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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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30 mai 2006

La barque de l'espoir

poterie_20mains


La barque elle la voit

un ventre arrondi aux formes prometteuses
dans l’attente du vide à combler
elle aimerait après leur course quitter le rivage
deux cœurs sur cette pelouse à trop combattre la différence
se perdent

Elle creuse le sol
imprègne ses mains d’une glaise trop collante
la malaxe comme elle pétrit leur amour
le sculpte pour lui donner les formes d’un avenir

Non elle ne fabrique pas un Apollon
ses doigts sont à l’intérieur
elle modèle le cerveau dont elle veut être maître
être la femme soumise d’un cœur façonné

De marbre au regard du monde
sensuelle elle crée l’homme à son image
en transparence aucune trace
juste la marque indélébile du fer
écorche la peau lisse de sa signature

De sable face aux regards inquisiteurs
à l’affût il cherche plus loin que l’horizon
un vertige de trop l’entraîne vers le néant
et dans cette barque de l'espoir elle retrouve l'enfant
la petite fille embarque avec le lien du sang

Le flux et le reflux je vous le dis ne se maîtrisent pas
la traction de la terre fait tourner le monde
à quoi bon lutter


lutin - 29-05-2006

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16 mai 2006

Les années décalées

phil_godin_voile_au_baiser_1_7481361

Et si le monde acceptait
Les années décalées
Leur sève en ébullition
D’âmes blessées
Exploserait en plein jour

Deux cœurs écorchés
A l’ombre des regards inquisiteurs
Jaloux de leur perte à venir
S’accrochent  à l’amour
Jusqu'à l'acceptation de la différence

Sous la paume leurs gémissements
Vont crescendo quand la main velours
Se pose sur la dentelle noire
Un tatouage sur le sein à caresser
Pour le cri animal de la possession

De leurs bouches ouvertes aux baisers
Coule le suc de la fleur interdite
Dans la fougue de leur jouissance
Ils oublient le fiel
Du temps destructeur

Oppressés du carcan de ce monde
Ils s’enfoncent dans le lisier de l’esprit puritain
La jalousie suce leur sang
Ils n’ont pas coupé les chaînes
Des années décalées



Lutin – 15-05-2006

9 mai 2006

Hallu, si nation

estocade

Ma nation c’est vous

Au fond de vos yeux bleus

J’ai enfoui les miens

Un fleuret émeraude a pénétré le cœur

Enfin !


Une guerre menée il y a cent ans

Tant de fois j’ai lancé les canons

Attendant l’estocade


Vous en souvenez-vous Monsieur

Quand vous mettiez votre veto

Vous en souvenez-vous Monsieur

Quand j’abattais ma carte maîtresse

Pour un Roi


J’ai suivi vos pas dans ce tunnel gris

Combattant les orages

Mes pas dans vos traces

J’ai affronté la rudesse


La sueur mêlée à mes larmes

à vos armes

Vous ont fait lever la garde

Enfin !

lutin - 09-05-2006

5 mai 2006

Moment de grâce

04_piano_1_

Piano bar quelques notes au rythme de ses talons aiguilles

devant la glace un reflet

une ombre

des cheveux noirs

un fourreau appuyant la cambrure de ses reins

la rondeur de ses seins

femme fatale le temps d’une nuit

Barman un whisky au rythme du piano quelques glaçons

devant la glace

un  reflet

ses yeux maquillés au fond d’un verre

oeillade dans le miroir en quête de l’amour d’un soir

bouche ourlée

quelques heures sortir de soi

femme fatale quelques mots au rythme de l’envie

son double celui de ses nuits

femme artificielle

Café crème au petit matin

au rythme des passants

devant la glace

des cheveux ternes

yeux fatigués au fond d’une tasse

bouche amère repentie de la débauche

jean délavé appuyant la cambrure de ses reins

femme égarée

une envie de vomir

Un regard le sien

un étonnement le tien

votre reflet dans le miroir du comptoir

vos mains s’enlacent

Un moment de grâce


Lutin - 24-10-2005

1 mai 2006

Lambeaux de minuit

ecorce

Ses doigts comme des racines

ont pénétré les plaies pour en ôter le mal

la paume de la main croyait cautériser les chairs

Elle a soulevé l’écorce

une sève purulente se nourrissant de son propre mal

bouillonnait comme lave en fusion

elle l' a aspirée pour un élan plus grand

Ses doigts comme des aiguilles

ont pénétré la chair pour en fermer la plaie

une bouche au pouvoir miraculeux

croyait  réaliser le corps lisse du ressuscité

Elle a la nausée

la chair infectée s’est rebellée

laissant un goût amer

par quartiers elle a épluché le fruit

jusqu’à la contamination

Elle a découpé ses lambeaux de minuit

dissociant le vrai du faux

impartiale au petit matin

une chair hachée menue sanguinolente

lui dit il est temps de sauver ta peau

lutin – 30-04-2006

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