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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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23 décembre 2012

l'autre voix

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J'ai pris le train comme courir quand il est midi
empilée dans des vêtements d'Atlantique
j'ai filé mon rêve le long des rails
une nuit de voyage où l'on perd ses repères
une traversée blanche
presque une musique le sifflement de la vitesse
les vibrations un plaisir annonciateur

Il fallait voir la mer et ses ponts
il fallait aimer les jambes et la couleur
les chaussures et le cadencement
la langue autrement
le mouvement des lèvres tout autour
le menton volontaire
la main que l'on souhaite animale et subtile
comme un chien cherche son maître

Il fallait remplir le corps
planté dans l'air marin
je pensais les mots élémentaires
je prétextais le froid de mes bras inarticulés
pourchassant le baiser
je marchais droit devant
la mémoire murmurante

 

lutine

 

  

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16 décembre 2012

Une petite lumière

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Une petite lumière filtre nos ombres chinoises 
cogne la vitre
ronde et plate 
rayonne le long de la fente
tremble et tourne en rond
n’es-tu pas aveuglé quand elle mord la peau
dents serrées dans le silence
et déborde

Une vie tourne derrière et devant toi
minutes vagabondes
il y a l’arbre qui s’élance dans le vide
serre ses feuilles que la mort veut lui ôter
ne m’arrachez pas la langue
elle court sous ma peau

C’est un incendie le ciel
quand je lève la tête 

le feu craque sous la dent
tout respire une lente agonie
majestueuse
 

Il n’y a plus d’orage
les araignées tissent leur toile
petites bêtes en suspension 
dentelle
et colliers de perles blanches
 

J’ai vu se former les fils au bord du banc
mon cerveau assis sur le banc d’à côté
j’ai vu se former la rosée et le givre
sans ombre et sans masque

Nous sommes deux autour de la table

je veux dire le monde où l’on a vécu
gorges tranchées dans le même lit
 

Une petite lumière clignote
dessine à la craie
les arbres à abattre
l’herbe à raser dans un carré de silence
rai de lumière assassine
 

Enlace-moi dit l’arbre
étrangle-moi autour de ton cou
la vie nous abandonne
il n’y a pas de pont où se jeter
ressusciter
 

Paris où coule la Seine est un autre lieu
rempli de voitures où il ne fait pas bon dormir
 

J’ai tordu les draps source de la lumière
j’ai fermé les yeux source de la fente
j’ai débranché le cerveau
autour de l’espérance
il était trois heures du matin
les ciseaux ont coupé la lumière

 

 

lutine

 

 

 

10 décembre 2012

C'était Paris

 

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C'était Paris aujourd'hui
le train d'un point A vers un point B
stations aux miroirs gris 
griffées de tags ensanglantés
ils ont l'air si fatigué les gens
inexistants sans arbre ni oiseaux
les pierres le long des rails métalliques

Silhouettes de papier mâché
il n'y a que l'aigreur de la pluie aux carreaux
flèches empalées aux couleurs de mouette
certaines plus vivaces touchent terre
rejoignent congénères piétinés

C'est la course
au crochet de la lune
la morosité que la saison dissimule
les journaux coulent l'encre
ne pas lire
non ne pas lire lors du dernier train 
sous le pied l'encre effacée
alors qu'on illumine les rues
sombrent les yeux sous la rame
pour toujours écarquillés

Tout dégouline dans l'espérance du sommeil
les cernes lavés d'indifférence
courent vers la solitude
à l'abri de quoi
à l'abri de rien
du moindre bruit de pas





lutine - 09-12-2012

  

 

//

5 décembre 2012

Ephémère

 

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Ce qui tue ce ne sont pas les couleurs vives
De l’été fait en hâte
C’est l’éphémère

Tout est gris et humide encore
Des nuages froids glissent dessus
Voilà ce qui tue

C’est l’orage, la pluie
La terre lavée offerte au silence
D’abord elle a un parfum puis prend un goût d’eau

L’eau me tue
L’eau sans peine m’évapore
Dans ma bouche j’attends le goût du sel

La moiteur est seconde peau
Palpable et odorante
Elle prend la couleur de la mémoire
 
J’apprends la paix allongée
Vénère la lumière sous les paupières closes
L’anonymat de la nuit

Je suis voilier confiant mon corps à l’infini
Alors que dimanche étale ses débris sur la table
Il accapare l'attention

De la chair, des os
Un trèfle à quatre feuilles
Ephémère

.
.

 

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