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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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19 juin 2008

Trauma

insecte_eveil

.

Je vais partir
devant moi un ruban d’asphalte en plein jour
j’ai peur la nuit
alors j’attends
les phares jaunes m’attirent
mes yeux sont papillons collés à la lumière

Je vais me jeter à l’eau demain
dans les courbes noires
comme le peintre dans sa palette de couleurs
en vrille je roulerai vers l'inconnu
dans les méandres d’un but à atteindre
épaule en avant je trouverai le fossé au petit matin
ivre du manège

Je pars les insectes prisonniers sur le pare-brise
le canon d'une arme sur la tempe
à coups d’essuie glace je me chasse
d’un tourbillon où le jour est en sommeil
les rêves en apnée
sur la route meurent des troncs d'arbres déracinés

Le drap pèse dans l’attente
des nuages noirs percutent le plafond
où les corps cambrés ont laissé leur ombre
violemment un linceul écrase les formes
dans ma nudité s’accélère le compteur des heures
je bascule - puis rien
le silence


lutin – 19-06-2008

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Commentaires
L
Merci Eoline, et quand tout s'efface ce n'est pas la peine de vouloir recommencer, tu ne pourras jamais redonner à ton texte l'expression première. Un texte c'est une libellule, cela née et meurt après procréation. Bises à toi.
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L
Merci Viviane. Beau cadeau ce poème plein de profondeur, j'y suis tombée longtemps en retournant le sablier.
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L
Babou, bonjour, tu sais si je devais mourir à chaque fois que j'écris, je serais morte déjà 250 fois. Pourquoi ce chiffre, sur ce blog j'ai 250 textes, Bon ok ils valent ce qu'ils valent. Merci à toi
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V
La peur et l'attraction de sa propre peur mêlées<br /> elle est belle cette image du peintre qui se noie dans sa palette<br /> ...<br /> Ces taches sur le tablier me sont tendrement douloureuses<br /> et je<br /> pudiquement<br /> caresse leur souci dans la toile posé<br /> auréoles de rouille et d’avril<br /> la graisse en lune pleine épave jaune et grise<br /> <br /> Ces taches sur le sablier<br /> géographie emplie de doute<br /> dans la forêt les feuilles ont froissé les grands arbres<br /> et l'ombre tatonnant a dénoncé ma fuite<br /> mais je sais désormais l'autre lumière<br /> du vite<br /> il n'y a que silence où résonnait ta voix<br /> <br /> Ces taches sur le tablier<br /> une sorte de monstre une odeur métallique<br /> ce geste là ne m’appartenait pas<br /> maintenant je dors<br /> regard tendu comme une crampe<br /> sur dix traînées de hâte aux ongles étrangers<br /> <br /> Ces taches sur le tablier me sont tendrement douloureuses<br /> persillade rouge que le temps brunit<br /> ton cri en éventail<br /> ton regard libéré assis dans la poubelle<br /> l’air froid qui se recourbe pour ne pas voir ça<br /> auréoles de toi et d’avril<br /> l’agresse en pleine lune épave morte et grise
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B
Je suis venue me promener dans tes pages... et ce texte m'a interpellé.<br /> Cet instant fragile où la vie bascule... je le connais. Mais comme une bulle on remonte parfois à la surface et soudain tout prend une belle importance. La vie c'est fragile mais même dans les difficultés elle peut être source de richesse.<br /> A bientôt... je reviendrai me balader chez toi.<br /> Babou*
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