Peine perdue tu n’as rien entendu, peine perdue tu ne m’as pas vue, tu m’as perdue fermé dans ta bulle, oui je suis folle de toi c’est mon secret, toute ma force disséminée en dehors de ta sphère sème la tempête. Comme je me sens loin de tes châteaux de sable quand l’eau vient à manquer et que les pans s’écroulent. Il me reste à reconstruire de pierres brûlantes notre forteresse.
Je veux voir le vent s’engouffrer dans tes cheveux et balayer le noir de tes cheveux, je veux revoir la blondeur de tes cils dessiner l’amande de tes yeux. Je veux d’un grand mouvement lent dérouler un tapis bordé de coquelicots, le vermillon des pétales t’ouvrira l’horizon, leur couleur de feu brûlera les nuages menaçants. Je dis des mots que tu n’entends pas, peine perdue terrorisé dans ton imaginaire ton visage enfoui devient sourd.
Laisse-moi, laisse moi entrer dans le noir de tes idées, petit poucet je sèmerai quelques cailloux, laisse moi faire je connais le chemin de la campagne où des myosotis tracent la route vers des yeux bleus grands ouverts. Je connais la couleur des fleurs d’acacias quand leur odeur touche le cœur. Je sais entendre le fourmillement des grillons dans les herbes folles. Proches de la nature mes muscles se délient et mon pouls bat la mesure quand l’oiseau rit au-dessus des cerisiers sauvages. C’est mon secret l’écoute de la nature qui devient ma guérison.
J’ai appris la patience à l’écoute d’un monde où l’on prend le temps, laisse moi soulever le voile, j’ai ramené de ma campagne des remèdes qui chassent les idées noires, des fleurs qui explosent dans la tête en une myriade de couleurs, des odeurs qu’un parfumeur cherche en vain à copier. J’ai appris l’art d’aimer.
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lutin - 18-05-2007