Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Publicité
Albums Photos
Archives
12 décembre 2009

Verticolor

.

.

Rien n’est droit rien n’est penché

il n’y a pas d’horizontal

il n’y a pas de vertical

c’est une diagonale qui s’empale dans la chair

à vif les sentiments n'ont plus corps

une corde vocale pointe son dard dans la couche d’ozone

pluie d’épines dans le plexus solaire

pente glissante à remonter le temps

dans les mains un livre ouvert

le marque pages boit le sang des mots

hématomes bleu ciel - violet

des jours noirs

touches de piano et musique

Danube bleu

.

C’est une érection tendant vers l’infini

vaisseau via la mer en multicolore

une embouchure inversée

entonnoir fermé

une tangente sans soleil

descendant vers la terre

rails couchés sur le clavier

métal brossé d’espoir

le désespoir au bout gravé

dans la pierre

fossile brisé

un peu plus bas, un peu plus haut

une combinaison à deux trames

en biais le mur cassé

au centre la clef sans serrure

.

C’est un labyrinthe entre deux triangles

à la recherche de l’angle droit

le phallus érigé

personne ne voit jamais la même chose

n'entend les mêmes sons

le pied sur la pédale

le piano continue sa course folle

sur le clavier une touche noire

une blanche comme la main

caresse la peau

Clair de lune, une larme bleue

un soir de Décembre

la terre est restée dans la note de musique

entre les espaces les organes se libèrent sur une toile

"Verticolor"

il faut bien que les livres s'achèvent

.

.

lutine

Publicité
Publicité
11 décembre 2009

Merci Isa pour ce cadeau précieux

Photo467

Merci Isa pour ce cadeau précieux

http://isabercee.wordpress.com/

10 décembre 2009

Rien que...

.

.

Rien que le vent et la terre
c’est Hiroshima
jusqu’à la forêt pétrifiée
aux grands arbres on leur demande de se taire
on s’asphyxie sur des plaques de glaise ou de fumée
on y court comme l’on va à une manifestation contre le nucléaire
à la sortie du musée quelqu’un distribue des tracts
on prend le papier, on y parle du don d’organes la main sur le cœur
de peur qu’on nous l’ôte, il tape à l’intérieur
du bout des doigts on  le calme
le berce comme l’enfant flaire l’abandon


Est-ce aujourd’hui nos derniers pas en dehors de la ville
est-ce demain  que nos corps s’enrouleront dans la cendre
sans entendre le cri de la douleur mécanique
le genou replié sur le ventre
les chaînes font silence, je cherche ta présence
les poumons entravés par l’étreinte
si puissante elle nous couche à terre, sur le trottoir
je sais maintenant que les cartes sont distribuées
cartes retournées,  il n’y a plus de jeu sur la table
ni de clauses particulières


C’est le monde qui rétrécit jusqu’à ce que les peaux se touchent
se contaminent
lèvres closes on enchaîne chaque jour une série de rituels
d’espérance, d'amour sans repos collés à la sève des arbres
la maladie est trompeuse
elle se couche sur les épaules
glisse le long du corps
s’arrête insidieuse
broyant quelques os sur son passage
lentement elle ira jusqu’à la plage où l’on soigne les maux
les lumières s’éteindront dans un monde silencieux
pollué jusqu’au fond des mers

.

lutine – 09-12-2009

7 décembre 2009

La terre se redresse

.

L'herbe et les feuilles ont les empreintes
les semelles portent la terre et les odeurs
les pieds connaissent le chemin
même nus ils marchent à reculons

Et si c'était l'enfer
les plaisirs à la chaîne
les clous semés
on dit que les arbres en crèvent
de la faille labourée
dans les jardins aux grilles fermées

Derrière les armures au regard scrutateur les cordes se nouent
la lame s’affûte
d’un seul coup tombera sans cesser de regarder le ciel
et les voix se tairont

Un visage s’interpose entre la terre et moi
écrasé trop foulé
un pont levis s’érige
sur la pointe les pieds s’accrochent
comme on change les roues d’une voiture
se chaussent d’un autre destin

La terre se redresse
seuls des vêtements vides battent au vent
si fort qu’il emporte les parfums




lutine - 07-12-2009

4 décembre 2009

prendre le train

.

J’ai pris le train
J’ai vu mon reflet dans la vitre
J’ai regardé le carreau
Non je ne cherchais pas la ligne d’horizon
Je regardais en arrière
Assise au fond du siège
Secouée par les aiguillages
Il faisait chaud
Quelquefois un demi-vertige
Quand un train brutalement claque dans l’autre sens
lorsque les vitres se croisent
Que les regards se traversent
Où vont-il ?
Ces regards vides
Ces corps mollement calés contre le métal
La peau écrasée contre la vitre
L’empreinte de sueur laissée en souvenir
L’autre saura-t-il qu’une tête s’est appuyée là
Vite un geste de la main
Non du revers de la manche
La grippe voyage elle aussi
Ainsi que les maladies de peau
Un rayon de soleil
Un trou noir
Black out quelques fractions de secondes
Des rayures d’ombre et de lumière sur le bras
Et le cerveau reprend le fil de son histoire
Le noir du tunnel
J’ai vu mon reflet dans la vitre
Un buste à demi fléchi
La bouche faisant la moue
Attention on me regarde
Je redresse le torse
Je suis donc ce que je vois chez les autres
Une silhouette à l'abandon
Nous avons tous l’air fatigué
Bringuebalés sur cette route de ferraille
Le train rentre en gare
Chacun serre ses paquets entre les mains
Chaque tête se retourne sur son siège
Il ne reste que des fesses anonymes dessinées
Et j’entends leur pensée

"Non je n’ai rien oublié"

Et nous voilà en train de nous refaire une posture
Les corps s’animent
Redeviennent beaux
Attention à la marche


lutine

 

 

 

 

Publicité
Publicité
2 décembre 2009

Pas inégaux

39353713_m

Cascade - acrylique sur toile 45 x 56 - 2009

.

C’est avec nos pieds que l’on fauche les mots
au temps des semailles ils se couchent
fatigués les muscles voudraient se tendre presque neufs
une fine cicatrice entaille le genou
tangue la main et sa manière d’écrire
de se tenir debout sur une seule jambe
s’insinue la ruse du dernier assaut.

Epuisé de tourner à vide
le corps se met en veille devant lui la réalité
il n’y a que fossés et cendres
dans l’ombre l’œil cache l’handicap
au cœur des heures souterraines
il n’y a que failles et particules d’os malmenés
quand se rebellent les nerfs mis de travers.

C’est le découpage de la douleur et du combat
le poids profile les pas inégaux de l’animal mutant
la jambe a quitté le devant de la scène
habillée de noir elle s’est effacée, repliée
insidieusement quelque chose se décompose
comme les sauterelles que l’on coiffe d’un verre
emprisonnées sur le bord de la fenêtre.

.

lutin - 02-12-2009

28 novembre 2009

La terre sent l'homme

 

429904_3221555427438_1072752564_n

  

La terre n’est pas forcément là où l’on croit, on y entre sans clef
c’est toi que je cherchais dans la forêt sur les sentiers battus
un livre ouvert entre les mains, un visage à découvert non prisonnier de la page
un visage et ses ailes
il n’est pas utile de le fermer le livre
sous les draps de papier il y a le regard et les pieds qui dépassent.

Au travers de la serrure rien n’échappe
jusqu’aux odeurs de la peur, cette peur de tout perdre
les arbres ont écarté leurs branches
les ailes se sont déployées
il n’y avait ni douleur ni joie
il l'a fait comme on ferme la portière de sa voiture pour rentrer chez soi, dans sa propre prison de fer
la terre est peut-être là quand la mouche prise au piège tape au carreau du silence
pour tromper la mort il écoute de la musique de plus en plus fort
la terre, celle qui habite la tête, se rebelle.

La forêt sent l’homme
dans les sous-bois l’on devine les corps accroupis esquivant le monde pour un besoin pressant
le pantalon aux genoux  on s’y croit dans un désert
on se croit dans le noir ne faisant que fermer les yeux
comme lorsqu’on était enfant
la terre est un mélange des autres et de soi
on l’alimente de nos littératures intimes, ravivant la mémoire des traces laissées, si bien coiffées puis décoiffées par le vent
il exhume les souvenirs comme les cadavres nourrissent la fibre.

Dans la forêt le corps s’y relâche
parfois il rêve d’une femme sans mœurs
d’une voix et de sa peau
les sexes à découvert, en dehors d’un lit on devient animal.

La traque a commencé dés que les bouches se sont avalées
comme la terre absorbe les excréments et le papier journal que l’on trimbale avec soi
les faits divers couchés dessus
la terre a ce pouvoir surnaturel, elle se coupe en deux quand on fend l’interdit
elle devient terrain vague sous l’outrage
vague souvenir d’un corps abandonné dans l’impudeur, le portable à la main, il a envie d’être seul
le dos droit il reprend sa course.



lutin - 27-11-2009
.

.

 

A lire dans "Anthologie poétique" de Francopolis :
http://clapassos.pagesperso-orange.fr//index.html

 

27 novembre 2009

Le vent

.

Le_vent

.

25 novembre 2009

Impact

DSCN4813

.

J’ai fait l’amour avec le vent

frissonnant de peur entre lèvres et point d'impact 

j'ai négocié l'inflexion de la voix

le tapis d’or s’en est allé

c'est comme s’il avait mis les mains dans mon ventre

pour en retirer tous les organes

.

La vie n’est pas une quantité négligeable

c’est une histoire de sentiments

et l’on marche dessus

comme le théâtre des ombres glisse vers l’après

réduisant l’humain à un tas de chair

regardé jusqu’à la hauteur du sexe

.

.

lutine - 25-11-2009

.

.

20 novembre 2009

Anthologie 2008-2009 de la Revue Francopolis éditée aux Éditions Clàpas

.

Si vous aimez la poésie
Si vous aimez l'offrir
Si vous aimez le contact du papier entre vos mains
Découvrir des poètes
Nous sommes là dans l'espoir de vous plaire

Comme le dit si bien Serge Maisonnier, "Tous, ici, vous invitent à récolter la rosée de leurs prairies, à épouser leurs chants, à arpenter joyeusement leurs venelles embaumées."

couv_antho

Éditions Associatives Clapàs 
10 Bd. Sadi Carnot 
12100      Millau

clapassos@wanadoo.fr

*Prix : 12 euros
plus frais de port : 2,50 euros  pour la France
et 4,50 euros pour l’étranger

Publicité
Publicité
Publicité