Expression
J’ai peur de la profondeur de l’œil
de sa paupière en forme de guillotine
la sentence est dans la pupille quand les mots ne suffisent plus.
J’ai peur de la main quand les doigts goutte à goutte secouent les mots sur le papier
le verdict est au bout de l’ongle quand il trace sur le papier l’incision à jamais
le pouvoir des mots ne gommera jamais la distillation
sauvage que ce bras courant sur la ligne d’horizon.
J’ai peur de la voix
caverneuse du tréfonds de sa tombe elle remonte
lancinante attachée à l’hélium elle s’étale en surface et se rassemble en tourbillon
et me voilà capturée
mon souffle contre le sien
un lasso autour du cou.
Les larmes une à une sectionnées saignent sur la feuille
la sueur perle sur la peau
la langue boit l’imaginaire
et j’entends la raison glisser son mot à l’oreille
lutin - 13-02-2007