Traction
La mer est une vasque que l’on balance.
Regarde le sable, la mer s’est retirée laissant son histoire, quelques vaguelettes dessinées comme le vent empile des dunes dans le Sahara.
Le fouet des algues a incrusté des tulipes, leurs lanières happées par l’autre monde se sont cramponnées mais ont lâché prise, une traction trop forte.
Tu sais de l’autre côté des gens tirent l’eau pour rattraper la mer.
La mer est un berceau où je me replie
Nous sommes à marée basse et je m’étale pour laisser mon empreinte avant que les astres nous ramènent une profusion d’eau. Tes pas viendront fouler le creux de mes reins, entre mille tu reconnaîtras ma trace parmi la flore abandonnée.
Un cil mouillé flèchera ta route, le même que celui trouvé entre les pages de mon livre, une larme a effacé l’autographe, le cri a gommé la dédicace, le geste m’a posé sur la plage.
J’ai rebondi quand l’autre monde nous a rendu l’eau, les mains nouées à la crinière du cheval je m’enfonce dans la mer. Comme un couteau elle m’a transpercée, j’avais si chaud avant que tu n’ouvres la page.
La mer lave les blessures
Nous sommes à marée haute, dans les rouleaux j’arrondis les angles, retrouver une peau de pêche pour la main tendue en attente d’une autre page, une écriture en italique couchée par le vent.
lutin - 29-08-2006