Passe l'air entre les lèvres
En ce jardin la voix ne tarit pas
j'ai vu le granit épouser le ciel
la pierre cette table de fortune
vivre dans tes yeux
les sièges recouverts de mousse d'une autre saison
embrasser la terre et mes genoux plier
Je n'ai rien inventé de l'étincelle
tout le long de la colonne vertébrale
que l'amour emprisonne
fenêtres brûlantes aux volets ouverts
au fond du jardin tintements d'heures
ce n'est pas un sanctuaire cette maison
sous l'ardoise du toit il serre le nœud
de nos quatre mains à peine visibles
celles que les jours désespèrent
sans révolte et s'évaporent
Tous ces petits personnages s'emballent dans la tête
tel un bulldozer traverse le fil rouge
oubliant la peur
en même temps les bras mesurent la hauteur des murs
la distance parcourue au silence discret
on veut grandir les lieux
passe l'air entre les lèvres
puis une langue fluide si douce et si réelle
porte l'avenir
lutine - 19-07-2013