Le Mendiant

Il était là
Suppliait le ciel
L’œil blanc à trop regarder la lumière
L’esprit bien plus loin que les nuages
Là où les voyants n’osent l’imaginable

Abandon des bras
Doigts dans la poussière
Il gratte son passé
Ongles chargés d’une vie trop lourde
Frêles épaules à la courbure du temps

Il a marché longtemps
Une route trop longue pour un seul homme
A genoux il mendie son trépas
Nus face au néant les yeux réclament clémence
Du creux de ses paumes il appelle Dieu

Si vous le rencontrez
Déliez ses chaînes
Il attend l’aile blanche
A son sommet il croit en l’oubli
Neige éternelle

Roulé dans les sanglots de sa vie
Il pleurait là
A la morsure du passage
Cet inconnu

lutin  - 30-12-2006

Comments

[nora]

Un texte "lucide"... J'aime !

[neurhone]

Des mots touchants qui dépeignent si bien ce dénuement de tout.

J'en profite pour te souhaiter une très bonne année 2007.

Bisous

[lutin]

Au delà de la faim, au delà du froid, le mendiant quémande la paix. Fin de la lutte sur notre terre, un monde meilleur ailleurs, ce regard d'ailleurs je l'ai rencontré, ou du moins je l'ai interprété ainsi. Merci.

[Viviane]

ces regards blanchis
roulant déjà en d'autres mondes
combien en ai-je rencontré en Afrique...
ce poème est superbe
un homme qui s'en va vers demain
un arbre prisonnier de lierre