Hâte immobile
Nos pas seront nos confidents silencieux
le toit du monde suspendu à l’attente
Il n’y a plus d’heure
juste l’espérance qui recouvre nos os
ce matin j’ai respiré très fort
alors que dans le silence animal on balayait la terre
dix scies couraient le long d’un bras
laissant les arbres au sol
le ciel vide aux bruits de la ville
et mes doigts dans les poches
où s'enfuient les trésors
pourquoi se sentent-ils morts
dissimulés
Ce n’est pas fini, ce n’est pas coulé
l’envie de vibrer
Hier à midi dans les coussins du sol pas encore abîmés
j'ai traversé les cheveux mal lavés
la peau fatiguée
le corps à l'abandon
la triste voix mutilée quand l’air vient à manquer
et le blanc des yeux
j’étais seule, enfin pas tout à fait
c’est le train qui a bougé moi j’ai laissé faire
les portes automatiques dans mon dos
la hâte immobile
de l’ombre qui recule
lutin - 16-03-2011