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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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30 décembre 2009

Vie souterraine

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Le gris du ciel on le regarde d’en bas - le sel dans les yeux
les jours de vertige
les murs de nuages posés très bas
les mouettes dansent sur tes cheveux
mes yeux couverts de neige
devant - la terre où tombent les mots
les voix
le vide et le silence
les racines comme des serpents t’emportent dans le bruit de la glace
d’où monte une vie souterraine

Il y avait ce
vent qui poussait les mots jusqu’à l’infini
des mots entêtants - l’esprit en chemin
il faudrait des oiseaux sans mémoire
même forme - même couleur
une eau  sans reflet - un autre soleil
d’autres gens sans histoire
un voile habillant l'air
une tempête de quarante nuits
des cours d’eau – des odeurs d’enfance


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lutine – 30-12-2009

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anselmkiefer_2

Oeuvre de Anselm Kiefer - Kain und Abel

http://www.exporevue.com/magazine/fr/kiefer_monumenta.html

Au centre de la terre - le cri
les pieds dans la boue - l’écho
la pluie glisse au travers de la peau
jusqu’aux pas alourdis
où se noie le monde

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lutine – 28-12-2009

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22 décembre 2009

Poésie (une poésie revue dans ses mots)

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DSCN4859

B - Acrylique sur toile 65 x 55

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Rêve du soir
Poésie n'a plus corps
entre chien et loup
silence des mots
le parfum si présent

De l’Est point l' horizon rose
coloriant l'amour blessé
il ne savait pas l'aimer
l'aimait avec son désespoir

Sur la touche de piano repose la paix
la main s’est arrêtée là
suspendue
dans ses propres blessures

Les yeux brûlés deviennent lumière
la douceur de la bouche
si loin, si proche
si tendre, tente un baiser
imaginaire
dans l'obscurité, le tremblement des lèvres

Sur un drap froissé
les yeux, les yeux,
si loin, si proches,
il avait pris sa main dans un rêve

Accoudée, si proche
elle écoute Schumann
Rêverie

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lutin - 22-12-2009

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45739206_p

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Période grise (une couleur merveilleuse à travailler)

39134773_m

12 décembre 2009

Verticolor

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Rien n’est droit rien n’est penché

il n’y a pas d’horizontal

il n’y a pas de vertical

c’est une diagonale qui s’empale dans la chair

à vif les sentiments n'ont plus corps

une corde vocale pointe son dard dans la couche d’ozone

pluie d’épines dans le plexus solaire

pente glissante à remonter le temps

dans les mains un livre ouvert

le marque pages boit le sang des mots

hématomes bleu ciel - violet

des jours noirs

touches de piano et musique

Danube bleu

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C’est une érection tendant vers l’infini

vaisseau via la mer en multicolore

une embouchure inversée

entonnoir fermé

une tangente sans soleil

descendant vers la terre

rails couchés sur le clavier

métal brossé d’espoir

le désespoir au bout gravé

dans la pierre

fossile brisé

un peu plus bas, un peu plus haut

une combinaison à deux trames

en biais le mur cassé

au centre la clef sans serrure

.

C’est un labyrinthe entre deux triangles

à la recherche de l’angle droit

le phallus érigé

personne ne voit jamais la même chose

n'entend les mêmes sons

le pied sur la pédale

le piano continue sa course folle

sur le clavier une touche noire

une blanche comme la main

caresse la peau

Clair de lune, une larme bleue

un soir de Décembre

la terre est restée dans la note de musique

entre les espaces les organes se libèrent sur une toile

"Verticolor"

il faut bien que les livres s'achèvent

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lutine

11 décembre 2009

Merci Isa pour ce cadeau précieux

Photo467

Merci Isa pour ce cadeau précieux

http://isabercee.wordpress.com/

10 décembre 2009

Rien que...

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Rien que le vent et la terre
c’est Hiroshima
jusqu’à la forêt pétrifiée
aux grands arbres on leur demande de se taire
on s’asphyxie sur des plaques de glaise ou de fumée
on y court comme l’on va à une manifestation contre le nucléaire
à la sortie du musée quelqu’un distribue des tracts
on prend le papier, on y parle du don d’organes la main sur le cœur
de peur qu’on nous l’ôte, il tape à l’intérieur
du bout des doigts on  le calme
le berce comme l’enfant flaire l’abandon


Est-ce aujourd’hui nos derniers pas en dehors de la ville
est-ce demain  que nos corps s’enrouleront dans la cendre
sans entendre le cri de la douleur mécanique
le genou replié sur le ventre
les chaînes font silence, je cherche ta présence
les poumons entravés par l’étreinte
si puissante elle nous couche à terre, sur le trottoir
je sais maintenant que les cartes sont distribuées
cartes retournées,  il n’y a plus de jeu sur la table
ni de clauses particulières


C’est le monde qui rétrécit jusqu’à ce que les peaux se touchent
se contaminent
lèvres closes on enchaîne chaque jour une série de rituels
d’espérance, d'amour sans repos collés à la sève des arbres
la maladie est trompeuse
elle se couche sur les épaules
glisse le long du corps
s’arrête insidieuse
broyant quelques os sur son passage
lentement elle ira jusqu’à la plage où l’on soigne les maux
les lumières s’éteindront dans un monde silencieux
pollué jusqu’au fond des mers

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lutine – 09-12-2009

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7 décembre 2009

La terre se redresse

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L'herbe et les feuilles ont les empreintes
les semelles portent la terre et les odeurs
les pieds connaissent le chemin
même nus ils marchent à reculons

Et si c'était l'enfer
les plaisirs à la chaîne
les clous semés
on dit que les arbres en crèvent
de la faille labourée
dans les jardins aux grilles fermées

Derrière les armures au regard scrutateur les cordes se nouent
la lame s’affûte
d’un seul coup tombera sans cesser de regarder le ciel
et les voix se tairont

Un visage s’interpose entre la terre et moi
écrasé trop foulé
un pont levis s’érige
sur la pointe les pieds s’accrochent
comme on change les roues d’une voiture
se chaussent d’un autre destin

La terre se redresse
seuls des vêtements vides battent au vent
si fort qu’il emporte les parfums




lutine - 07-12-2009

4 décembre 2009

prendre le train

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J’ai pris le train
J’ai vu mon reflet dans la vitre
J’ai regardé le carreau
Non je ne cherchais pas la ligne d’horizon
Je regardais en arrière
Assise au fond du siège
Secouée par les aiguillages
Il faisait chaud
Quelquefois un demi-vertige
Quand un train brutalement claque dans l’autre sens
lorsque les vitres se croisent
Que les regards se traversent
Où vont-il ?
Ces regards vides
Ces corps mollement calés contre le métal
La peau écrasée contre la vitre
L’empreinte de sueur laissée en souvenir
L’autre saura-t-il qu’une tête s’est appuyée là
Vite un geste de la main
Non du revers de la manche
La grippe voyage elle aussi
Ainsi que les maladies de peau
Un rayon de soleil
Un trou noir
Black out quelques fractions de secondes
Des rayures d’ombre et de lumière sur le bras
Et le cerveau reprend le fil de son histoire
Le noir du tunnel
J’ai vu mon reflet dans la vitre
Un buste à demi fléchi
La bouche faisant la moue
Attention on me regarde
Je redresse le torse
Je suis donc ce que je vois chez les autres
Une silhouette à l'abandon
Nous avons tous l’air fatigué
Bringuebalés sur cette route de ferraille
Le train rentre en gare
Chacun serre ses paquets entre les mains
Chaque tête se retourne sur son siège
Il ne reste que des fesses anonymes dessinées
Et j’entends leur pensée

"Non je n’ai rien oublié"

Et nous voilà en train de nous refaire une posture
Les corps s’animent
Redeviennent beaux
Attention à la marche


lutine

 

 

 

 

2 décembre 2009

Pas inégaux

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Cascade - acrylique sur toile 45 x 56 - 2009

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C’est avec nos pieds que l’on fauche les mots
au temps des semailles ils se couchent
fatigués les muscles voudraient se tendre presque neufs
une fine cicatrice entaille le genou
tangue la main et sa manière d’écrire
de se tenir debout sur une seule jambe
s’insinue la ruse du dernier assaut.

Epuisé de tourner à vide
le corps se met en veille devant lui la réalité
il n’y a que fossés et cendres
dans l’ombre l’œil cache l’handicap
au cœur des heures souterraines
il n’y a que failles et particules d’os malmenés
quand se rebellent les nerfs mis de travers.

C’est le découpage de la douleur et du combat
le poids profile les pas inégaux de l’animal mutant
la jambe a quitté le devant de la scène
habillée de noir elle s’est effacée, repliée
insidieusement quelque chose se décompose
comme les sauterelles que l’on coiffe d’un verre
emprisonnées sur le bord de la fenêtre.

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lutin - 02-12-2009

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