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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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7 mars 2011

La parole n'est pas utile

 

 

C’est le matin dans la cuisine
mille fourmis circulent sous la peau
le marchand de la nuit que met-il dans le sable ?
allez viens prendre ton café
dans les tourbillons de l’heure le tonnerre gronde encore
je me verse un peu d’eau

Sur la table il y a le lait et  la confiture
ainsi dansent les mouvements de tes bras
les titres des journaux
les chaises vides et le bruit que l’on n’entend pas
les murmures du temps se sont effacés
cloués comme un banc qui attend

On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras
alors j’ai froid comme si la terre m’aspirait
hier, demain quand je n’écrirai plus
je compte mes chances de courir après les mots
derrière il n’y a que la transpiration
l’effort du muscle, le pas, le saut face à la tranchée géante
il n’y a que le regard qui veille
l’ombre, le cri
et l’oubli
le corps dans les flots jusqu’à la mer
le raz de marée dans la tête et le sang qui se noie

Ne m’offrez pas de fleurs au métro des Invalides
l’orgue au sommet de l’église et les bols de chocolat
c’est la voix qui me manque
jusqu’où l’ardente palpitera-t-elle ?
écoute, écoute-moi, des voix frôlent la vitre
des rires d’enfants filent sous les fenêtres
écoute et ouvre ta porte
je vois des cheveux qui ne sont pas les tiens




lutine - 07-03-2011

 

 

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Commentaires
R
Chaque matin est un nouveau pas,incertain,sur le<br /> filin de la vie.Tout peut basculer ou tout peut<br /> continuer plus ou moins facilement, plus ou moins<br /> lentement.L'important c'est de savoir que chaque<br /> matin peut être le dernier et par conséquent<br /> essayer de profiter pleinement de ce café, de cette confiture, de cette transpiration , de ces<br /> bruits sourds et de ces rires d'enfants.
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L
Merci Ile
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I
Un très beau texte Lutin, par lequel la parole monte très haut.
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L
Merci Viviane mais lorsque j'ai écrit rien ne s'était passé, j'étais autour de mon nombril comme souvent le matin avant de me réveiller au monde.
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V
Incroyable ce poème qui dit ce qui vient<br /> ce qui est venu<br /> ce qui a ravagé<br /> le poète est vraiment porte ouverte sur le temps
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