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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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28 novembre 2009

La terre sent l'homme

 

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La terre n’est pas forcément là où l’on croit, on y entre sans clef
c’est toi que je cherchais dans la forêt sur les sentiers battus
un livre ouvert entre les mains, un visage à découvert non prisonnier de la page
un visage et ses ailes
il n’est pas utile de le fermer le livre
sous les draps de papier il y a le regard et les pieds qui dépassent.

Au travers de la serrure rien n’échappe
jusqu’aux odeurs de la peur, cette peur de tout perdre
les arbres ont écarté leurs branches
les ailes se sont déployées
il n’y avait ni douleur ni joie
il l'a fait comme on ferme la portière de sa voiture pour rentrer chez soi, dans sa propre prison de fer
la terre est peut-être là quand la mouche prise au piège tape au carreau du silence
pour tromper la mort il écoute de la musique de plus en plus fort
la terre, celle qui habite la tête, se rebelle.

La forêt sent l’homme
dans les sous-bois l’on devine les corps accroupis esquivant le monde pour un besoin pressant
le pantalon aux genoux  on s’y croit dans un désert
on se croit dans le noir ne faisant que fermer les yeux
comme lorsqu’on était enfant
la terre est un mélange des autres et de soi
on l’alimente de nos littératures intimes, ravivant la mémoire des traces laissées, si bien coiffées puis décoiffées par le vent
il exhume les souvenirs comme les cadavres nourrissent la fibre.

Dans la forêt le corps s’y relâche
parfois il rêve d’une femme sans mœurs
d’une voix et de sa peau
les sexes à découvert, en dehors d’un lit on devient animal.

La traque a commencé dés que les bouches se sont avalées
comme la terre absorbe les excréments et le papier journal que l’on trimbale avec soi
les faits divers couchés dessus
la terre a ce pouvoir surnaturel, elle se coupe en deux quand on fend l’interdit
elle devient terrain vague sous l’outrage
vague souvenir d’un corps abandonné dans l’impudeur, le portable à la main, il a envie d’être seul
le dos droit il reprend sa course.



lutin - 27-11-2009
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A lire dans "Anthologie poétique" de Francopolis :
http://clapassos.pagesperso-orange.fr//index.html

 

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27 novembre 2009

Le vent

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25 novembre 2009

Impact

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J’ai fait l’amour avec le vent

frissonnant de peur entre lèvres et point d'impact 

j'ai négocié l'inflexion de la voix

le tapis d’or s’en est allé

c'est comme s’il avait mis les mains dans mon ventre

pour en retirer tous les organes

.

La vie n’est pas une quantité négligeable

c’est une histoire de sentiments

et l’on marche dessus

comme le théâtre des ombres glisse vers l’après

réduisant l’humain à un tas de chair

regardé jusqu’à la hauteur du sexe

.

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lutine - 25-11-2009

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20 novembre 2009

Anthologie 2008-2009 de la Revue Francopolis éditée aux Éditions Clàpas

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Si vous aimez la poésie
Si vous aimez l'offrir
Si vous aimez le contact du papier entre vos mains
Découvrir des poètes
Nous sommes là dans l'espoir de vous plaire

Comme le dit si bien Serge Maisonnier, "Tous, ici, vous invitent à récolter la rosée de leurs prairies, à épouser leurs chants, à arpenter joyeusement leurs venelles embaumées."

couv_antho

Éditions Associatives Clapàs 
10 Bd. Sadi Carnot 
12100      Millau

clapassos@wanadoo.fr

*Prix : 12 euros
plus frais de port : 2,50 euros  pour la France
et 4,50 euros pour l’étranger

19 novembre 2009

La forêt sent l'homme

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Nuit silencieuse
sur le tapis glissent les pas
détachés du corps
                             Ils ont desserré les mains


Une plume encre dans la terre glaise
                             Vole la page noircie
                             Poings déliés


Entre les mots... des Coraux
coupent la peau jusqu'à la cuisse
au travers du collant recousu


Comme la tombe profanée
ils n’ont plus de corps
les lèvres en...Suspension
en... Arrêt de mort


Les arbres résistent
sous la sentence l’humide pourrit la chair
papier mâché sous le baiser


Au sol
Silence et cheveux épars
                              Dans un livre ouvert
                              Un parfum dort
                                                         

Il n'a plus d'odeur
regarde
si elle le regarde
assise dans l'humus
                      
                            La forêt sent l'homme

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lutin - 19-11-2009
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17 novembre 2009

Khéops libérée

  

On a quitté le mouvement
Les portails sacrés se sont refermés
Sur un fond camaïeu les lasers lancent flammes
Au plafond les papiers se sont envolés
Les armes pointées criant la mort
Tuent les mots
Treize balles dans la peau pour un mot de trop
Le corps est droit
Les mains pressant le ventre

Des aiguilles sous les pieds agitent les braises
Comme la lumière réveille les jambes devenues rouges
C’est une résurrection la chambre souterraine
Le chant qui monte
Le faisceau encercle la taille et l’étrangle
La voix flambe écartant les barreaux
A la recherche du sommet elle ne cesse de monter
Et se tait

Autour d’une nuit si particulière
J’étais debout sur la tranche d’une vie
C’est un révélateur intense la trachée devenue pouls
Le tournoiement des pas jusqu’au pavé qui tremble
Comme un couvercle libérant le feu



lutine - 17-11-2009

 

 

 

 

16 novembre 2009

rectO-versO

 

 

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Bouche décousue
coupée en deux
mots plus bas
plus haut la voix
cisailles ouvertes
voilà
attends un peu
ne ferme pas les yeux
en eau forme la haine
à coups de rasoir
et crache
papier buvard
saturé
c’est le sang dans la voix
injecté dans la salive
langue pointue du serpent pris au piège
c’est du mercure au chrome sur la plaie de l’autre
le venin antidote sous-cutané
cargo de mots puants
projetés dans la tête lacérée
tissu de chair vivante
émiettée dans l’assiette
entre deux couteaux
tempête pulvérisée dans un verre d’eau
mensonges
en médicament  de rémission
embryon de mort
glissant dans la salive avalée
un clou au fond de la gorge
dans l’œsophage un marécage
s’enfonçant dans l’estomac
un cri au bout de la langue
l’écho dans le ventre
sans oxygène
cherchant la porte de sortie
vers le bas
la haine sur le visage
le crachat est authentique
on l’apprend dans la rue
on l’offre à la pute
ramassis de fiente humaine
sur la mèche de cheveux
bouche laquée du fiel de l’homme
le nerf sectionné
elle ne sourit plus
lèvres en suspension
une balle
trois balles
plombée d’écume rouge
plus bas la voix
arrêtez la musique
capsule blanche pour quoi faire
sous la langue sèche
et si c’était la fin
embrasse Marie pour moi


lutine

 

 

 

14 novembre 2009

Femme accroupie

Une nouvelle escapade au musée Rodin

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Je suis nue sur une table tournante
Position ordonnée
Corps soumis
Dépossédé
J’aime vos yeux
Humiliation jouissive
Je vous laisse  déshabiller le plus profond de mon être
Scruter les angles de ce corps docile
Pénétrer de vos pupilles dilatées l’ondulation de mes courbes

Asservie je pivote sur une table tournante
Toutes faces examinées
Dépouillées
J’aime vos mains
Intrusion enivrante
Je vous laisse habiller ce marbre de mes formes les plus profondes
Sculpter mon indécence exigée
Lacérer ma peau à coup de ciseaux
Envahir de vos doigts déliés les plis de mon intimité

Femme accroupie
Esclave de vos exigences
Cœur aliéné de dépendance
Corps approprié
Je suis un bronze prisonnier
Glacé d’indécence
Sur place publique

.

 

Lutine

 

10 novembre 2009

Ecrire de lutine -

 

J'ai beaucoup aimé le "Ecrire de Marguerite Duras", voilà comment je l'exprime.

 

...On parle d'inconscience quand la plume prend la main, mais c'est cette magie que nous recherchons dans l'écriture, se lire et découvrir justement cet état sur la page blanche devenue noire de notre intérieur. Est-elle vérité ? je pense.

 C’est étrange comme c’est indispensable d’être seule pour écrire. Comment s’intérioriser pour extérioriser si des parasites s’agitent  autour, juste le silence ou une musique permet ce recueillement. L’amoureux de l’écriture est un animal sauvage qui a besoin de se replier le temps d’un texte.

 Je vois au bord de l’écriture l’aplomb de la falaise, ce mouvement plongeant pour aller au fond de moi. Le vent me nourrit et lit en moi un livre ouvert, celui que je ne connais pas encore. Dans le sifflement de sa trajectoire il transporte mes états les mixant  aux éléments. Sous la brûlure du soleil ils me reviennent en cortège de cendre et les doigts s’agitent sur le clavier.

  Je ferme les yeux passant de l'état conscient à l'inconscient, la peau se lisse, les muscles se dénouent, ou l'inverse, se produit un dédoublement ou une fusion, je n'ai pas la réponse.

Devenir aveugle quand on sait que ce n'est pas irréversible. Un doux moment quand s’emballent les mots. Avez-vous remarqué que les couples ferment les yeux quand ils font l'amour.

  J’écoute toujours la même musique, celle qui réduit mon champ de vision à un point fixe, et je danse en suspension vers le point final mais ce n’est jamais la fin dans le martèlement des touches, le leitmotiv des sons est en moi, là, face à cette table où tu es présent.

 Je vois dans la peinture les images de mon écriture. Je laisse courir sur la trame ma vie.

.

 Sous la chair il y a un coeur qui bat.

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.

 

  

lutine

   

 

9 novembre 2009

Ecrire de Marguerite Duras

"Il y a une folie d'écrire qui est en soi-même, une folie d'écrire furieuse mais ce n'est pas pour cela qu'on est dans la folie. Au contraire.

L'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait rien de ce qu'on va écrire. Et en toute lucidité.

C'est l'inconnu de soi, de sa tête, de son corps. Ce n'est même pas une réflexion, écrire, c'est une sorte de faculté qu'on a à côté de sa personne, parallèlement à elle-même, d'une autre personne qui apparaît et qui avance, invisible, douée de pensée, de colère, et qui quelquefois, de son propre fait, est en danger d'en perdre la vie.

Si on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, avant d'écrire, on n'écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine.

Ecrire c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait - on ne le sait qu'après - avant, c'est la question la plus dangereuse que l'on puisse se poser. Mais c'est la plus courante aussi.

L'écrit ça arrive comme le vent, c'est nu, c'est de l'encre, c'est l'écrit, et ça passe comme rien d'autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie."

Marguerite Duras

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J'adhère tellement à ces mots, je les ressens si profondément, que j'ai du les lire mille fois cette semaine, et c'est ainsi que j'ai écrit lors de la création de mon blog dans son en-tête

Un mot déclenchant une tempête et mes doigts tissent sur le clavier....

lutine

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