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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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11 avril 2011

Les murs ont des racines dans l'eau

 

 

Les murs ont des racines dans l’eau
Je cours - deux pas ne font qu’un
Quand la musique s’étend - rien ne bouge
Mes yeux vers l’autre rive
Je voulais être vide - sereine

Silence, j’avais la main sur le ventre
J’avais les mots à dire au bout de la langue
Une voix à élever dans un monologue
Des gestes - au bout de mon doigt

Je t’embrasse dans le passé

Me tordre.... je n’ai plus le temps

Quand se créa le manque
J’ai tué le silence - pendu mon insomnie au rideau
Je ne sais pas vivre dans un ciel rouge - grince la folie

Au travers de la tête - séparée
Les nuits sont passées - c’est encore hier
Emmène moi danser là où on ne dort pas
Il y a en moi un monde qui flambe

En nous
Il n’y a plus rien à penser
Une maison réfractaire
Et nos langues à mouiller
Balbutiements des sexes à ré-habiter

Oxygène de tes yeux
En l’air vers où …
Je te regarde - vers moi
A travers moi - dans toi

Des pavés jalonnent ta route
J'en fais un miroir - aspirant

Le retour du tympan à soi
Ce n’est pas rien
C’est le retour de la mère
Ta main - un coquillage - que je caresse

En spirale je t’avale à vie - vers où….
dans les méandres de moi - vers toi

Les murs ont des racines dans l’eau
Derrière les murs
Il y a nos racines....

Nos têtes dans l’eau

En terre porteuse de nous



 

lutine

 



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10 avril 2011

Brisures

 

 

Liquide entre les nerfs - durci
Ce n’est pas froid
C’est lourd comme la pierre
Là où la cheville se casse
Sans cri

Mille brisures de la chair - quand l’eau monte
C’est la lame qui remplit les poumons - s'enfonce
Les bras offrent
Leurs pages blanches

Au cerveau la musique - grimpe
Le lierre resserre l'étreinte
Les mots s’échappent - inaudibles
Les yeux s’absentent – solidifiés

 

 

lutine – 07-04-2011

 

4 avril 2011

Tout s'annule

 

 

Sur la route le sang circule, on sent le pouls de la vie, on y danse, on double. Les chevaux sous le capot on se projette en avant tandis que sombrent les rêves. Séparée d’un certain nombre de choses l’aiguille dit toujours plus vite, on la méprise comme la température du corps. Devant on aura tout le temps de respirer, derrière on n’y croit plus, il n’y a plus l’ombre d’une ombre dans le rétroviseur, juste un radar pour la photo souvenir en noir et blanc, le silence des mots, et l’air, cet air glacial qui siffle et brûle les heures.

C’est un jour de semaine sur le macadam, de longues herbes dans l’attente de l’automne et éoliennes croissent et les bras ne pèsent rien, déjà ton corps est moins réel. Pourquoi la fumée monte-t-elle au ciel ? Pourquoi le vent transport-t-il les odeurs jusque dans l’habitacle ? Pourquoi les souvenirs font partie du voyage ? On entend des cris  alors qu’ils étaient cadenassés à la roue d’un vélo. Devant les paysages parlent, les champs et les bois ouvrent leurs mains et le fleuve longe le corps. Dans le dortoir silencieux je pense obscurément, qu’avons-nous fait de tout ce temps si chaudement drapés ? Etait-il nécessaire d'aérer les fenêtres ?

D’hier je me suis retirée très tôt juste avant l’aube, avant le vol bruyant des oiseaux se jetant dans le ciel encore à demi éteint, avant que je ne me réveille tout à fait, avant que les mots ne soient vains préférant l’apparition des framboises dans les fossés que je nargue, des fleurs et des chevaux. Assise, à pas de géant je déroule la France, les coteaux  et les bois. Combien de pâquerettes et de coquelicots avant l’enfance sur le grand drap de la route, Combien de virages dans la pénombre pour aller jusqu’à vous sous le linceul.  

Les bulldozers ont creusé la terre, les hommes ont posé un drain noir conduisant vers le faîte des toits que nous voulons contempler, et nous voici en péril grimpant aux arbres, aux branches tortueuses, nous enfonçant à nouveau propulsés par l’accélération et l’aiguille qui s’affole comme un météore, c’est aussi le sang qui bouillonne entre réverbérations et le soleil qui se fane comme un phare perce le brouillard.

Etrange voyage lorsque le réservoir se vide, l’énergie du corps perd sa puissance, dissociées les mains poursuivent. Alors que le compteur tourne les kilomètres parcourus renvoient à la case départ et les images à atteindre fuguent. Pourquoi les chemins mènent toujours là où la maison n’existe plus. J'y suis enfermée, tout s’annule, les heures, les choses en hauteur ou en profondeur.




lutine - 04-04-2011

 

 

26 mars 2011

L'essentiel est dans l'ombre

 

 

C’est la nuit et les ombres sont à leur place habituelle
la rue et ses maisons
les cheminées éteintes
le vent chaud s’enroule autour des réverbères

détachés ils peignent le ciel
formes obliques auréolées de silence

Il flotte une odeur de sève
et les mêmes gens avec des chiens en laisse
(rien n’a changé alentour)
hument le changement de saison
s'ébrouent dans leurs vêtements de l'hiver
les yeux s’ouvrent en même temps que la terre
qui chante là ?  Alors que d’autres sont enfermés

Partir amoureux quand les doigts se replient
partir quand le sommeil est immense


Contre mon dos tu reposes toujours
lumière affaiblie d’une étoile consumée
j’ai tué ma muse il y a quelques heures
comme un grelot qui tintait dans mes bras
mais la mort oublie toujours quelque chose

Alors que le temps n’a plus d’importance
la nuit écrit le long d’un mur blanc

plante ses griffes assoiffées de noir

il faut aimer lire les mots sales
et les indices semés
jusqu’au fond du lit où les fantômes se dressent

 

 

 

lutin - 26-03-2011

 

 

 

24 mars 2011

Si vous voulez faire vivre la poésie

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23 mars 2011

Est-ce un crime ?

 

 

Comment savoir si les mots tombent dans les mains
quand les flocons blanchissent la peau
comment savoir si les traits de la main ont un avenir
quand les gants de neige habillent les lignes du cœur et de la chance

Paumes offertes je n’ai plus d’empreinte au bout des doigts
involontairement j’ai écrasé un oiseau
et mes mains ne rêvent plus

On ne retrouvera pas ma trace où sommeille la terre
criminelle anonyme inhumée au Panthéon sous les célestes pierres
on a changé de plaque pour une autre d’identité

Le sang coule - c’est le bec ou la bouche - ou le Saint Esprit
la magie noire sur un fond de glace
les tables tournent - danse sensuelle – les hanches se déchaînent
font danser la poussière

On a brouillé les cartes
la terre s’affole sous les pas en contre-jour
crisse le verglas écrasé par le mensonge
va mourir en strates – se dévorent entre elles

La métamorphose du regard - elle bondissait – cette folie qui manquait

Les mots sont dans l’air ou derrière les arbres avec l’œil
on voit basculer les heures trahies dans le fossé
une odeur de chlorophylle -  accessoire d’urgence sous la langue

Comment savoir si les moufles de laine  ont des histoires quand on les retourne
des images sous scellés tombent dans un cliquetis métallique
racontent les sous bois sans leur couvercle

Cloches sont les mains sans les gants de la forêt
grave le silence
le bois est encore dur, les nœuds si tendres


Comment savoir si d’autres on fait la même chose dit l’oiseau
comment savoir si c’est toi que j’aime où ce que tu pourrais être

Je danse, la danse du feu, au ventre nu de l’hiver
pliant le corps jusqu'à la cassure


Est-ce un crime ? 

 

lutin 

 

 

17 mars 2011

Stigmates

 

 mer

 

 

J’aurais du être plus présent

porter en moi tes plaisirs

l’enfant mort

et puis l’amertume au cœur de la lune

garder les yeux ouverts

 

Le ventre plein bercé d' illusions

au rythme de la peau qui se soulève

musique intrinsèque et lumières étoilées

j’aurais du t’aimer comme quelqu’un qui n’existe pas

 

Fort

 

Quand le ciel s’ouvre et se referme

les cloches sonnent le tocsin

la vierge baisse les yeux

au-dessous les cierges

et la mer murmure les vagues dans son ventre

 

Seule

 

Les bras tout autour d’elle

dans sa rondeur, elle ne sait

ceinture les larmes du manque

quand dans le berceau on couche ses entrailles

yeux clos danse la vie

comme un être de chair

 

 

lutin - 17-03-2011

 

 

16 mars 2011

Hâte immobile

  

 

 

Nos pas seront nos confidents silencieux
le toit du monde suspendu à l’attente
 
Il n’y a plus d’heure
juste l’espérance qui recouvre nos os
ce matin j’ai respiré très fort
alors que dans le silence animal on balayait la terre
dix scies couraient le long d’un bras
laissant les arbres au sol
le ciel vide aux bruits de la ville
et mes doigts dans les poches
où s'enfuient les trésors
pourquoi se sentent-ils morts
dissimulés

Ce n’est pas fini, ce n’est pas coulé
l’envie de vibrer
 
Hier à midi dans les coussins du sol pas encore abîmés
j'ai traversé les cheveux mal lavés
la peau fatiguée
le corps à l'abandon
la triste voix mutilée quand l’air vient à manquer
et le blanc des yeux
j’étais seule, enfin pas tout à fait
c’est le train qui a bougé moi j’ai laissé faire
les portes automatiques dans mon dos
la hâte immobile
de l’ombre qui recule
 

 

 

lutin - 16-03-2011

 

 

7 mars 2011

La parole n'est pas utile

 

 

C’est le matin dans la cuisine
mille fourmis circulent sous la peau
le marchand de la nuit que met-il dans le sable ?
allez viens prendre ton café
dans les tourbillons de l’heure le tonnerre gronde encore
je me verse un peu d’eau

Sur la table il y a le lait et  la confiture
ainsi dansent les mouvements de tes bras
les titres des journaux
les chaises vides et le bruit que l’on n’entend pas
les murmures du temps se sont effacés
cloués comme un banc qui attend

On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras
alors j’ai froid comme si la terre m’aspirait
hier, demain quand je n’écrirai plus
je compte mes chances de courir après les mots
derrière il n’y a que la transpiration
l’effort du muscle, le pas, le saut face à la tranchée géante
il n’y a que le regard qui veille
l’ombre, le cri
et l’oubli
le corps dans les flots jusqu’à la mer
le raz de marée dans la tête et le sang qui se noie

Ne m’offrez pas de fleurs au métro des Invalides
l’orgue au sommet de l’église et les bols de chocolat
c’est la voix qui me manque
jusqu’où l’ardente palpitera-t-elle ?
écoute, écoute-moi, des voix frôlent la vitre
des rires d’enfants filent sous les fenêtres
écoute et ouvre ta porte
je vois des cheveux qui ne sont pas les tiens




lutine - 07-03-2011

 

 

1 mars 2011

Enfant

 

 

 

Enfant je marchais le long des murs tapissés d'une toile de Jouy comme d'autres ont du marcher sur la lune. Enfant j'ouvrais les portes de mon armoire elle aussi tendue du même décor. J'y entrais par effraction pour aller au devant de la forêt. Mon armoire était sans fond et n'avait pas de limite dans les sous-bois. Les yeux fermés j'étais l'enfant dans l'enfant dans un autre ciel car mon armoire n'avait pas de plafond. J'étais le rêve à côté de la chambre des parents qui elle ne pouvait être que sérieuse. Enfant on n'imagine pas le voyage des grands quand ils s'isolent la nuit. Deux mondes parallèles construisent la nuit alors que tout est silence.



Enfant d’un signe de la main alors que nos doigts se cherchent quand l’ombre se penche et que les portes se ferment je ne suis pas seul,  voilà le vent. Enfant je te laisse les souvenirs à garder sans haine et sans peur. D’un si long regard je sais qu'en plein soleil je deviens somnambule entre nos deux chambres et la terre m'échappe alors que ton corps se tend. Au travers de mes yeux c’est l’incendie que je transmets, ton devenir sans moi comme une veine court sous la peau. Dans mes larmes je construis un fleuve où tu devras nager sans moi, une route où tu devras courir sans moi et nos mains tremblent. Ne pleure pas alors que la musique me berce et caresse tes cheveux il y a cette vitre qui déforme. Les courants marins m’emportent et les contours se brouillent dans la fenêtre ouverte.

 

lutin 28-02-2011

 

 

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