Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Publicité
Albums Photos
Archives
13 juillet 2011

Dans ma tête

  

 

Dans ma tête il y a des nuits
Des sommeils qui tuent le silence

Dans ma tête il y a de la pluie aux carreaux
Du vent sous les paupières
Jusqu’à la vague qui noie les heures

Dans ma tête il y a des avions
Et des oiseaux dedans
Des voyages qui passent
Des déserts enlisés au fond des draps

Dans ma tête il y a la mer
Une prison entre elle et moi
Un fourreau qui protège du froid
Un bas de soie galbant l’insomnie
Dans une chaussure de verre

Dans ma tête il y a des trains
Le noir des tunnels à deux pas de la lampe
Le hurlement du métal contre la peau
Des plaies sorties de mes bras
Des précipices à hauteur d’homme

Dans ma tête il y a un cercle qui m’isole
La foudre dans l’immobilité d’un cierge éteint
Prisonnière de l'air
Elle vient chaque nuit noircir les murs

Dans ma tête je suis ailleurs
A la merci des vents contraires
Je suis en plein océan
Fluide dans mon propre poing
Enfermée

Dans ma tête il y a des mouches
Collées sur la bouche
Prise au piège
Dans mon ventre le corps s’agite

Dans ma tête il y a l'assassin de la nuit
des mains qui se portent sur le visage
la salive brille et nourrit les heures





lutine

  

 

Publicité
Publicité
9 juillet 2011

Et palpite le coeur

 

 

Les pas ne laissent pas de trace
déjà l’air perd ton parfum
jamais nos corps usés ne rattraperont le temps
comme un arrêt de mort
nos bras s’éloignent habillés de la nuit
alors que la pensée recule

Dans l’autre sens les phares éclairent la route
terre aux veines bleues
dans un halo une fissure s’éveille
glisse le long des murs jusqu’à la grille

Aux formes gigantesques
un feu d’artifice éclate sur l’eau douce
ses étoiles éphémères
un peu de feu pour que tout recommence
et palpite le cœur

Les statues de marbre ne bougent pas dans les arbres
ce sont les robes qui se colorent et virevoltent
broderie de soie pourpre
rose de l’été, vierges habillées de soleil
le ciel sème ses arcs en ciel

Paupières closes je partage les heures du grand parc
la nudité de mes épaules contre le vent
sans hâte j'écris des mots silencieux
sur un clavier sans âme, absente
j'entends l'eau profonde qui danse
dans cette nuit à la dérive

 

 

lutin - 09-07-2011



 



4 juillet 2011

Indigo

 

 

Il y a ce mur tout près de la fenêtre
Chaud, absorbant le soleil
Le froid court sous la peau
Un mur de mots contre mon dos
Dis comment fais-tu pour ne pas vivre ?
Dis comment fais-tu quand saigne l’envie ?
Le mur rougit face à l’été


J’observe avec résignation
La lumière qui délimite des carrés
J’ai vu les carrés s’arrondir
Il est quinze heures
Rayons meurtriers
Les ombres dorment
Les oiseaux ne parlent plus aux humains
Couchés on ne sait où


Si le soleil souriait, il serait l’or du plaisir
Sur la chape de ciment enflammée
Le cri avant que ne bougent les ailes
Contre le mur il n’y a qu’une couleur uniforme
Sans profondeur
Déjà la terre se fissure
Les fleurs se penchent dans la même direction
Les yeux se ferment


Dis comment fais-tu pour entendre la musique ?
Le jour est comme une veine coupée
On n’arrose plus les jardins
Il ne reste que les heures à compter
Le long du mur qui décline
C’est bientôt la nuit
Contre le mur la voix ne tarit pas


Est-ce l’océan qui me berce ?
Doigts tendres sous les paupières
Ou mon cœur qui bat sur la pierre
Dis que sera demain ?
L’amour et les ombres
Les rideaux que l'on ferme
Serons-nous secrets jusqu’à l’infini ?
L’écho contre le mur
Rougissant de plaisir





lutin – 04-07-2011

 

 

1 juillet 2011

Emeraude

DSCN7135

B - acrylique sur toile - 55 x 60

 

http://billieart.canalblog.com/archives/2011/07/01/21524057.html

 



 

27 juin 2011

Ephémère

 

 

Ce qui tue ce ne sont pas les couleurs vives
De l’été fait en hâte
C’est l’éphémère

Tout est vert et humide encore
Des nuages froids glissent dessus
Voilà ce qui tue

C’est l’orage, la pluie
La terre lavée offerte au silence
D’abord elle a un parfum puis prend un goût d’eau

L’eau me tue
L’eau sans peine s’évapore
Dans ma bouche j’attends le goût du sel

La moiteur est seconde peau
Palpable et odorante
Elle prend la couleur de la plage

J’apprends la paix allongée
Vénère la lumière sous les paupières closes
L’anonymat de la nuit

Je suis voilier confiant mon corps à l’infini
Alors que dimanche étale ses débris sur la table
Il accapare l'attention

De la chair, des os 
Un trèfle à quatre feuilles
Ephémère

 

 

lutin – 27-06-2011

 

Publicité
Publicité
23 juin 2011

Elle s'appelle... Emeraude

20 juin 2011

La terre sent l'homme

 

 

 

La terre n’est pas forcément là où l’on croit, on y entre sans clef
c’est toi que je cherchais dans la forêt sur les sentiers battus
un livre ouvert tenu entre les mains, un visage à découvert non prisonnier de la page
un visage et ses ailes
il n’est pas utile de le fermer le livre
sous les draps de papier il y a le regard et les pieds qui dépassent.

Au travers de la serrure rien n’échappe
jusqu’aux odeurs de la peur, cette peur de tout perdre
les arbres ont écarté leurs branches
le corps s'est retourné
il n’y avait ni douleur ni joie
il l'a fait comme on ferme la portière de sa voiture pour rentrer chez soi, dans sa propre prison de fer
la terre est peut-être là quand la mouche prise au piège tape au carreau du silence
pour tromper la mort il écoute de la musique de plus en plus fort
la terre, celle qui habite la tête, se rebelle.

La forêt sent l’homme
dans les sous-bois l’on devine les corps accroupis esquivant le monde pour un besoin pressant
le pantalon aux genoux on s’y croit dans un désert
on se croit dans le noir ne faisant que fermer les yeux
comme lorsqu’on était enfant
la terre est un mélange des autres et de soi
on l’alimente de nos littératures intimes, ravivant la mémoire des traces laissées, si bien coiffées puis décoiffées par le vent
il exhume les souvenirs comme les cadavres nourrissent la fibre.

Dans la forêt le corps s’y relâche
parfois il rêve d’une femme sans mœurs
d’une voix et de sa peau
les sexes à découvert, en dehors d’un lit on devient animal.

La traque a commencé dés que les bouches se sont avalées
comme la terre absorbe les excréments et le papier journal que l’on trimbale avec soi
les faits divers couchés dessus
la terre a ce pouvoir surnaturel, elle se coupe en deux quand on fend l’interdit
elle devient terrain vague sous l’outrage
vague souvenir d’un corps abandonné dans l’impudeur, le portable à la main, il a envie d’être seul
le dos droit il reprend sa course.





lutin

 

 

 

14 juin 2011

Parenthèses

 

 

Les pas se perdent
Dans le chemin de terre
Le ciel oublie les ombres
Et leur marche dessus

Les jambes s’enfoncent
Les mots aussi au fond de la gorge
Ragent de ne pouvoir se taire
Close la bouche se perd aussi

Les pas se perdent
Dans un bain d’eau salée
Et je me perds
Et je me tais
Ou je me terre

Les bateaux descendent le fleuve
Le château de cartes prend l’eau
L’écho est celui de l’esprit
Qui ne s’oublie pas

Derrière les arbres se cache une seconde maison
Une chambre
Forêt humaine

Visible seulement le soir
Appuyée aux nuages elle allume les corps

Les yeux se perdent
Les yeux sont ronds comme l’animal de nuit
Phares des noctambules ils comptent les battements d’ailes
Les heures comme la main compte ses doigts

Les mains se perdent
La pensée s'envole
Paralysant le livre encore ouvert
Quand le corps se relève
C’est un clin d’œil au marchand de la nuit

Les yeux se ferment
Les yeux sont parenthèses
Dans le chemin de terre devenu chair
Cher à mes pas

 

lutine - 14-06-2011

 



 

14 juin 2011

Infiniment

 

Photo0479

  B - photo du 14 juin

 

Sans pitié le temps déverse ses orages

L’herbe s’incline

Les jambes, les bras s’agitent

L’œil s’attarde sur ces traits verticaux

Flèches tombées du ciel

Les lèvres s’ouvrent

L’air, l’eau

Filent dans les chemins

Et me traversent



 

lutine - 14-06-2011

 



 

10 juin 2011

Traversée blanche

 

 

La lumière enfouit son visage
c'est l'heure de l'absence
quand elle incline la tête c’est la forêt qui s’éclipse
fruit gorgé de mémoire
de l’arbre et la racine elle se détache
comme un nuage 
son corps enterre le jour

La pluie s’abat
lave le jour écoulé 

alors que tout sommeille
on crie

on crie dans le noir les heures perdues
dans la fenêtre ouverte on se penche
à la recherche de la voleuse de nuit

Contre le mur les peupliers pleurent à genoux 
courbé devant la table le monde devient irréel
la rue est déserte
les feux tricolores imperturbables éclairent les rêves
les mots alignés et les couleurs changent leurs habits
Vert, on peut écrire
Rouge, la musique fredonne un chant inaudible

Le non-être c’est être là où rien ne se passe
c’est dormir quand le monde s’éveille
la nuit expulse les orages internes
change l’humeur dans l’ombre du réverbère
lui veille sur les trottoirs les passants absents
les vivants et les morts
bleu est le gyrophare, pas besoin d'hôpital
c'est le cœur qui joue à saute-moutons

Derrière les portes il y a un autre monde
derrière la porte close il n’y a plus personne
demeure un somnambule livré à ses couleurs
aux histoires qu’il s’invente assis à sa table de travail

Au bout de la nuit quand le ciel relève la tête
il n’y a rien
rien que du vent tricoté en écharpe autour du cou
une traversée blanche qu’on appelle insomnie

 

lutine - 10-06-2011

 

 

Publicité
Publicité
Publicité