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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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30 novembre 2010

Neuf heures

DSCN6316

pastel (noyé au fond de la tasse)

.

Au fond de la tasse c’est le froid

Tête renfrognée le regard grelotte

Qui respire ?

D’où viennent les bruits sourds

Les pierres blanches marquées d’une croix

Les cortèges d’étoiles sous les paupières

Qui parle ?

Je conjugue le verbe Aimer

Aimer la vie

La vie en attente

Je conjure

Je me souviens de tout

De l’animal qui dévore

et se consume

La mémoire en désordre

Je me laisse glisser sous un nuage de lait

La cuillère sur le rebord de la soucoupe

Entre le pot de confiture et le bol de céréales

La maison s’est écroulée sans bruit

Tout est clair maintenant

De l’arôme du café montent des bras blancs

Ils tournaient dans un rond de fumée

.

.

Lutin – 30-11-2010

.

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Commentaires
L
Lorsqu'on livre son écriture, ensuite elle ne nous appartient plus, et les interprétations diffèrent selon le lecteur, et j'aime cela. Je pensais au vide en écrivant.
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M
Si j'ai bien compris ton poème :<br /> Au delà du quotidien et de ses odeurs, "La maison s’est écroulée sans bruit.".<br /> Et c'est cette question du bruit qui est forte car on ne s'aperçoit pas que les choses disparaissent quand elles disparaissent - ce n'est que longtemps après, quand l'oubli s'est installé, dans la vie aimée à nouveau, que l'on s'aperçoit de la disparition des choses. <br /> <br /> Si ce n'est pas cela que tu as dit, c'est ce que j'ai aimé.
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L
Merci Viviane pour cet échange pour ce voyage en arrière vers nos racines, c'était un monde où le lait n'était pas pasteurisé où le lait n'était pas allégé, où rares étaient les allergies aux enzymes du lait, maintenant aseptisés nous nous fragilisons.
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V
Je comprends complètement ta fascination pour ce qui se passe au fond de la tasse<br /> ou sous le nuage de lait. <br /> J'avais écrit cela il y a quelques années, pour toi et en hommage à ton si joli poème qui interroge les choses simples:<br /> <br /> Quand j'étais petite<br /> à cet âge où on a peur du vent qui souffle peur de tomber en arrière<br /> d'être mangée par l'escalier<br /> il n'y avait que du vrai lait vendu en bouteilles de verre consigné<br /> - en Afrique peut-être du lait de zébu -<br /> et en France c'est mon grand-père qui allait chaque matin<br /> le chercher chez le voisin dans des grands bidons en aluminium<br /> ( avec lesquels maintenant on fait des vases très à la mode )<br /> <br /> Du vrai lait au goût très puissant<br /> même lorsque ce n'était qu'une vache autochtone<br /> musique de noir sur blanc<br /> et cornes pas trop envahissantes<br /> <br /> Je l'aimais bouillu<br /> comme disaient mes grands-parents<br /> bouillu-foutu<br /> ce n'était pas très important<br /> car ce qui m'intéressait<br /> dans le lait<br /> ce n'était ni son goût<br /> ni sa couleur que je tranchais de chocolat<br /> ni son épaisseur jamais retrouvée dans les packs de faux lait d'aujourd'hui<br /> sauf lorsque je propose un chocolat maison à mes filles<br /> (cacao + jaune d'oeuf + sucre + lait à cuire doucement)<br /> <br /> Je l'aimais bouillu<br /> pour sa peau<br /> innocente peau<br /> j'avais idée que cette peau séparait l'esprit de la matière<br /> du lait<br /> la matière c'était ce que je buvais<br /> l'esprit ce qui s'envolait de parfums et d'humide en volutes du bol<br /> j'étais toujours étonnée<br /> et le suis restée<br /> que d'un liquide coloré à ce point s'échappe à chaque fois le même type de vapeur fumée mais sans teinte en rapport avec son origine<br /> toutes les âmes sont identiques<br /> <br /> Ce que je préférais dans cette peau<br /> outre le fait qu'elle était séparation de deux univers sans preuve<br /> c'était sa soumission à ma méchanceté<br /> je prenais tout mon temps<br /> c'est difficile de trouver un angle d'attaque dans le cercle du bol<br /> alors je l'attaquais par le milieu<br /> quelle réjouissance pour un général d'encercler sa victime en la prenant en plein centre!<br /> <br /> Quand la perçure s'engorgeait de liquide<br /> cela dessinait comme un soleil de plâtre<br /> oh quelle magie<br /> il ne me restait alors<br /> du bout de la cuiller<br /> qu'à plisser doucement cette peau<br /> ramener ses rides en son centre et la voir s'effondrer sous son poids<br /> pour finir<br /> se noyer<br /> <br /> Je la repéchais alors<br /> on ne sais pas de quelle manière étrange s'exprime au fond de soi le grand désir de mort<br /> d'autrui<br /> quel qu'il soit<br /> <br /> Comme je ne pouvais tuer personne<br /> - mes flèches n'étaient jamais sèches et trop peur de les abîmer au contact de certaines mauvaises victimes -<br /> je forçais à vieillir sous mes yeux<br /> cette peau innocente<br /> et le temps
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L
"rien ne se pense avant la première tasse" oui Jeanne, c'est entre la première et la deuxième que cela se corse
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