Pourquoi ?
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......Sur la route le sang circule, on sent le pouls de la vie, on y danse, on double. Les chevaux sous le capot on se projette en avant. Séparés d’un certain nombre de choses l’aiguille dit toujours plus vite, on la méprise comme la température du corps oubliant le frein. Devant on aura tout le temps de respirer, derrière on n’y croit plus, il n’y a plus l’ombre d’une ombre dans le rétroviseur, juste un radar pour la photo souvenir en noir et blanc.
C’est un jour de semaine sur le macadam, longues herbes dans l’attente de l’automne et éoliennes croissent et les bras ne pèsent rien. Pourquoi la fumée monte-t-elle au ciel ? Pourquoi le vent transport-t-il les odeurs jusque dans l’habitacle ? Pourquoi les souvenirs font partie du voyage ? On entend des cris alors qu’ils étaient cadenassés à la roue d’un vélo. Devant les paysages parlent, les champs et les bois ouvrent leurs mains et le fleuve longe le corps. Dans le dortoir silencieux je pense obscurément.
D’hier je me suis retirée très tôt juste avant l’aube, avant le vol bruyant des oiseaux se jetant dans le ciel encore à demi éteint, avant que je ne me réveille tout à fait, avant que les mots ne soient vains préférant l’apparition des framboises, des fleurs et des chevaux. Assise, à pas de géant je déroule la France, les coteaux et les bois. Combien de pâquerettes et de coquelicots avant l’enfance sur le grand drap de la route, Combien de virages dans la pénombre pour aller jusqu’à vous sous le linceul.
Les bulldozers ont saigné la terre, les hommes ont posé un drain noir conduisant vers le faîte des toits que nous voulons contempler, et nous voici grimpant aux arbres, aux branches tortueuses, nous enfonçant à nouveau propulsés par l’accélération et l’aiguille qui s’affole comme un météore, c’est aussi le sang qui bouillonne entre réverbération et soleil qui se fane.
Etrange voyage lorsque le réservoir se vide, l’énergie du corps perd sa puissance, les kilomètres parcourus renvoient à la case départ et les images à atteindre fuguent. Pourquoi les chemins mènent toujours à la maison qui n’existe plus. Tout s’annule, les heures, les choses en hauteur ou en profondeur.
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lutine - 26-08-2010
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A bientôt
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Quand les cheveux poussent
Quand la mer crie
On balaye par terre pour effacer
Minuscules coups de ciseau
C’est ainsi que l’on remonte
Les bateaux de papier ne traversent pas les mers
Ni les avions pliés sur la table
Fragments météorites
Les mots ne font pas avancer
Ta tête dont on visite le fond
Des cheveux tout autour
Tout du long
Est la guerre
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lutine
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Dans ma tête
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Merci à vous Olivier Welkenhuyzen pour votre gentillesse
http://olivier.welkenhuyzen.free.fr/spip.php?article14
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Dans ma tête il y a des nuits
Des sommeils qui tuent le silence
Dans ma tête il y a de la pluie aux carreaux
Du vent sous les paupières
Jusqu’à la vague qui noie les heures
Dans ma tête il y a des avions
Et des oiseaux dedans
Des voyages qui passent
Des déserts enlisés au fond des draps
Dans ma tête il y a la mer
Une prison entre elle et moi
Un fourreau qui protège du froid
Un bas de soie galbant l’insomnie
Dans une chaussure de verre
Dans ma tête il y a des trains
Le noir des tunnels à deux pas de la lampe
Le hurlement du métal contre la peau
Des plaines sorties de mes bras
Des précipices à hauteur d’homme
Dans ma tête il y a un cercle qui m’isole
La foudre dans l’immobilité d’un cierge éteint
Prisonnière de l'air
Elle vient chaque nuit noircir les murs
Dans ma tête je suis ailleurs
A la merci des vents contraires
Je suis en plein océan
Fluide dans mon propre poing
Enfermée
Dans ma tête il y a des mouches
Collées sur la bouche
Prise au piège
Dans mon ventre le corps s’agite
Dans ma tête il y a l'assassin de la nuit
des mains qui se portent sur le visage
la salive brille et nourrit les heures
lutin - 16-08-2010
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Merci Arthémisia, j'ai écrit ce texte avec ce lien
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Songe
Seconde chambre
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Une sculpture d'Elséar
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Passante muette à la limite de l’illusoire
Sous un effet de robe et de parfum
Le parc au fond des rêves
Les mots changent de portes et de fenêtres
Histoire d’un souffle entre deux murs
Comme une vie arrachée
Au silence
Suis-moi effrayant torrent
Dans les cassures de miroirs
D'un pays d'ombres
Que ne suis-je ruisseau sur un sable lisse
Un sang silencieux sous les plis du fourreau
A la croisée des vents
Comme heures et marées font un
Dans la mémoire des marins
Demain un monde est proche
Un autrefois sans ride
Je tends la main
lutine - 04-07-2010
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