La parole n'est pas utile
C’est le matin dans la cuisine
mille fourmis circulent sous la peau
le marchand de la nuit que met-il dans le sable ?
allez viens prendre ton café
dans les tourbillons de l’heure le tonnerre gronde encore
je me verse un peu d’eau
Sur la table il y a le lait et la confiture
ainsi dansent les mouvements de tes bras
les titres des journaux
les chaises vides et le bruit que l’on n’entend pas
les murmures du temps se sont effacés
cloués comme un banc qui attend
On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras
alors j’ai froid comme si la terre m’aspirait
hier, demain quand je n’écrirai plus
je compte mes chances de courir après les mots
derrière il n’y a que la transpiration
l’effort du muscle, le pas, le saut face à la tranchée géante
il n’y a que le regard qui veille
l’ombre, le cri
et l’oubli
le corps dans les flots jusqu’à la mer
le raz de marée dans la tête et le sang qui se noie
Ne m’offrez pas de fleurs au métro des Invalides
l’orgue au sommet de l’église et les bols de chocolat
c’est la voix qui me manque
jusqu’où l’ardente palpitera-t-elle ?
écoute, écoute-moi, des voix frôlent la vitre
des rires d’enfants filent sous les fenêtres
écoute et ouvre ta porte
je vois des cheveux qui ne sont pas les tiens
lutine - 07-03-2011