Il y a des nuits
Dans les jardins du musée une oeuvre de Rodin
.
Rien ne s’oublie – c’est incrusté sous la peau
Les habitudes des mouvements dans le lac glacé
Les pas craquent sous le poids lent de l’absence
s’écoule le silence du même habit vêtu
Il faut apprendre à dormir dans les courants d’air
dans l’isolement – sans la bûche près du feu
La main s’est échappée – c’est la voix
dans le couloir de nuit sombre
Sans respiration les yeux ne se ferment plus
le clocher sonne la fuite des odeurs - des heures aussi
Il y a des nuits - c’est la natte du temps tissé
S’instaure une relation étrange comme le vent que l’on attrape du bras
On le blottit là où les reins craignent le vide
On s’appuie dessus pour croire en la peau
La chaleur se dégage, et la voix monte de l’autre côté du rideau
C’est une descente lente dans le corps
le sucre des mots jamais entendus - jamais savouré
Si tu n’ouvres pas les yeux tu peux y croire
c’est chaud, c’est mou
mort à la fois - un corps en sommeil
Celui que l’on pose tout contre les reins
en boule ne pense pas – époux de tes formes
dans le lit il te prend le cou – t’emporte
lutine - 04-11-2009
.