L'essentiel est dans l'ombre
C’est la nuit et les ombres sont à leur place habituelle
la rue et ses maisons
les cheminées éteintes
le vent chaud s’enroule autour des réverbères
détachés ils peignent le ciel
formes obliques auréolées de silence
Il flotte une odeur de sève
et les mêmes gens avec des chiens en laisse
(rien n’a changé alentour)
hument le changement de saison
s'ébrouent dans leurs vêtements de l'hiver
les yeux s’ouvrent en même temps que la terre
qui chante là ? Alors que d’autres sont enfermés
Partir amoureux quand les doigts se replient
partir quand le sommeil est immense
Contre mon dos tu reposes toujours
lumière affaiblie d’une étoile consumée
j’ai tué ma muse il y a quelques heures
comme un grelot qui tintait dans mes bras
mais la mort oublie toujours quelque chose
Alors que le temps n’a plus d’importance
la nuit écrit le long d’un mur blanc
plante ses griffes assoiffées de noir
il faut aimer lire les mots sales
et les indices semés
jusqu’au fond du lit où les fantômes se dressent
lutin - 26-03-2011