Trauma
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Je vais partir
devant moi un ruban d’asphalte en plein jour
j’ai peur la nuit
alors j’attends
les phares jaunes m’attirent
mes yeux sont papillons collés à la lumière
Je vais me jeter à l’eau demain
dans les courbes noires
comme le peintre dans sa palette de couleurs
en vrille je roulerai vers l'inconnu
dans les méandres d’un but à atteindre
épaule en avant je trouverai le fossé au petit matin
ivre du manège
Je pars les insectes prisonniers sur le pare-brise
le canon d'une arme sur la tempe
à coups d’essuie glace je me chasse
d’un tourbillon où le jour est en sommeil
les rêves en apnée
sur la route meurent des troncs d'arbres déracinés
Le drap pèse dans l’attente
des nuages noirs percutent le plafond
où les corps cambrés ont laissé leur ombre
violemment un linceul écrase les formes
dans ma nudité s’accélère le compteur des heures
je bascule - puis rien
le silence
lutin – 19-06-2008