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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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14 août 2007

Le regard d'Ulysse

Ulysse

J’ai touché la pierre, la colère me va bien, 49 minutes de Saint Antoine au point de départ, j’ai touché la haine de l’amour à l’œillet du lacet, j’ai malaxé la vengeance sous la semelle, j'ai pétri le sol de tous les mots pour les faire rentrer sous terre, j’ai tassé à deux pieds les plus récalcitrants, j’ai mis la main pour qu’ils ne ressortent pas, le lien au poignet, non nous ne sommes pas ceux de la télé, j’ai touché l’âme de l’apparition, comment réagir face à l’amour, à la virginité, à la séduction.

Je voudrais sourire, je me savonne à l’usure de la peau à reluire le sexe qui n’en peut plus de cet étranglement, à sectionner l’empreinte de la main. Dans un mouchoir je crache l’inexcusable, à cloche pied je traverse les mers de mes nuits, sur le bout de l’orteil je cherche dans le noir  la porte à défoncer du désamour.

Le ciel se renverse sur ma tête, au coin de l’œil j’ai la bosse imaginaire de la main, j’ai la couleur bleue de la vague à trois mètres sous terre, il pleut sous les pores de la peau. Les poumons ont décuplé, les pensées sont de plomb et l’empreinte dans le sillon est profonde.

J’ai collé au mur la balance rouge comme une ossature, le remède du matin avant le café, je souris dans mon enveloppe de chair, je souris dans ma foulée le téléphone muet à la main, les oreilles remplies d’invectives, je flotte dans la terre détrempée du matin, je nage au centre sans eau dans la main, je coule son coeur dans le labyrinthe des eaux, un boulet accroché à l’artère, et laisse venir en surface quelques miettes, les bulles des mots du pardon, maman je pardonne.

Je ne suis pas ceux de la télé regardés par les voyeuristes, non maman nous n’appartenons pas à ce monde têtes haussées à l’encolure du vêtement, non maman ensemble nous allons gommer tout cela, notre nom disparaîtra des archives, notre nom ne doit pas rester dans la mélasse.

Mon ombre m’attend à quelques mètres le pied de nez au bout des doigts, je ne suis pas en retard, j’ai gagné mon record la colère dans le mollet, l’amour sous le talon, lorsque je suis arrivée au point de départ je me suis cachée la tête jusqu’au cou, j’ai entendu le cartilage craquer jusqu’au cœur, j’ai vomi les papiers, je les ai emportés dans un sac, je les ai donnés en pâture aux mendiants. Ulysse est mort, à trop écouter ses sirènes son île a quitté l’ancrage une corde autour du cou.

lutin - 14-08-2007   

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L
http://www.accents-poetiques.com/agorasv6/showthread.php?t=1382
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