Une terre s'éloigne
Ile d'Yeu - la pointe des corbeaux
Les jours se couchent
les mots se consument
petites bêtes le long des doigts
aiguilles d'or et d'esprit
cousent espérance d'étincelles
C'est écrit comme des filaments
entre la tempête au creux des paumes
file la mer presque morte
les corps embrassent la terre
est-ce l'amour ce mouvement d'air ?
un début de destruction ?
C'est la croix de l'église plantée
la présence de Dieu contre la nuit
sa parole prend forme se déchire
ma main qui s'ouvre et se ferme
retenir encore
Sous la fenêtre c'est l'orage
on lui coupe la parole
on ferme les volets
à l'image d'une maison bien rangée
et nos corps, nos corps suspendus
pourquoi se déforment-t-ils ?
On lève la tête
comme se relève la jambe
nos yeux brillent
quelque chose a changé
quand on a perdu le cerceau
la poussière tout autour a changé
l'empreinte de nos pas, animale
On parle d'enfer sous les orties
comme une terre qui s'éloigne