Interrogation muette
Derrière les feuilles naissantes
les marronniers et les tilleuls
les écureuils, le roux du panache
le plus grand des frissons ne tardera à éclore
milles pensées assaillent
jusqu'à l'abîme au noir de velours
On plante des tuteurs aux branches fragiles
on enterre les cheveux au creux des troncs
tourbillonnent le fouet, la natte immuable
les oiseaux filent vers le nord
une algue serpente à l'aplomb du soleil
Depuis les marais où repose le sel c'est la guerre
bêchent les pieds comme des crocs
Voici mes mains liées
sur ce front rempli de sueur je plongerai
où la fleur pousse au fond d'un miroir ivre
qu'importe les bois aux saveurs barbouillées
la grande scie a nettoyé la langue blanchie de l'hiver
lutine 05-04-2012
Il n'y a point d'heure
J'irai entre les herbes faire tourner mon cœur
les ronds dans l'eau embrument le matin
comme la boussole dépend du soleil
Points cardinaux vos flèches me distraient
dans le fil du temps laissez-moi courir
entre les mailles j'ai besoin d'épines
de boursouflures sur un corps trop lisse
Je ne peux me poser au chien qui fume
il me faut quelques renards apprivoiser
avant de m'asseoir à la table
mille cris d'oiseaux encore
Demain est la terre dont je cherche la semence
la rebelle derrière le giron en sueur
il n'y a point d'heure dans les yeux
Sur un banc hier et demain se côtoient
se décousent les voyages perdus
les vêtements défaits à coups de ciseaux
un vide hagard tenaille le prolongement des mains
Peu importe l'ombre et la lumière
la niche du chien
à l'heure où les fantômes se parent de blanc
je suis un coureur de fond au bout de la route
Ma mémoire est là entre les herbes
lutine - 31 - 03 - 2012
Est-ce que je suis en vie ?
Rien n'est jamais fini
aucune moisson
le viol prolongé
le vol de l'hirondelle
L'instant fœtal posé sur terre
le couteau plus long que le jour
les plaintes murmurent la nuit
ainsi les oies sauvages se remettent en marche
Ce n'est pas la guerre
les eaux bleues
le long se promène la peur
la pâleur du sein au printemps
Odeurs errantes comme un soleil naissant
la ville hésite à ouvrir ses fenêtres
les sanglots contre les murs
le jour balance son regard loin
Solitaire la mouche est morte
présence animale entre les herbes
sous le crâne elle est scarabée
lorsque le soleil brille
Telle crevasse tirant sa langue
sous la feuille blanche
est-ce que je suis en vie ?
lutine - 28-03-2012
Traversée blanche
http://www.monpetitediteur.com/librairie/livre.php?isbn=9782748380644
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Repli fœtal
alors que la clef est tombée dans l'eau
ce n'était pas une maladresse
cet instant-là
lorsque tu as crocheté ton cœur à l'arbre
Ce n'était que lassitude
l'envie de partir
courbé dans l'hiver
Et ta main a chassé les étoiles
comme l'on repousse le vent de sable
la clef s'en est allée tout au fond de ta mémoire
éteignant la lumière
Rien de plus ( 2)
Rien de plus
la nuit comme un bandeau
où tout se confond
mes yeux ouverts dessous
l'automne distribue l'or de ses paupières
L'odeur de la feuille
ne me demandez pas pourquoi
sous mes pieds
craque le sable de mes dents
les voix résonnent
L'hiver et ses épines mortes
les herbes fraîches au bout pointu
rappellent une autre saison
le soleil ouvre mes pores
pénètre la gueule de la forêt
Rien de plus
La sueur sous la peau
un chien tourne autour de moi
oeil sauvage sous un nuage noir
l'envie de renaître à quelques mots
je ne le vois plus
lutine - 23-03-2012
Rien de plus
Rien de plus sont les couloirs verts de ma tête
mon seau ce crâne vide
on l'appelle bateau de mer
drôle de marin
j'ai le mal de mère
Laissez-moi aller sur le pont
que je lessive les murs et ses sanglots
brosse le métal et la méduse en moi
le roseau autour de mon corps
qu'à l'eau fraîche j'éclabousse
Je revisite l'intérieur du bien ou du mal
l'oeil explosé au fond de ma bouche
le jour balance sa désolation
ce soir j'ai le blues sous les paupières
Il y a trop de monde dans ma tête
des chaises et des bancs
des micros et des tables
des cons silencieux
des muets et leurs mains bavardes
Arrêtez de crier ma solitude
je me fous des voix
n'aime pas la cigarette
ouvrez les fenêtres mon corps le demande
Ouvrez les portes
je me fous des chiens
du vent qui m'engouffre
des hirondelles dans les yeux
du crâne qui surgit lorsque la tempête secoue
Rien de plus je voudrais être un jardin de fleurs
un cimetière face à la mer
rempli de gens qui me pleurent
lutine - 21-03-2012
Je me "taire"
B - acrylique sur toile 55 x 60 - peinture couteau et pinceau
Je suis assise dans l'ombre
cette lumière devant
entre les arbres un visage
est un bruissement de vie solitaire
Pesant est ton cœur
aussi la voix qui tremble
alors que ton pas hésite
n'aime pas les circonférences
Toi qui cherches à tâtons
entre les feuilles et mousse
je ne sais quoi
laisse moi aller sous un pont
La scie n'est pas dans les ténèbres
dans ton sang qui coule
j'ai pleuré
un chien blanc sur ma tombe
L'entassement des années
un cristal tinte
toi qui cherches toujours
quel bateau prendre
Je suis assise dans l'ombre
voeux ma fièvre
j'incarne la nuit
les loups qui me mangent
lutine - 16-03 -2012
Je suis assise dans l'ombre
Cette lumière devant
entre les arbres un visage
c'est un bruissement de vie
solitaire
Pesant est ton cœur
aussi la voix qui tremble
alors que ton pas hésite
n'aime pas les circonférences
Et toi qui cherches à tâtons
entre les feuilles et mousse
je ne sais quoi
laisse moi aller sous un pont
La scie n'est pas dans les ténèbres
mais dans ton sang qui coule
j'ai pleuré
un chien blanc sur ma tombe
L'entassement des années
un cristal tinte
et toi qui cherches toujours
quel bateau prendre
Je suis assise dans l'ombre
voeux ma fièvre
j'incarne la nuit
et les loups qui me mangent
lutine - 16-03 -2012