Ces pages seront mon écorce empalée
Zoom sur une sculpture de Anselm Kiefer exposée au Louvre
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Il y a des couleurs à voir même si elles se confondent avec le ciel
tout est gris quand les yeux refusent la lumière
il y a le bain de soi jusqu’au sol entre insomnies
le ventre gonflé comme un monticule sauvage de coquelicots
sous terre des papiers pliés
de nos histoires peintes dans le silence
le genoux écorché mais sans pleurs
Les branches ont perdu leur couleur dans les cris de la scie
leurs tiges reflètent des visages empilés
pages rouillées d' un masque de fer effeuillé
gravé d’années d’écritures
et l’on se blottit entre deux oreillers
enchaînés au pouvoir des mots
au milieu le cœur poussiéreux
sang contre peau buvant le bâillement des pages
Je vous laisse les pépites d’or comme porte bonheur dans un chant de glaise
jetées comme les cendres à la mort
je voudrais toucher le feu de chacune d’elle
jusqu’à la plaie aller à l’ancre de la naissance
une harpe sculptée entre les seins
son chant grimpant jusqu’à l’inflexion de la rage
ces pages seront mon écorce empalée
lutine - 05-04-2009