La nuit
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Elle marche face à nous bousculant les heures un peu plus chaque jour.
Dans le couloir du ciel à la cime des arbres elle se fait plus pressante arquant inéluctablement sa couleur opaque, elle ombre la racine qui se cache sous la feuille d’automne, son voile flottant entre ciel et terre devient foulard puis manteau dans sa chute sur les épaules, elle enveloppe comme un drap sur son passage ce qui est vertical, les plus grands seront touchés les premiers, petit bout de femme il me reste un peu de temps avant de sentir son piège se refermer sur moi, progressivement elle m’enroulera dans sa peau m’habillant d’un fourreau de deuil, le chien sur la route subira le même sort ainsi que l’insecte rampant, la nuit balaye tout quand elle s’allonge nous faisant disparaître d’un claquement de doigt ensorceleur, la goutte de pluie poreuse devient noire comme par magie, seule la lumière artificielle résistera à sa force. Inutile de se cacher elle voit dans les angles, inutile de se vêtir de noir, elle superpose les couleurs.
Fenêtres closes s'ouvrent les images librement au bout de mes doigts enrubannés de la nuit.
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lutine
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