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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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29 décembre 2011

Toute tentative s'achève

 

 

 

Tout est caché et visible en même temps comme la table qu'il faut fuir quand on ne s'y sent pas bien. Personne ne peut obliger à s'asseoir si soi-même on ne peut plus s'allonger dans un lit de plomb coupé en deux. Il est terrible ce manège autour d'un chant dans la tête, envoutée je suis partie innocente de ce cercle aux mets délicieux sans amour sous la langue, entre les dents les restes de l'évitement puisque toute tentative s'achève. Pourquoi ne bouscules-tu pas le malaise en criant sur la chaise ? Pourquoi ne me violentes-tu pas au bord de la forêt ? Il me pousse des épines sur la peau, des cicatrices sur le dos, je ne sais plus me coucher, j'ai peur du devoir conjugal trop tendre, de la neige dans la cour, de l'odeur indécente qui n'est pas mienne et les seins se creusent sous l'intrusion gourmande me pliant chiffonnée sous la robe. Pourquoi tu t-y prends mal ? la peau ne ment pas. Imperceptible mouvement de recul dans une rangée de bougies je fixe cette couette dérisoire comme le nuage emporte le vent et la trace de l'avion invisible n'ouvre plus la fenêtre. Les lèvres gercées d'avance j'ai froid aux mains et ne sais plus parler du rapport humain sur les plaques de marbre que sont les jambes dissoutes, au fond de l'ennui elles ne se révèlent plus comptant les plages du disque sur lequel patine le fer. Sous le faisceau de lumière de l'ampli alors que tu ne me remplis pas j'habite la musique, s'égrainent les rancœurs, s'élèvent les barrières. J'ai peur qu'elle n'arrête le mouvement du berceau, les pensées invertébrées des insectes occupant l'insomnie, les gestes automatiques. Les coupelles se vident, j'ai bu plus que de raison, rasant le plaisir au bord du verre je me balance alors que les objets s'immobilisent. Ne mangeant pas à ma faim je me suis relevée près de la nappe marchant autour du banc comptant les piqures de fourchettes sur le pain et les miettes sous la table. Passe-moi le sel et le poivre, un verre d'eau à vider sur un nid d'hirondelles, au-dessus je partirai vers un autre printemps, passante si peu vêtue dépouillée de tout mystère je ne sais plus jouir en eau étoilée.

 

 

lutin 29-12-2011

  

 

 

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Commentaires
B
C'est terrible ce que tu dis Christophe, je n'avais pas réalisé.
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L
J'aime ce texte en effet car je l'ai écrit facilement alors que certains sont fastidieux. C'est jouissif quand cela coule tout seul. J'avais en mémoire un début de phrase laissé en commentaire sur un blog puis j'ai enchainé.
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L
Ouah fort trés fort tu as le chic quelquefois de me retourner relisant encore dans le plaisir de me rouler dans cette atmosphère de nuit où chaînes s'enchaînent, chaîne encore et enchaîne toujours tes lassos dont tu parles souvent, boucle et reboucle mon plaisir
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L
et moi j'aime ton commentaire, merci Funambule, je termine ma préparation de "Traversée blanche" ensuite j'entamerai un autre livre avec ces textes plus récents, la création est plus sympa que la compilation alors j'ai un train de retard :-)
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F
J'aime ce texte, et le précédent.<br /> <br /> J'aime à ne pas savoir la part d'intime et la part d'invention, ces "Lutins" personnages qui s'inventent, s'invitent dans nos regards, dans nos réflexions. Ce "Je" qui dit l'autre et soi-même dans un seul chant.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce, ces personnages mériteraient de faire partie d'une histoire, d'un roman, de s'exprimer sur un support beaucoup plus long. <br /> <br /> <br /> <br /> Non ?
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