On perd toujours quelque chose quand on met un pied devant l’autre. Quand on commence à aller de plus en plus vite je cherche à reculons le bonheur décoloré. Le soleil ne respecte pas la beauté des mains enlacées jusqu’à les rendre transparentes. La brûlure trop dense délie les doigts. Au sol sont nos armes à disparaître quand la pluie lave l’humain.
Courir quand les cailloux guident les pas c’est facile. Le soleil joue à cache cache mais la route est tracée. Je n’ai pas peur de la nuit on ne se perdra pas en chemin. J’ai mal à la tête quand un pied devant l’autre la distance s’écarte alors que nous courons face à face.
J’attends le moment où le corps se jettera dans l’autre. Je m’essouffle, tant d’efforts freinent la jambe. Je serre les dents, et si j’avançais à la vitesse de la lumière. J’ai mal au cœur quand les mots n’ont pas leur sens premier. Est-ce la vitesse ou les mots qui me laissent meurtrie ? Un goût nouveau coule dans la gorge. J’ai attendu bouche ouverte pour étancher mes envies. J’ai mal d’amour.
On gagne toujours dans la discorde quand on met un pied devant l’autre. Le sommeil est l’abîme où l’eau salvatrice lave les mots. Laisse moi t’entraîner en ce lieu. J’ai mis une jupe blanche à volants. Un pied devant l’autre je viens à ta rencontre, yeux baissés, mains tremblantes.
lutine