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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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30 septembre 2007

Attente inhumaine

l_inconnue

Des pas montent l’escalier
les voix continuent de monter
les pas s’arrêtent sur le palier
les voix continuent leur chemin
être l’épuisement d’une attente inhumaine
le regard tourné vers le ciel
face à cette lune qui éclaire une chambre désertée
la tête entre les mains elle broie ses souvenirs
laisse rouler ses larmes sur le plancher
dépossédée d’elle-même
derrière ses rideaux blancs qu’elle froisse
dans l’espoir d’entrevoir l’ombre de ses pas
elle est la douleur inhumaine
elle compte les heures
se raconte des chimères
ne plus entendre les pas
ne plus entendre les voix
à l’écoute du silence
seule à genoux
elle demande à Dieu pardon
une nuit trop longue l’écrase
elle ne peut résister à l’au-delà
à l’aube aux premiers chants des oiseaux
quand le soleil naît à l’horizon
un corps épuisé gît sur le plancher
les yeux clos vidés d’attente inhumaine

.

.

lutin

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18 septembre 2007

Utopie

EmbryonIIILarge

.

Elle sort de son ventre, comme un embryon d’adulte
que l’on a caché depuis l’enfance,  ses doigts interpellent
les passants qui bougent
dans la rue les yeux immensément ouverts
bras ballants, elle tremble
elle ne s’est pas suspendue au sein maternel
elle n’a pas joué à la balle au prisonnier
amnésique de ses fondations qui font l’humain
elle se frotte aux bassesses de ce monde
la vie ressemble à une mauvaise pièce de théâtre
les voix sonnent faux, pointues
chacune se perche au plus haut de l’échelle


Adulte qui vient de naître
elle voudrait que les hommes soient
nus
à cette table elle hait le papier
glacé entre le pouce et l’index
elle froisse le titre
Monsieur vous êtes né de chair et de sang
entendre votre voix rouler
les mots sans  accroche cœur, que de joie
utopie dîtes vous
alors nous croiserons le fer sans nous connaître
vous prétentieux
moi rêveuse
mais qu’importe puisque je hais les titres


lutin - 17-09-2007

13 septembre 2007

L'origine du monde

luginovic_reveil

Tu es la seule à me donner la main

en robe de mariée tu me montres le chemin

une rivière solitaire cintre mes seins

tu es la seule qui m’étonne encore

.

Virtuose mon corps se courbe en archet

à coups de reins sur la vague je le fais vibrer

poreux sous ta peau il en sort une musique

l’appel des sirènes

.

Et que cela chante dans l’opaline de ton ventre

et que cela hurle dans le noir des profondeurs

à oublier l’origine du monde

.

Je m’assois sous les eaux

prends un verre et trinque à l’absence

les arbres centenaires ont porté mon attente

je m’en retourne à la naissance de la vie

l’eau

.

.

lutin – 13 – 09 - 2007

.

13 septembre 2007

Suspension

Pour ceux qui me préfèrent dans le thème de l'eau

Plongeon

Il s’habille d’une seconde peau
glisse en transparence
apnée indolore
reconnaissance de l’élément
un fleuret transperce l’eau

Thérapie des meurtrissures
cicatrices superposées
les adhérences fondent
dans le bain amniotique
les nerfs à vifs
baissent les armes

Dans sa nudité il reprend vie
privations à nouer les muscles
des larmes perlent
les yeux ne maîtrisent plus rien
silence poignant
l'imaginaire prend place

Assommé des plis de la vie
il adapte sa vitesse
dans le brouillard des profondeurs
des bulles chuchotent aux tympans
les yeux se noient
Eau contre peau
Un corps dans son élément
en suspension

lutin

11 septembre 2007

Puzzle

femme_enceinte

Et la haine redevient amour quand l’œil du cyclone malmène les sentiments en sablier que l’on retourne. Le ciel était bleu tout à l’heure, j’avais un sourire qui faisait trois fois le tour de la tête, perchée sur mon vélo dans l’attente d’un roulement de tambour au franchissement de la grille.

Aujourd’hui n’est que silence, au barreau la main électrocutée a lâché prise. Hier n’a plus de nom sinon comment se perdre dans demain. L’automne rouille le passé, les mots tombent feuille à feuille et meurent piétinés, dans un ostensoir je placerai la terre imbibée. De l’hiver qui point j’attends l’arythmie du cœur.

Ne touche pas à ce cahier s’il te plait, il l’a écrit hier de son sang, je l’ai léché avec ma langue, les animaux lèchent bien leur sang. Vivre est si fragile alors pourquoi lutter dans cette poudrière de mots et je tends l’allumette.

La vie n’est que fumée dans l’espace, chaque syllabe prononcée dans la bouche de l’autre prend la couleur d’une robe de velours noir, le vent les frotte l’une contre l’autre comme l’Indien à genoux dans l’attente de l’étincelle. Monte au ciel un serpent de mots désarticulés
….A
……..O…..U
………………...M………..R …….............A
....O.....R
................M...........T

Un filament tente de les retenir……. l’usure de la trame….et tout s’en va en pointillés…. Hier monte au ciel en ballons d'hélium. La main a résisté longtemps à l’ascension des mots disloqués, en son creux reste une cicatrice, le pacte du sang entre deux enfants.

Chaque son est un ballon, le ciel est rempli de nuages ronds, l’atmosphère se noircit en une pluie de cendre, le sablier se retourne et se brise en plein milieu du lac argenté, l’eau s’étrangle de mots écorchés et la vie s’éteint, les oiseaux blancs prennent leur envol pour d’autres lieux, et je reste, je suis enceinte d’un homme, il m’habite, une main me caresse  le sein et l’autre  me retourne le ventre, il est si grand dans notre espace intime. Je crie son nom une voix ventriloque me répond.

lutin - 11-09-2007

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10 septembre 2007

Elucubration

acrobatemax

.

.

Elle avait le style

le sourire au coin de l’œil

le regard brillant

elle se laissait éblouir

souriait lorsqu’il parlait

c’était une femme tout simplement

elle courbait son corps au son de sa voix

comme une fleur elle s’était laissée cueillir

.

Quand on perd un parent on est orphelin

quand on perd un conjoint on dit qu’on est veuf

quand on perd son compagnon on dit rien

on est rien, plus jamais

la vie n'est que fumée

.

Où se trouve la frontière entre l'amour et la folie

aimer à la folie, être fou d'amour
où se trouve la frontière entre l'amour et la haine

elle est sur ce lac mémoire au regard de feu

quand les bras ne sont pas assez grands pour faire un pont

quand les mots restent collés empêchant l'écriture

.

.

lutin - 10-09-2007

5 septembre 2007

Ici-bas

L_ombre

Si proches

Il fait nuit, il fait froid

A l’angle de la jambe

La glace accroche l’asphalte

L’œil réchauffe le pas en avant

Tête baissée elle n’est qu’apparence

Dans son ventre circule une eau électrisée

L’arbre plie ses pans d’amour

Au sol l’automne fait sa révérence

Et ses forces l’abandonnent

L’ombre frileuse trace sa route

Signe la fin d’une saison

Sur la racine s'étirent les larmes

Une chauve souris d'un coup d'aile

Lie  leur dépendance

Tu frémis à l’angle de ma cuisse

Comme un sexe évaporé

Il fait nuit, il fait froid

Sur la feuille jaunie

Renversés au bord de nos vies

C’est écrit pour toujours

.

Lutin- 05-09-2007

.

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avec l'autorisation de  http://devillers.viabloga.com

4 septembre 2007

Haïku

Babas5_medium_haiku_01

Clin d'oeil à Hélène, ai-je écrit deux haïkus ?

Fleur bercée au vent

A la bordure du balcon

Pollen au soleil

*****

Pépin de raisin

Giclée sous la langue gourmande

Eclate en liqueur

.

*****

.

Je veux  la vérité, rien que la vérité, dis-moi je le jure.  Sinon un cours là.

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