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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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29 avril 2011

Dans l'air

 



Cette musique me fait peur

c’est la première fois que je l’entends

cette musique de l’océan me fait peur

elle me dit que dehors il y a de belles choses

que je n’entends pas

même les yeux fermés 

 

La cascade est silencieuse

et me ronge 

 

Maman j’ai faim

les mains seules dans l’espace

je dénoue les fils

et je tremble

de peur ou de froid

je tremble

immobile j’attends

j’attends comme le messie

l'invisible flamme 

 

Combien de temps me reste-t-il ?

combien de temps me reste-t-il pour tout dire ? 

 

Cette musique me fait peur

quand elle résonne au fond des cathédrales

à l’orgue si on lève la tête jusqu’au ciel

reposent mes mains sur le bois de l’instrument

repose un pied habillé d’ombre

plus haut des papillons au crépuscule 

 

Cette musique me fait peur

c’est la première fois qu’elle dessine une posture

tête baissée que l’on ne voit pas

à côté des bancs désertés

je dessine les corps par terre

.

.





 

lutin - 29-04-2011

.



 



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26 avril 2011

Pages blanches

 

 

D’un ciel trop bleu je suis partie
j’ai laissé la voiture sous le soleil
une lettre sur le tableau de bord
dans mes mains un livre

Je me suis évadée
du regard de l’homme
j’ai fermé les yeux
j'ai mis mes mains dans mes poches
juste pour le contact de la peau
serrant les poings j’ai regardé d’autres hommes
ils m'ont pris la main
j’ai senti la glace parcourir mes veines
et ma parole s’enfouir
dans cet espace clos
qu'est ma bouche

J’ai avalé mon corps
le mouvement de mes doigts
la pluie pour éteindre le feu

Ecrire pour ne pas mourir
écrire avec le cœur
coupée du monde
quand les pieds se balancent

Je me suis trompée de folie
la phrase se dérobe
la phrase prend corps
à l’arbre me ligote
sous les paupières closes se dessinent les formes
le dessin de ses yeux
le nez long et droit 
le tremblement de la bouche 
les cheveux démêlés par le vent
filaments transparents
jusqu'aux épaules

Les phrases se lisent à haute voix
déliez-moi les mains
que je puisse écrire
des pages blanches
jetées au vent





lutine - 26-04-2011

 

 

15 avril 2011

Nuit

 

DSCN6758

 

 

 

 

 

    

 

 

 

 

 

Face au noir je peins les couleurs
réveille la nuit
le blanc du matin me tient debout
au creux de l’oreille
je dessine les pensées 
 lentement me guide
l’œil que je laisse ouvert

 

La paupière se lève pour un premier regard
un premier mot
il est 8 heures alors que je n'ai pas sommeil
la bouche me sourit
quand sous la semelle je trace l'ombre de tes pas
l’univers se relève et je me couche
la musique se tait 
 

 
 
 
lutin – 15-04-2011

 



 

 

 

 

12 avril 2011

Nocturne

 

 

 

Cette lumière chaude
alors que j’ai froid
lourdeur rigide de la nuque
orange elle tape aux carreaux
ronde elle danse

Dans la chute des heures
alors que les lustres s’illuminent
les arbres noirs étendent leurs bras
chaque soir elle fait son tour de manège

Horloge ou faille
elle creuse le temps
range doucement le printemps
jusqu’à demain

Il n’y a plus de mémoire
comme une eau
dormante est la route
la maison en feu

Je suis là à contempler l’herbe teintée de gris
les girouettes flanquées d’habits noirs

Dans l’ombre
un visage et sa voix
posent le long des dimanches

Mille doigts chaque soir annoncent la résurrection
aux yeux levés sur elle
je marche sur la lune
et me tiens debout

Les mains poursuivent




lutine – 12-04-2011

 



11 avril 2011

Les murs ont des racines dans l'eau

 

 

Les murs ont des racines dans l’eau
Je cours - deux pas ne font qu’un
Quand la musique s’étend - rien ne bouge
Mes yeux vers l’autre rive
Je voulais être vide - sereine

Silence, j’avais la main sur le ventre
J’avais les mots à dire au bout de la langue
Une voix à élever dans un monologue
Des gestes - au bout de mon doigt

Je t’embrasse dans le passé

Me tordre.... je n’ai plus le temps

Quand se créa le manque
J’ai tué le silence - pendu mon insomnie au rideau
Je ne sais pas vivre dans un ciel rouge - grince la folie

Au travers de la tête - séparée
Les nuits sont passées - c’est encore hier
Emmène moi danser là où on ne dort pas
Il y a en moi un monde qui flambe

En nous
Il n’y a plus rien à penser
Une maison réfractaire
Et nos langues à mouiller
Balbutiements des sexes à ré-habiter

Oxygène de tes yeux
En l’air vers où …
Je te regarde - vers moi
A travers moi - dans toi

Des pavés jalonnent ta route
J'en fais un miroir - aspirant

Le retour du tympan à soi
Ce n’est pas rien
C’est le retour de la mère
Ta main - un coquillage - que je caresse

En spirale je t’avale à vie - vers où….
dans les méandres de moi - vers toi

Les murs ont des racines dans l’eau
Derrière les murs
Il y a nos racines....

Nos têtes dans l’eau

En terre porteuse de nous



 

lutine

 



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10 avril 2011

Brisures

 

 

Liquide entre les nerfs - durci
Ce n’est pas froid
C’est lourd comme la pierre
Là où la cheville se casse
Sans cri

Mille brisures de la chair - quand l’eau monte
C’est la lame qui remplit les poumons - s'enfonce
Les bras offrent
Leurs pages blanches

Au cerveau la musique - grimpe
Le lierre resserre l'étreinte
Les mots s’échappent - inaudibles
Les yeux s’absentent – solidifiés

 

 

lutine – 07-04-2011

 

4 avril 2011

Tout s'annule

 

 

Sur la route le sang circule, on sent le pouls de la vie, on y danse, on double. Les chevaux sous le capot on se projette en avant tandis que sombrent les rêves. Séparée d’un certain nombre de choses l’aiguille dit toujours plus vite, on la méprise comme la température du corps. Devant on aura tout le temps de respirer, derrière on n’y croit plus, il n’y a plus l’ombre d’une ombre dans le rétroviseur, juste un radar pour la photo souvenir en noir et blanc, le silence des mots, et l’air, cet air glacial qui siffle et brûle les heures.

C’est un jour de semaine sur le macadam, de longues herbes dans l’attente de l’automne et éoliennes croissent et les bras ne pèsent rien, déjà ton corps est moins réel. Pourquoi la fumée monte-t-elle au ciel ? Pourquoi le vent transport-t-il les odeurs jusque dans l’habitacle ? Pourquoi les souvenirs font partie du voyage ? On entend des cris  alors qu’ils étaient cadenassés à la roue d’un vélo. Devant les paysages parlent, les champs et les bois ouvrent leurs mains et le fleuve longe le corps. Dans le dortoir silencieux je pense obscurément, qu’avons-nous fait de tout ce temps si chaudement drapés ? Etait-il nécessaire d'aérer les fenêtres ?

D’hier je me suis retirée très tôt juste avant l’aube, avant le vol bruyant des oiseaux se jetant dans le ciel encore à demi éteint, avant que je ne me réveille tout à fait, avant que les mots ne soient vains préférant l’apparition des framboises dans les fossés que je nargue, des fleurs et des chevaux. Assise, à pas de géant je déroule la France, les coteaux  et les bois. Combien de pâquerettes et de coquelicots avant l’enfance sur le grand drap de la route, Combien de virages dans la pénombre pour aller jusqu’à vous sous le linceul.  

Les bulldozers ont creusé la terre, les hommes ont posé un drain noir conduisant vers le faîte des toits que nous voulons contempler, et nous voici en péril grimpant aux arbres, aux branches tortueuses, nous enfonçant à nouveau propulsés par l’accélération et l’aiguille qui s’affole comme un météore, c’est aussi le sang qui bouillonne entre réverbérations et le soleil qui se fane comme un phare perce le brouillard.

Etrange voyage lorsque le réservoir se vide, l’énergie du corps perd sa puissance, dissociées les mains poursuivent. Alors que le compteur tourne les kilomètres parcourus renvoient à la case départ et les images à atteindre fuguent. Pourquoi les chemins mènent toujours là où la maison n’existe plus. J'y suis enfermée, tout s’annule, les heures, les choses en hauteur ou en profondeur.




lutine - 04-04-2011

 

 

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