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Une lampe posée à même le sol, étrange lumière le temps hésite, étrange pluie au travers du soleil, les grains de poussière dans l’air sèment le chemin, étrange la main qui longe le corps dans un trouble infini. Dans la gorge serrée monte le fleuve où flottent les orages retenus. Etrange ce ciel qui avance sous les paupières comme un ras de marée brise les falaises, il suffirait de le serrer pour arrêter sa course mais j’aime entendre l’odeur de la tempête qui frappe aux carreaux. Dans mes yeux que j’ouvre s’abattent les barrières de la rue, dans mon sexe les souvenirs se tordent et font danser les murs, étrange abat-jour emprisonnant les corps apprivoisés, indéfiniment ils répètent les mêmes gestes livrant leurs secrets.
Quand le corps se repose les mains se détachent, au milieu du lit les bras s’écartent, l’oreille se tend recevant les heures qui passent au travers des rideaux tirés, c’est ainsi que le monde renaît comme si soudain s’effaçait l’abandon. Etrange la douceur des mots qui se prononcent, la main les capture, de l’autre côté de la baie vitrée quand le corps s’éloigne elle en parfume la maison, fenêtres closes jusqu’à la prochaine fois.
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lutin - 27-10-2010
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