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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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30 décembre 2006

Le Mendiant

mendiant


Il était là
Suppliait le ciel
L’œil blanc à trop regarder la lumière
L’esprit bien plus loin que les nuages
Là où les voyants n’osent l’imaginable

Abandon des bras
Doigts dans la poussière
Il gratte son passé
Ongles chargés d’une vie trop lourde
Frêles épaules à la courbure du temps

Il a marché longtemps
Une route trop longue pour un seul homme
A genoux il mendie son trépas
Nus face au néant les yeux réclament clémence
Du creux de ses paumes il appelle Dieu

Si vous le rencontrez
Déliez ses chaînes
Il attend l’aile blanche
A son sommet il croit en l’oubli
Neige éternelle

Roulé dans les sanglots de sa vie
Il pleurait là

A la morsure du passage
Cet inconnu

lutin  - 30-12-2006

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1 décembre 2006

Inversion

no_05_femme_assise_vue_de_dos800

Je perds mes mots mon amour
ma bouche devient frileuse
des grains de sable crissent sous la dent
pour une autre sonorité

Je tremble dans l’inversion du mot
animal blessé dans les taillis
il se cache sous la feuille
on le piétine à entendre son dernier souffle
les feuilles ont-elles mal quand elles chutent

Je saigne sur le fil du rasoir
mes lèvres acrobates rattrapent les mots
mes mains jonglent avec les sons
je les mets à nu comme les arbres en hiver
on peut voir leur racine

Les mots n’ont qu’un seul sens mon amour
les mots ne sont pas mis en scène
inutile de lever le rideau nous ne sommes pas au théâtre
les mots sont entre parenthèses quand je tends les bras vers toi
entends-tu les remous de mon pouls quand derrière les mots tu cherches autre chose

D'un seul geste de la main l'ombre peut ternir le regard
chaque pépite doit être capturée pour éclairer les moments sombres
sous les paupières closes il y a toujours un soleil
des souvenirs pour des mots
les yeux sont ainsi faits
les cils balayent devant leur porte
chassent la poussière du temps
l'iris fleurit quand la paupière se lève au renouveau
ainsi va le monde de balbutiements en battements de cils

Parle plus fort je ne t’entends plus
l’obscurité a pris possession de moi
bouche sèche je perds pied sur ce tapis de mots
J'attends le matin pour être déshabillée de la nuit


lutin - 30-11-2006

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