la spirale du cou dans le déferlement de l’absurde.

Tape au fond de la mer pour remonter

Je glisse une seule idée en tête t’attendre au fond, je tourne dans le labyrinthe de l’alphabet, regarde-moi je perds le contact en apnée, des clefs de toutes les couleurs entre les mains, le bleu du loisir, le vert de l'entrée, le rouge de l’amour dans la chambre jaune, le gris du garage, le carburant dans le réservoir, un moteur en attente dans le rétroviseur de ce que l’on pourrait être. Droite dans tes yeux je compte les nerfs en duel, le fleuret émoussé contre le cœur, je compte les filaments lumineux de tes espérances, les pépites de mots incrustés dans les draps je les compte aussi, j’énumère les taches de plaisir, je ne sais pas compter, je compte sur mes doigts, je ne sens pas, je renifle, je ne bois pas, je lèche, je ne touche pas, je caresse, ensemble oui mais en l’air au milieu du désert, l’eau à portée de la main, je mouille la peau, j’arrose le nerf, j’embrasse l’odeur que je laisse, je hume la sueur de l’aisselle, lape le suc de l’instant, j’embrasse le cachot de l’esprit, derrière les barreaux prisonnière je m’ouvre, une coupelle de lait posée au sol, une overdose répandue en croix dans le ventre. Aujourd’hui  voyageur à vingt pieds sous terre enfermé dans la vague je rampe, je cherche encore comment te dire.

Au fond de la mer tape pour remonter

Je répète, tape les poignets liés dans le dos plombé, les poumons asphyxiés baillent au dessous d’une chape de béton, sans boussole les secousses m’emmènent ventre au sable, sables mouvants, blue sky loin au dessus un chemin mille fois foulé, blue days c’était hier au dessus de la mer les bras enlacés, il y a des voix qui disent qu’il faut creuser, j’aimerais être fossoyeur des mers.

Tape au fond de la mer genoux serrés

J’ouvre la trappe d'un autre monde boulet aux pieds, les monstres sont au dessus, ça file les grains de sable et ça effleure, ça use le manque un mouchoir à la main, ça étourdit les angles dans les murs, la lutte pour les arrondir, j’en ai oublié le sens, j’ai perdu le fil dans le sel, j’ai brûlé ma force, j’approche l’index droit devant, je vrille creusant le vaisseau sabordé, j’ai changé de nom, je m’appelle Cheval de Mer, aime-moi autant que je t’aime dit la vague, c’était moi au-dessus dans les draps, la silhouette qui t’échappait.

18 juin 2009

Nous

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Acrylique sur toile 60 x 60

lutin - 18-06-2009

8 juin 2009

Zoom

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la chute d'Icare - http://manosuelta.files.wordpress.com/2008/07/pieter_brueghel_de_oude_-_de_val_van_icarus.jpg

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Je pense à ces petits papillons noirs qui valsent dans les yeux quand la tension monte, ils sont nombreux et volent très vite sans accident. Quand tout se calme ils se posent loin des yeux comme s'ils n'avaient jamais existé, d'autres disent que ce sont des mouches, des objets non identifiés, quand on leur raconte ils répondent qu'ils ne croient pas aux ovnis collés au plafond ou volés en éclats. Je pense à Icare pris au piège dans un vent ascendant. Je pense à ma mère m’expliquant qu’en s’approchant du soleil on se brûle les ailes.

Etait-ce moi, était-ce une autre,  je crois bien que c’était moi l’enfant passant des heures à fixer les murs de la chambre tapissée en toile de Jouy, je n’étais plus une petite fille, j’étais une Reine, mon esprit courait le long des murs et mon imagination allait bon train. Les portes intérieures de l'armoire étaient capitonnées du même imprimé, ma chambre était un livre rempli d'histoires. Dans le meuble en noyer se trouvaient mes fantasmes, mes yeux se faufilaient entre les robes suspendues, ma chambre était mon jardin d'Eden sous un ciel blanc. Oui de tous ces zooms mémorisés ont peut raconter une histoire, mais la mienne ne sera pas celle des autres. On me demande souvent « à quoi penses-tu » je réponds « à rien » je suis sincère et en m’épanchant ainsi je me rends compte du mimétisme de mon corps enfermé dans les pages de mes dix ans, oui je fixe encore un mur jaune sans ennui.

Dans les méandres imaginaires des motifs je n'utiliserai pas le mot "explications" jusqu'au  jugement dernier, on les trouve dans les écrits dits officiels, Michel Ange en a couvert les plafonds entre autres à la chapelle Sixtine mais "interprétations". Par exemple le fleuve dans sa force entraîne tout sur son passage (le déluge), un corps veut remonter mais on ne peut rien contre les éléments. Quant au sixième zoom on peut penser au retour de l'homme à ses origines, le voilà en train de pêcher sa nourriture. Home crie le ventre. Paix crie le sang. J’entends alors sa voix, un souffle à mon côté : Veux-tu que j’éteigne la lumière ? Dans le noir elle demeure au bord des paupières, figée, brillante, la voix.

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lutine - 09-06-2009


6 juin 2009

On se dispute un landau

Un peu de poésie

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22 mai 2009

A la manière d'une autre écriture

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......................Il suffit de presque rien, une rotation peut-être programmée, par un appareil photos, ou du vent, ou son propre souffle, au creux de l'oreille, tout doucement, ou dans la bouche, un peu plus fort, un doigt, sous le menton, pour que le portrait devienne manège, un cheval de bois dont on tient les rênes, un animal qui se cabre, face à son miroir, il suffit d'un réglage focal, écartant la lumière, pour un fond blanc sans barreaux, une tête à l'endroit de l'enfant qui a fini sa dernière pirouette, dans un autre monde, dans un autre voyage, à la dernière page du livre, il suffit d'en commencer un autre, la table des matières répertorie les chapitres, à lécher une barbe à papa, le sourire en bouche, le premier promet l'ouverture d'un angle, il est un cercle à lui tout seul, un ballon rond qui dévale la pente, à toute allure, dans un champ de coquelicots, pourquoi tant de vitesse, me direz-vous, c'est parce qu'on lui a dit que c'était là où on avait écrit le titre "je veux être heureux" que c’était là l’équilibre des choses, l’aiguille cherchant sa verticale, entre deux plateaux, vous avez l’air d’un excellent jeune homme, mais je ne connais rien de vos pulsions meurtrières, disait cette histoire stylisée, écrite depuis toujours, je croyais aux maisons, aux volets, aux chevaux, je croyais à la sauvagerie de l’âme, je ne savais rien de la lame de fond, des os tranchés, hier soir, j’étais la femme parlant à l’homme, des éclats de soleil qui passent dans la rue, les bras le long du corps, suspendus, dans ce geste impossible, pour mieux danser avec un vélo, elle a quitté sa vie.

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lutine - 22-05-2009

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19 mai 2009

Juste au bord

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C’est un grand terrain vague

Brèches invisibles

Les murs saignent de la violence de la table

On ne chasse pas les images à coups d’éponge

Nous portons notre dernier habit

La mort est envie jusqu’aux chuchotements des rêves

Et le fleuve continuera de couler

Dans le gouffre que nous sommes



On ne cache pas les résonnances du silence

Du fil inversé à la pliure de la main

C’est un inventaire dans une ligne suturée

Où les contours sont perméables
   
 



lutine - 18-05-2009

18 mai 2009

les enfants de Don Quichotte

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"On est capable d’envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l’espace, d’identifier un criminel à partir d’un cheveu ou d’une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d’informations. ON EST CAPABLE DE LAISSER MOURIR DES GENS DANS LA RUE."

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On est capable d’ériger des gratte-ciel de six cents mètre de haut, de construire des hôtels sous-marins et des îles artificielles en forme de palmiers, on est capable d’inventer des matériaux de construction « intelligents » qui absorbent les polluants atmosphériques organiques et inorganiques, on est capable de créer des aspirateurs autonomes et des lampes qui s’allument toutes seules quand on rentre chez soi. ON EST CAPABLE DE LAISSER DES GENS VIVRE AU BORD DU PERIPHERIQUE.

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No et moi de Delphine de Vigan

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Colère
Laisse couler les mots
Sans retenue
Comme lave en fusion
Déferle sur la ville

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Crie !

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Que ta voix
Réveille les sans questions
Hurle le poids de tes déchirures
Bouge cette inertie
Crève les tympans
Des aveugles

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Rage
Livre-toi
Sans pudeur
A ce monde léthargique

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Comme voiture folle
Déferle sur la ville

Regards affolés
La mort en face
Dernier soubresaut
Des yeux expressifs
Des têtes qui se relèvent

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Enfin !

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En fleuve déchaîné
Sur la ville
Laisse couler tes eaux
Chargées d’éboulements

Des yeux épouvantés

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Enfin réveillés !

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Au travers de ta peau

Hurle à exploser les vitraux
De cette église
Qui est tienne

Dans leur dénuement
Qui sait …

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lutin

14 mai 2009

Les assis


Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs,
Le sinciput plaqué de hargnosités vagues
Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;


Ils ont greffé dans des amours épileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques
S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !


Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges,
Sentant les soleils vifs percaliser leur peau
Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges,
Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.


Et les Sièges leur ont des bontés : culottée
De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ;
L'âme des vieux soleils s'allume emmaillotée
Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.


Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes,
Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour,
S'écoutent clapoter des barcarolles tristes,
Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.


- Oh ! ne les faites pas lever ! C'est le naufrage...
Ils surgissent, grondant comme des chats giflés,
Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage !
Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.


Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves
Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors,
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors !


Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.


Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales,
Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever
Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales
Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.


Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières,
Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés,
De vrais petits amours de chaises en lisière
Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;


Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule
Les bercent, le long des calices accroupis
Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules
- Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.

Arthur RIMBAUD, Poésies 1870-1871

13 mai 2009

Recto-Verso

Une exposition à ne pas manquer si vous passez par la Belgique

http://devillers.viabloga.com/

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Bouche décousue
coupée en deux
mots plus bas
plus haut la voix
cisailles ouvertes
voilà
attends un peu
ne ferme pas les yeux
en eau forme la haine
à coups de rasoir
et crache
papier buvard
saturé
c’est le sang dans la voix
injecté dans la salive
langue pointue du serpent pris au piège
c’est du mercure au chrome sur la plaie de l’autre
le venin antidote sous-cutané
cargo de mots puants
projetés dans la tête lacérée
tissu de chair vivante
émietté dans l’assiette
entre deux couteaux
tempête pulvérisée dans un verre d’eau
mensonges
en médicament  de rémission
embryon de mort
glissant dans la salive avalée
un clou au fond de la gorge
dans l’œsophage un marécage
s’enfonçant dans l’estomac
un cri au bout de la langue
l’écho dans le ventre
sans oxygène
cherchant la porte de sortie
vers le bas
la haine sur le visage
le crachat est authentique
on l’apprend dans la rue
on l’offre à la pute bottée de noir
ramassis de fiente humaine
crachats sur la mèche de cheveux
bouche laquée du fiel de l’homme
le nerf sectionné
elle ne sourit plus
lèvres en suspension
une balle
trois balles
plombée d’écume rouge
plus bas la voix
arrêtez la musique
capsule blanche pour quoi faire
sous la langue sèche
et si c’était la fin
embrasse Marie pour moi

lutin

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